ACCÉLÉRATION DU NUCLÉAIRE EN AUVERGNES-RHÔNES ALPES !

Publié le par Résistance verte

ACCÉLÉRATION DU NUCLÉAIRE EN AUVERGNES-RHÔNES ALPES !

De nouveaux EPR dans l'Ain à Bugey

 

"Après Penly (Seine-Maritime) et Gravelines (Nord), la troisième paire d’EPR2 sera donc construite à Bugey (Ain). C’est ce qu’a décidé Emmanuel Macron lors du conseil de politique nucléaire du 19 juillet. « La localisation de la première phase du programme de construction d’EPR2 est ainsi désormais arrêtée, a annoncé l’Élysée dans un communiqué. Les études techniques et les analyses se poursuivront sur le site de Tricastin dans la perspective d’accueillir de futurs réacteurs nucléaires.»

Implantée en bord de Rhône dans la commune de Saint-Vulbas, la centrale nucléaire du Bugey est composée de quatre réacteurs de 900 mégawatts (MW) mis en service entre 1972 et 1979. Elle abrite
également un réacteur de première génération uranium naturel-graphite gaz (UNGG), arrêté en 1994 et dont le démantèlement doit s’achever en 2030. Le 10 février 2022 à Belfort, le président de la République avait annoncé la construction de six nouveaux réacteurs EPR2 et le lancement d’études pour la construction de huit EPR2 supplémentaires. Le chantier devrait durer vingt-cinq ans et coûter
51,7 milliards d’euros, hors coûts de financement. Le gouvernement table sur une mise en service de la paire de Penly en 2037 (2035 selon EDF)."

https://reporterre.net/Dans-l-Ain-la-centrale-du-Bugey-choisie-pour-accueillir-deux-EPR2

Avec ce projet « Ce sont 150 hectares de terres agricoles qui risquent d'être ravagés » (Lyon Insurrection).

Le chantier insensé des EPR

 

"Le premier modèle français, à savoir l'EPR, enchaîne les déboires depuis quinze ans. Pour le moment, il n'en existe que que trois en fonctionnement dans le monde, deux à Taishan, dans le sud-est de la Chine et un en Finlande dont la construction a pris 17 ans. À Flamanville, la durée des travaux a dû être revue à la hausse, estimée à 5 millions d'heures de travail ; il en faudra 22 millions. Près de 4500 modifications ont été apportées depuis le début de la construction." (Lyon Insurrection)

Les réacteurs EPR de Finlande (construit par Orano/Areva) et celui de Flamanville (EDF) ont été des fiasco. Areva (qui a depuis fait faillite, en partie du fait de cet échec) et EDF ont respectivement commencé leurs chantiers en 2005 et 2008, les réacteurs devaient entrer en service en 2009 et 2012, mais ils ont enchaîné les retards et les scandals liées aux malfaçons.

Voir : http://sortirdunucleaire.org/fiasco-EPR

https://resistance-verte.over-blog.com/2021/11/edf-incapable-de-construire-des-reacteurs-nucleaires.html

"le chantier de deux EPR à Hinckley Point (Angleterre) suit de près les catastrophiques exemples de Finlande et de Flamanville. A ce jour, la centrale pourrait coûter 38 milliards d'euros contre 18 prévus au départ. EDF ment toujours (énormément) sur le prix de départ qui monte ensuite de façon exponentielle : il est totalement improbable que cette envolée soit terminée..."

Par ailleurs, « EDF ne sera pas en mesure d'autofinancer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires en raison de sa dette qui s’élève à 65 milliards d'euros », comme l'a déclaré le PDG de l’entreprise, Luc Rémont, lors d'une audition à l’Assemblée nationale le 19 juillet 2023.

Le nucléaire mène donc EDF à la ruine.

« quand bien même EDF trouverait miraculeusement des milliards, les travailleurs et cadres nécessaires pour construire un nouveau parc nucléaire n'existent pas. Et même si ces gens apparaissaient subitement, la compétence collective à fabriquer des réacteurs s'est totalement évanouie. Il est donc inévitable que les chantiers d'EPR annoncés à Penly tournent au désastre industriel et financier comme en Finlande et à Flamanville... »

https://www.observatoire-du-nucleaire.org

Le danger des EPR

 

"Constatant les terribles déboires du chantier de l'EPR de Finlande (commencé par Areva en 2005), EDF a fait savoir que tous les enseignements allaient en être tirés pour le chantier de Flamanville. Constatant les terribles déboires du chantier de l'EPR de Finlande et de celui de Flamanville (commencé par EDF en 2008), EDF a fait savoir que tous les enseignements allaient en être tirés pour le chantier d'Hinckley Point (Angleterre). Constatant les terribles déboires du chantier de l'EPR de Finlande, de celui de Flamanville et de celui d'Hinckley Point (commencé par EDF en 2018), EDF a fait savoir que tous les enseignements allaient en être tirés pour le futur chantier de Penly."

ne croyant plus à leurs propres mensonges, les (ir)responsables d'EDF ont quand même décidé de faire quelque chose : modifier le design de l'EPR pour en faire un « EPR2 », qui doit bien sûr être « plus facile à construire et moins cher ». Ainsi, EDF veut standardiser au maximum les équipements, diviser par 10 le nombre des composants et accélérer la numérisation de l’ingénierie.

Par ailleurs, la fameuse double enceinte de confinement de l’EPR, prétendument « capable de résister à un crash aérien » (nous avons montré que c 'était un mensonge), a été abandonnée au profit d’une enceinte simple, c'est assurément cela l'amélioration de la sûreté nucléaire.

Mais la modification du design d'un réacteur revient à changer des éléments d'un château de cartes, les supposées « améliorations » entraînent en fait de terribles complications qui vont grandement entraver la certification puis la construction des réacteurs. Pire : EDF n'est pas en capacité de remédier à certaines défaillances de l'EPR, comme des vibrations dont l'origine n'a jamais pu être trouvée.

Du coup, aussi incroyable que cela puisse paraître, l'EPR2 héritera de diverses graves tares de l'EPR"

Voir : https://homonuclearus.fr/dans-famille-2-demande-epr/

 

« les EPR de Taïshan rencontrent de graves problèmes. Le réacteur 1 est déjà resté arrêté 13 mois en 2021-22 pour des fuites internes. Ces fuites sont dues à un mauvais design de la cuve de l'EPR, avec pour conséquence de fortes vibrations entraînant la dégradation des gaines enfermant le combustible nucléaire. C'est d'ailleurs une des tares qui se retrouveront sur les cuves des éventuels EPR2 ! Mais désormais, les gaines se dégradent par elles-mêmes, une tare qui va obliger EDF a verser de lourdes compensations financières aux Chinois, et une tare qui pourrait bien se retrouver sur divers réacteurs français. Edf va « vérifier », affaire à suivre ! » (observatoire du nucléaire).

Ces incidents avec les EPR chinois démontre néanmoins que la technologie nucléaire du pays n’est pas crédible et même dangereuse.

En complément voir les articles du site d’Arrêt du Nucléaire http://collectif-adn.fr/

Et ces articles de Résistance Verte sur les EPR de Taishan :

https://resistance-verte.over-blog.com/2018/06/demarrage-d-un-reacteur-epr-en-chine.html

https://resistance-verte.over-blog.com/2021/12/incident-nucleaire-a-l-epr-de-taishan-1.html

Relance du nucléaire, une fausse consultation, les organisations  claquent la porte

 

"En octobre 2022, la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) a lancé une consultation en réaction au projet de relance du nucléaire porté par le gouvernement. Ce débat, initialement centré sur le projet d’installation de deux premiers réacteurs EPR2 sur le site de Penly (Normandie), a été élargi à la construction de six, et a fortiori de 14 nouveaux réacteurs nucléaires sur le territoire français.

Malgré les efforts et alertes des organisateurs du débat public, le gouvernement s’est employé à saper le travail de consultation pour mieux faire passer en force son programme nucléaire, en particulier à travers le projet de loi d’accélération du nucléaire.

Sans attendre les conclusions de ce débat (...) le Sénat a adopté le projet de loi, soumis par le gouvernement, pour accélérer les procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires."

Le Réseau Sortir du nucléaire et Greenpeace ont claqué la porte.

"Par cette loi, le gouvernement espère gagner du temps sur les procédures administratives qui régulent la construction de nouveaux réacteurs. Tout cela pour respecter les délais intenables qu’il s’est lui-même fixé. Or, les retards sur les chantiers des précédents réacteurs, notamment le chantier de Flamanville, ne sont pas liés à des questions de délais administratifs mais à de multiples incidents, défauts de soudures, et autres malfaçons. Les gains de temps escomptés dans le projet de loi seront de quelques mois, et ce au mépris de la libre administration des collectivités territoriales et en rabotant le droit à la participation du public et le droit de l'environnement." (Prise de paroles de membres du Réseau sortir du nucléaire lors de la séance lyonnaise du débat public du 2 février 2023)

Voir le communiqué du Réseau sortir du nucléaire du 24 janvier 2023 : https://www.sortirdunucleaire.org/Debat-public-sur-le-nucleaire-le-Reseau-Sortir-du

Le 17 juillet 2023, 24 collectifs et associations antinucléaires ont sorti un communiqué commun pour s'opposer à la construction de nouveaux EPR : https://www.sortirdunucleaire.org/EPR2-24-collectifs-et-associations-antinucleaires

Le réacteur nucléaire de Tricastin autorisé à fonctionner plus de 40 ans, une première en France !

 

"Étape après étape, tout se met en place pour que les 56 réacteurs du parc nucléaire français puissent fonctionner au-delà des 40 ans pour lesquels ils ont été initialement conçus. C’est ce que souhaitent EDF et Emmanuel Macron, depuis son revirement en faveur d’un nouvel élan du nucléaire lors de la campagne présidentielle 2022. Alors qu’il était favorable à sa réduction auparavant et avait entériné la fermeture de la centrale de Fessenheim.

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), gendarme du secteur en France, a, en effet, publié le 10 août 2023, une décision, adoptée le 29 juin, autorisant pour la première fois un réacteur d’EDF, le premier des quatre réacteurs de la centrale du Tricastin (Drôme), à fonctionner au-delà de sa quatrième “« visite décennale »”.

La “ VD4 »”, dans le jargon d’EDF, intervient à 40 ans d’activité, du moins en théorie, puisque dans le cas du Tricastin, il fonctionne déjà depuis 43 ans.

 

"À l’issue des contrôles qu’elle a réalisés en 2019, l’ASN a estimé que la démarche “ de maîtrise du vieillissement et de l’obsolescence ”mise en place sur le réacteur “ contribue de manière satisfaisante au maintien de la conformité ” et que les travaux déjà menés ou qui vont l’être dans les prochaines années – notamment pour mieux résister au rythme sismique et aux canicules – permettront d’atteindre “ les objectifs fixés » (...)

Commencé en 2014 et devant initialement durer jusqu’en 2025 pour un coût de 55 milliards d’euros, le « grand carénage » doit désormais s’étendre jusqu’en 2028 et atteindre les 66 milliards.

La facture devrait encore s’allonger puisque l’État et EDF envisagent désormais non seulement de prolonger la durée de vie des vieux réacteurs – au-delà de 60 ans si besoin, voire jusqu’à 80 comme l’ont décidé récemment les États-Unis – mais d’en augmenter la puissance"

 

Selon Thierry de Larochelambert, professeur et chercheur dans une unité du CNRS basée à Besançon, le vieillissement accéléré de la cuve au-delà de 40 ans l’expose à un risque de rupture dans certaines conditions de refroidissement. Ce qui entraînerait une “ perte immédiate de contrôle du réacteur et de sa réaction neutronique en chaîne ”, pouvant causer la fusion du cœur d’uranium, le percement de l’acier de la cuve puis du radier et un risque d’explosion à l’hydrogène.

Du côté de Greenpeace, on partage cette inquiétude sur le vieillissement global des réacteurs anciens. L’un de ses porte-parole, Roger Spautz, y ajoute plusieurs autres griefs. L’un, commun à l’ensemble des réacteurs les plus anciens d’EDF est le fait que  la piscine de refroidissement des combustibles usagés n’est pas protégée contre les chutes d’avion ”.

Deux autres sont propres au Tricastin. D’une part, « l’étude sur l’exposition de la centrale au risque sismique tel que constaté après le séisme majeur du Teil en 2019 n’a toujours pas été rendue ». D’autre part, « on ne sait pas si tous les travaux nécessaires pour consolider les digues du canal sur le Rhône de Donzère-Mondragon qui longent la centrale ont été achevés ».

Ceci amène Roger Spautz à dénoncer le fait que le prolongement d’activité du Tricastin ait donné lieu, « contrairement à ce qui a été fait en Belgique », à une consultation publique « seulement locale, et non internationale », alors qu’un accident nucléaire dans la Drôme « pourrait projeter des nuages radioactifs, selon différents scénarios météorologiques, jusqu’à Munich, Barcelone ou Milan » !

https://www.ouest-france.fr/economie/energie/un-reacteur-nucleaire-francais-autorise-a-passer-les-40-ans-4b87c17a-402f-11ee-8c10-72326cfdb8c5

Plus que jamais il faut continuer la lutte contre le nucléaire !

Une manifestation contre les armes nucléaire aura justement lieu à Lyon le 23 septembre 2023 avec un départ à 9h00 de la place des Terreaux.

Plus d'infos sur : https://www.obsarm.info/spip.php?article565

 

 

 

Publié dans Nucléaire

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