POLLUTIONS CHIMIQUES

Publié par Résistance verte

Plastifiants, hydrocarbures, détergents, désinfectants, phosphates, pesticides, fongicides, herbicides, métaux lourds, cosmétiques, médicaments, PFC, PBDE, PFC, HAP, POPs, NO2, CO2, O3, Micro et nanoparticules...

L'APPEL DE PARIS

L'appel de paris est une déclaration internationale sur les dangers sanitaires de la pollution chimique.

Nous, scientifiques, médecins, juristes, humanistes, citoyens, convaincus de l’urgence et de la gravité de la situation, déclarons que :

Article 1 : Le développement de nombreuses maladies actuelles est consécutif à la dégradation de l'environnement.

Article 2 : La pollution chimique constitue une menace grave pour l'enfant et pour la survie de l'Homme.

Article 3 : Notre santé, celle de nos enfants et celle des générations futures étant en péril, c'est l'espèce humaine qui est elle-même en danger.

L'Appel de Paris a recueilli l'adhésion et l'appui de personnalités éminentes telles que les deux Prix Nobel de Médecine français, les Prs François Jacob et Jean Dausset, de nombreux membres des Académies des Sciences et de Médecine parmi lesquels les Prs Jean Bernard, Yves Coppens, François Gros, Lucien Israel, Luc Montagnier, des personnalités médiatiques, humanistes comme Nicolas Hulot, Albert Jacquard et Boutros Boutros-Ghali.

L'Appel de Paris est un document de référence pour les instances européennes. Aujourd'hui, plusieurs centaines de scientifiques internationaux, près de 1000 ONG et environ 200.000 citoyens ont apporté leur signature à l'Appel. Il est signé par le Conseil national de l'Ordre des médecins ainsi que par l'ensemble des conseils nationaux de l'ordre des médecins et syndicats médicaux des 25 Etats membres de l'Union européenne regroupés au sein du Comité permanent des médecins européens représentatif des deux millions de médecins européens.

Déclaration internationale
sur les dangers sanitaires de la pollution chimique

PRÉAMBULE

Rappelant que, selon la Constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) du 7 avril 1948, la santé est un « état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité »,

Rappelant l’attachement aux principes universels des Droits de l’Homme affirmés par la Déclaration universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 et les deux pactes internationaux des Nations Unies relatifs aux droits économiques, sociaux et culturels et en particulier, son article 12.1, qui reconnaît le droit pour toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu’elle soit capable d’atteindre,

Rappelant que la Conférence des Nations Unies sur l’environnement a affirmé dans la Déclaration de Stockholm du 16 juin 1972, que l’homme a un droit fondamental à la liberté, à l’égalité et à des conditions de vie satisfaisantes dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être et que le droit à la vie même fait partie des droits fondamentaux ;

Rappelant que la Déclaration de La Haye sur l’environnement du 11 mars 1989, signée par 24 pays, a confirmé qu’il ne s’agit pas seulement du devoir fondamental de préserver l’écosystème, mais aussi du droit de vivre dignement, dans un environnement global viable et de l’obligation induite pour la communauté des nations vis à vis des générations présentes et futures d’entreprendre tout ce qui peut être fait pour préserver la qualité de l’atmosphère ;

Rappelant que la Convention relative aux droits de l’enfant du 20 novembre 1989 impose aux Etats parties dans son article 6 de reconnaître que « tout enfant a un droit inhérent à la vie » et d’assurer « dans toute la mesure possible la survie et le développement de l’enfant », et dans son article 24 de reconnaître « le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible », et de prendre « les mesures appropriées pour (…) lutter contre la maladie (…) compte tenu des dangers et des risques de pollution du milieu naturel » ;

Rappelant que la Charte européenne sur l’Environnement et la Santé adoptée à Francfort le 8 décembre 1989 affirme que chaque personne est en droit de bénéficier d’un environnement permettant la réalisation du niveau le plus élevé possible de santé et de bien-être ;

Rappelant que la Résolution 45/94 de l’Assemblée générale des Nations Unies du 14 décembre 1990 sur la nécessité d’assurer un environnement salubre pour chacun déclare que chacun a le droit de vivre dans un environnement propre à assurer sa santé et son bien-être ; Rappelant que la Convention sur la diversité biologique du 5 juin 1992 note dans son préambule que « lorsqu’il existe une menace de réduction sensible ou de perte de la diversité biologique, l’absence de certitudes scientifiques totales ne doit pas être invoquée comme raison pour différer les mesures qui permettraient d’en éviter le danger ou d’en atténuer les effets » ;

Rappelant que la Déclaration de Rio de Janeiro sur l’environnement et le développement du 13 juin 1992 a précisé, dans son premier principe, que les êtres humains sont au centre des préoccupations concernant le développement durable et qu’ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature et, dans son principe 15, que « pour protéger l’environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les Etats selon leurs capacités. En cas de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement » ;

Rappelant que les Etats parties à la Convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique Nord-Est du 22 septembre 1992 doivent selon l’article 2 de l’Annexe 5 prendre « les mesures nécessaires à la protection de la zone maritime contre les effets préjudiciables des activités humaines, de manière à sauvegarder la santé de l'homme.. » avec un objectif de cessation des rejets, émissions et pertes de substances dangereuses dans l’environnement marin d'ici l'an 2020;

Rappelant que le Traité instituant la Communauté européenne précise dans son article 174 relatif à l’environnement que la politique de la Communauté dans le domaine de l’environnement contribue à la poursuite des objets suivants : la préservation, la production et l’amélioration de la qualité de l’environnement, la protection de la santé des personnes, l’utilisation prudente et rationnelle des ressources naturelles, la promotion sur le plan international des mesures destinées à faire face aux problèmes régionaux ou planétaires de l’environnement. Dans le § 2, cet article précise que la politique de la Communauté dans le domaine de l’environnement est fondée sur les principes de précaution et d’action préventive, sur le principe de la correction, par priorité à la source, des atteintes à l’environnement et sur le principe du pollueur-payeur ;

Rappelant que le protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques relatif à la convention sur la diversité biologique du 29 janvier 2000 réaffirme dans son préambule et son article premier l’approche de précaution consacrée par le principe 15 de la déclaration de Rio en considération des risques pour la santé humaine ;

Rappelant que la Convention de Stockholm du 22 mai 2001 reconnaît que « les polluants organiques persistants possèdent des propriétés toxiques, résistent à la dégradation, s’accumulent dans les organismes vivants et sont propagés par l’air, l’eau et les espèces migratrices » et précise dans son article 1 que l’objectif est de « protéger la santé humaine et l’environnement des polluants organiques persistants » ;

Rappelant que la Déclaration de Johannesburg sur le développement durable du 4 septembre 2002 a fustigé l’appauvrissement de la diversité biologique, la désertification, les effets préjudiciables du changement climatique, la fréquence accrue des catastrophes naturelles dévastatrices, la pollution de l’air, de l’eau et du milieu marin ;

CONSIDERATIONS SCIENTIFIQUES

§1. Considérant que la situation sanitaire se dégrade partout dans le monde ; que cette dégradation, bien que de nature différente, concerne aussi bien les pays pauvres que les pays riches ;

§2. Considérant que se développent des maladies chroniques recensées par l’OMS, en particulier des cancers ; que l’incidence globale des cancers augmente partout dans le monde ; qu’en ce qui concerne les pays fortement industrialisés, l’incidence des cancers est globalement croissante depuis 1950 ; que les cancers touchent toutes les tranches d’âge, aussi bien les personnes âgées que les personnes jeunes ; que la pollution chimique, dont l’amplitude exacte est encore inestimée, pourrait y contribuer pour une part importante ;

§3. Considérant que l’exposition à certaines substances ou produits chimiques provoque une augmentation du nombre de certaines malformations congénitales ;

§4. Considérant que la stérilité, en particulier masculine, qu’elle soit ou non la conséquence de malformations congénitales ou liée à une diminution de la qualité et/ou de la concentration en spermatozoïdes dans le sperme humain est en augmentation, notamment dans les régions fortement industrialisées ; qu’aujourd’hui dans certains pays d’Europe, 15% des couples sont stériles ; que la pollution chimique peut être une des causes de stérilité ;

§5. Constatant que l’Homme est exposé aujourd’hui à une pollution chimique diffuse occasionnée par de multiples substances ou produits chimiques ; que cette pollution a des effets sur la santé de l’Homme ; que ces effets sont très souvent la conséquence d’une régulation insuffisante de la mise sur le marché des produits chimiques et d’une gestion insuffisamment maîtrisée des activités économiques de production, consommation et élimination de ces produits ;

§6. Constatant que ces substances ou produits sont de plus en plus nombreux : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP), dérivés organo-halogénés dont les dioxines et les PCB, amiante, métaux toxiques dont ceux qualifiés de métaux lourds comme le plomb, le mercure et le cadmium, pesticides, additifs alimentaires et autres etc.; que certains de ces produits ne sont pas ou peu biodégradables et persistent dans l’environnement ; qu’un grand nombre de ces produits contaminent l’atmosphère, l’eau, le sol, et la chaîne alimentaire ; que l’Homme est exposé en permanence à des substances ou produits toxiques persistants lesquels incluent les Polluants Organiques Persistants (POPs) ; que certaines de ces substances ou produits s’accumulent dans les organismes vivants, y compris dans le corps humain ;

§7. Considérant que la plupart de ces substances ou produits sont actuellement mis sur le marché sans avoir fait l’objet au préalable et de façon suffisante de tests toxicologiques et d’estimation des risques pour l’homme ;

§8. Considérant que ces nombreuses substances ou produits chimiques contaminent de façon diffuse l’environnement ; qu’elles peuvent interagir les unes avec les autres et exercer des effets toxiques additionnels et/ou synergiques dans les organismes vivants ; qu’il est dès lors devenu extrêmement difficile d’établir au plan épidémiologique la preuve absolue d’un lien direct entre l’exposition à l’une et/ou l’autre de ces substances ou produits et le développement des maladies ;

§9. Considérant qu’au plan toxicologique, un certain nombre de ces substances ou produits chimiques sont des perturbateurs hormonaux, qu’ils peuvent être cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR) chez l’homme, ce qui signifie qu’ils sont susceptibles d’induire des cancers, des malformations congénitales et/ou des stérilités ; que certaines de ces substances ou produits peuvent être en outre allergisants, induisant des maladies respiratoires, telles que l’asthme ; que certains d’entre eux sont neurotoxiques, induisant des maladies dégénératives du système nerveux chez l’adulte et une baisse de quotient intellectuel chez l’enfant ; que certains sont immunotoxiques, induisant des déficits immunitaires, en particulier chez l’enfant, et que ces déficits immunitaires sont générateurs d’infections, en particulier virales ; que les pesticides sont répandus volontairement en grande quantité dans l’environnement alors qu’un grand nombre d’entre eux sont des polluants chimiques toxiques pour l’animal et/ou pour l’homme et l’environnement ;

§10. Considérant que les enfants sont les plus vulnérables et les plus exposés à la contamination par ces polluants ; qu’un grand nombre de ces substances ou produits toxiques traversent la barrière placentaire et contaminent l’embryon ; qu’ils se concentrent dans le tissu graisseux et se retrouvent dans le lait des mères qui allaitent ; qu’en conséquence le corps de l’enfant présente le risque d’être contaminé dès la naissance ; que, de surcroît, l’enfant peut ingérer ces substances ou produits et/ou inhaler un air pollué par eux, en particulier dans l’habitat ;

§11. Considérant que ces substances ou produits polluants peuvent induire chez l’enfant des maladies dont celles citées au §9 ; qu’en particulier, un enfant sur sept en Europe est asthmatique, que l’asthme est aggravé par la pollution des villes et des habitations ; que l’incidence des cancers pédiatriques est croissante depuis ces 20 dernières années dans certains pays industrialisés ; qu’il résulte de ces considérations que l’enfant est aujourd’hui en danger ;

§12. Considérant que l’Homme est un mammifère consubstantiel à la flore et à la faune environnante ; qu’il est à l’origine de la disparition de plusieurs milliers d’espèces chaque année ; que toute destruction ou pollution irréversible de la flore et de la faune met en péril sa propre existence ;

§13. Considérant que la déclaration de Wingspread du 28 juillet 1991 signée par 22 scientifiques nord-américains établit un lien entre la disparition d’espèces animales, sauvages ou domestiques et la contamination de l’environnement par certains de ces produits chimiques ; que l’Homme est exposé aux mêmes produits que les espèces animales sauvages ou domestiques ; que ces produits ont provoqué chez ces espèces animales des maladies (malformations congénitales, stérilités) ayant entraîné leur disparition et que ces maladies sont comparables à celles observées aujourd’hui chez l’Homme ;

§14. Considérant que la pollution chimique sous toutes ses formes est devenue l’une des causes des fléaux humains actuels, tels que cancers, stérilités, maladies congénitales etc.; que la médecine contemporaine ne parvient pas à les enrayer ; que, malgré le progrès des recherches médicales, elle risque de ne pas pouvoir les éradiquer ;

§15. Considérant, en outre, que la pollution par émission des gaz à effet de serre provoque sans conteste une aggravation du réchauffement planétaire et une déstabilisation climatique ; que selon les prévisions scientifiques les moins pessimistes, en 2100, la température moyenne de la Terre risque d’augmenter de trois degrés centigrades ; que cette augmentation de température sera susceptible de favoriser la prolifération des virus, bactéries, parasites et vecteurs de ces agents infectieux ; que par conséquent, l’extension de leur niche écologique de l’hémisphère Sud à l’hémisphère Nord sera susceptible d’entraîner l’extension des maladies qu’ils induisent, et la réapparition dans les pays du Nord de maladies infectieuses et/ou parasitaires partiellement jugulées au siècle dernier, voire l’apparition de nouvelles maladies ;

DÉCLARATION

Nous, scientifiques, médecins, juristes, humanistes, citoyens, convaincus de l’urgence et de la gravité de la situation,déclarons que,

Article 1 : Le développement de nombreuses maladies actuelles est consécutif à la dégradation de l’environnement

Article 2 : La pollution chimique constitue une menace grave pour l’enfant et pour la survie de l’Homme

Article 3 : Notre santé, celle de nos enfants et celle des générations futures étant en péril, c’est l’espèce humaine qui est elle-même en danger. Nous appelons les décideurs politiques nationaux, les instances européennes, les organismes internationaux, en particulier l’Organisation des Nations Unies (ONU), à prendre toutes les mesures nécessaires en conséquence, et en particulier :

Mesure 1 : interdire l’utilisation des produits dont le caractère cancérogène, mutagène ou reprotoxique (CMR) est certain ou probable chez l’Homme tel qu’il est défini par les instances ou organismes scientifiques internationaux compétents, et leur appliquer le principe de substitution ; exceptionnellement, lorsque la mise en œuvre de ce principe est impossible et que l’utilisation d’un produit concerné est jugé indispensable, restreindre son utilisation au strict minimum par des mesures de contingentement ciblé extrêmement rigoureuses.

Mesure 2 : appliquer le principe de précaution vis à vis de tous produits chimiques pour lesquels, en raison de leur caractère toxique autre que celui défini dans la mesure 1 (voir §9 et 13), ou de leur caractère persistant, bioaccumulable et toxique (PBT), ou très persistant et très bioaccumulable (vPvB), tels que définis internationalement, il existe un danger présumé grave et/ou irréversible pour la santé animale et/ou humaine, et de façon générale pour l’environnement, sans attendre la preuve formelle d’un lien épidémiologique, afin de prévenir et d’éviter des dommages sanitaires ou écologiques graves et/ou irréversibles.

Mesure 3 : promouvoir l’adoption de normes toxicologiques ou de valeurs seuils internationales pour la protection des personnes, basées sur une évaluation des risques encourus par les individus les plus vulnérables, c’est à dire les enfants, voire l’embryon.

Mesure 4 : en application du principe de précaution, adopter des plans à échéance programmée et objectifs de résultat chiffrés, afin d’obtenir la suppression ou la réduction strictement réglementée de l’émission de substances polluantes toxiques et de l’utilisation de produits chimiques mis sur le marché, tels que les pesticides sur le modèle de réduction d’utilisation de la Suède, du Danemark, ou de la Norvège

Mesure 5 : en raison des menaces graves qui pèsent sur l’humanité, inciter les Etats à obliger toute personne publique ou privée à assumer la responsabilité des effets de ses actes ou de ses carences à agir, et lorsque cette responsabilité n’est pas du ressort d’un Etat, faire relever celle-ci d’une juridiction internationale

Mesure 6 : S’agissant du réchauffement planétaire et de la déstabilisation climatique, cette responsabilité implique l’obligation pour les Etats de mettre en oeuvre des mesures fortes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sans attendre la mise en application effective du protocole de Kyoto.

Mesure 7 : concernant l’Europe, renforcer le programme REACH (Registration, Evaluation and Authorisation of CHemicals) de régulation de la mise sur le marché des produits chimiques de façon, notamment, à assurer la substitution des plus dangereux pour l’homme par des alternatives moins dangereuses, et concernant le monde, adopter une réglementation internationale de régulation de la mise sur le marché des produits chimiques sur le modèle du programme REACH dans une version renforcée.

 

#AppeldeParis #PollutionChimique #pollutiondelair

Contamination chimique - Alerte !

 

UNE RÉVOLUTION URGENTE SEMBLE NÉCESSAIRE DANS L’USAGE DES ANTIFONGIQUES

Un collectif, de chercheurs et de médecins
15 avril 2018

Dans une tribune publiée en exclusivité, des chercheurs appellent à suspendre l’utilisation de ces produits utilisés dans l’agriculture tant qu’une estimation des dangers pour la santé n’aura pas été réalisée par des organismes publics et indépendants des industriels.

Nous sommes un collectif de chercheurs, cancérologues, médecins, et toxicologues, du CNRS, de l’Inserm, de l’Université, et de l’Inra. Au moment où se multiplient les communications alarmantes sur l’effondrement de la biodiversité en France, en Europe et dans le monde, il nous paraît urgent d’attirer l’attention sur les risques potentiels pour la santé humaine et l’environnement de l’usage d’une classe de pesticides, les SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase), désormais utilisés à grande échelle comme antifongiques en agriculture.

Ces fongicides visent à détruire les champignons, moisissures qui se développent sur les végétaux dans les cultures, les produits de récolte et les fruits. En France ce sont de l’ordre de 70 % des surfaces de blé tendre et près de 80 % de celles d’orge d’hiver qui sont traitées par les SDHI (données de 2014). S’y ajoute le traitement des semences, des fruits (raisins et des agrumes), mais aussi des pelouses, notamment celles des terrains de golf.

Les SDHI visent à bloquer une étape clé de la respiration des champignons, celle assurée par la succinate déshydrogénase (SDH). Or, les cellules de tous les êtres vivants respirent. Tous. Depuis les micro-organismes, les champignons, les plantes, les animaux, jusqu’aux hommes. Ce processus essentiel à la vie est rendu possible grâce à la présence dans chaque cellule d’«usines à énergie», les mitochondries. Présentes en grand nombre dans chaque cellule, elles jouent un rôle fondamental en libérant l’énergie contenue dans nos aliments (sucres, graisses, protéines) sous forme de carburant et de chaleur, à travers la respiration cellulaire.

Cette dernière est assurée par un ensemble de protéines, les enzymes mitochondriales, qui agissent de concert pour assurer une suite de réactions biochimiques. Si l’une de ces enzymes est défectueuse, la respiration des cellules se fait moins bien et chez l’homme cela conduit à l’émergence de nombreuses maladies, certaines très graves (1).

Dans cette suite de réactions biochimiques, la SDH joue un rôle crucial, et il est connu depuis longtemps maintenant que des mutations génétiques de la SDH, entraînant la perte de son activité, sont la cause de maladies humaines. Ces mutations peuvent être d’une part à l’origine d’encéphalopathies sévères chez de jeunes enfants, la première identifiée en France en 1995 par une équipe de l’Hôpital Necker (2). D’autres mutations, identifiées dès 2000 par une équipe américaine (3), puis une équipe de l’hôpital européen Georges-Pompidou (4) peuvent entraîner la formation de tumeurs du système nerveux au niveau de la tête ou du cou, ou encore dans les zones thoraciques, abdominales ou pelviennes. Elles prédisposent en outre à certains cancers du rein, ou du système digestif (5).

Ainsi des anomalies du fonctionnement de la SDH peuvent entraîner la mort des cellules en causant de graves encéphalopathies, ou au contraire une prolifération incontrôlée des cellules, et se trouver à l’origine de cancers. Des anomalies de la SDH sont aussi observées dans d’autres maladies humaines, telles que l’ataxie de Friedreich, le syndrome de Barth, la maladie de Huntington, de Parkinson et certaines asthénozoospermies (perturbation de la mobilité des spermatozoïdes). Ces données établissent le rôle essentiel de cette enzyme dans la santé humaine.

La respiration cellulaire et l’enzyme SDH, universelles, fonctionnent dans toutes les espèces vivantes. Comment ne pas se sentir concernés par la présence des SDHI dans nos assiettes à travers la contamination des aliments ?

Comment de tels pesticides ont-ils pu être mis sur le marché avec l’assurance de n’avoir aucun impact sur la santé humaine, mais aussi sur l’écosystème tout entier ?

Nos travaux de recherche sur l’enzyme SDH ont mis en évidence un mécanisme très particulier de dérèglement cellulaire : le blocage de cette enzyme conduit à l’accumulation d’une petite molécule, le succinate. Celui-ci va entraîner à long terme, un changement de la structure de notre ADN : ce sont des phénomènes de modifications épigénétiques (6). Ces anomalies épigénétiques liées au blocage de la SDH vont déréguler des milliers de gènes, expliquant la survenue de tumeurs et cancers, sans pourtant entraîner de mutations dans les gènes comme c’est souvent le cas des carcinogènes. Et ces modifications, contrairement aux mutations, ne sont pas détectées, ni testées, au cours des tests de toxicité conduits avant la mise sur le marché des pesticides.

En tant que chercheurs et médecins, nous avons dédié ces deux dernières décennies à comprendre comment la perte de fonction de la SDH pouvait être la cause de ces maladies et à chercher comment traiter les patients. Pour d’autres, nous consacrons notre activité de recherche à l’évaluation de l’impact des polluants environnementaux sur la santé humaine (7). Ensemble, nous ne pouvons qu’être alarmé·e·s par l’utilisation à grande échelle des SDHI dans nos champs.

Les pesticides précédemment utilisés comme insecticides ou fongicides et qui visaient la mitochondrie et la respiration ont été graduellement abandonnés, du fait de leur dangerosité, de leur efficacité réduite et/ou de l’apparition de résistances. Comme substituant, les firmes ont obtenu l’autorisation de proposer les SDHI depuis 2009, SDHI dont elles se félicitent de la grande stabilité et persistance dans l’environnement.

A ce titre, il nous semble pour le moins étrange qu’aucun des laboratoires de recherche spécialistes de la SDH dans les pathologies humaines, n’ait été consulté. Il est aujourd’hui très difficile d’accéder aux informations ayant donné lieu aux autorisations de mise sur le marché pour ces molécules, mais, à notre connaissance, seuls quelques tests sur la toxicité chez l’humain ont été réalisés par les firmes elles-mêmes.

Sur la base de nos tout récents résultats (8) et pour ne pas reproduire les erreurs du passé, nous appelons à suspendre l’utilisation tant qu’une estimation des dangers et des risques n’aura pas été réalisée par des organismes publics indépendants des industriels distribuant ces composés et des agences ayant précédemment donné les autorisations de mise sur le marché des SDHI.

(1) «Genetic and Biochemical Intricacy Shapes Mitochondrial Cytopathies», de Turnbull, Rustin, in Neurobiol Dis, 12 février 2015, 92, 55-63. - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25684538

(2) «Mutation of a Nuclear Succinate Dehydrogenase Gene Results in Mitochondrial Respiratory Chain Deficiency», de Bourgeron, Rustin, Chrétien… in Nat Genet, octobre 1995, 11(2), 144-149. - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7550341

(3) «Mutations in SDHD, a Mitochondrial Complex II Gene, in Hereditary Paraganglioma, de Baysal, Ferrell, Willett-Brozick… in Science, 4 fév. 2000, 287 (5454), 848-851. - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10657297

(4) «The R22X Mutation of the SDHD Gene in Hereditary Paraganglioma Abolishes the Enzymatic Activity of Complex II in the Mitochondrial Respiratory Chain and Activates the Hypoxia Pathway», de Gimenez-Roqueplo, Favier, Rustin… in Am J Hum Genet, décembre 2001, 69(6), 1186-1197. - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11605159

(5) «Defects in Succinate Dehydrogenase in Gastrointestinal Stromal Tumors Lacking KIT and PDGFRA Mutations», de Janeway, Kim, Lodish… in Proc Natl Acad Sci USA, 4 janv. 2011, 108 (1), 314-318. - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21173220

(6) «SDH Mutations Establish a Hypermethylator Phenotype in Paraganglioma», de Letouzé, Martinelli, Loriot… in Cancer Cell, 10 juin 2013, 23(6), 739-752. - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23707781

(7) «The Environmental Carcinogen Benzo[a]pyrene Induces a Warburg-Like Metabolic Reprogramming Dependent on NHE1 and Associated With Cell Survival» de Hardonniere, Saunier, Lemarié… in Sci Rep, 4 août 2016, 6, 30776. - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27488617

(8) «A New Threat Identified in the Use of SDHIs Pesticides Targeting the Mitochondrial Succinate Dehydrogenase Enzyme», de Benit, Bortoli, Huc, Schiff, Gimenez-Roqueplo, Rak, Gressens, Favier, Rustin in BioRxiv 289058, doi: https:/doi.org/10.1101/289058 - https://www.biorxiv.org/content/early/2018/03/29/289058

Paule Bénit PhD, ingénieure de recherches IR2 à l’Inserm, Dominique Chrétien PhD, ingénieur de recherches IR2 à l’Inserm Malgorzata Rak PhD, chargée de recherches CR1 au CNRS, Manuel Schiff MD, PhD, pédiatre, maître de conférences des universités, praticien hospitalier APHP, Pierre Rustin PhD, directeur de recherches CE au CNRS, unité Inserm UMR1141, (équipe physiopathologie et thérapie des maladies mitochondriales), hôpital Robert-Debré, université Paris-Diderot, Judith Favier PhD, directrice de recherches DR2 à l’Inserm, Anne-Paule Gimenez-Roqueplo MD, PhD, professeure, APHP-Université, unité Inserm UMR970 (équipe phéochromocytomes et paragangliomes), hôpital européen Georges-Pompidou, université Paris-Descartes, Sylvie Bortoli PhD, ingénieure de recherches IR1 à l’INSERM, UMR 1124, (équipe toxicologie, pharmacologie et signalisation cellulaire), université Paris-Descartes, Laurence Huc PhD, chargée de recherches CR1 Inra, unité Inra - Toxalim (équipe contaminants et stress cellulaire), université Toulouse-Paul-Sabatier.

 

SUBSTANCES CHIMIQUES ET EFFETS COCKTAILS

Le 22 décembre 2009, lors du Conseil Environnement de l‟UE, les ministres de l‟Environnement, dans leurs conclusions adoptées, mettaient"l’accent sur le fait que les effets de l'exposition conjuguée à de multiples substances chimiques provenant de sources ou de produits uniques sont reconnus dans certaines parties de la législation communautaire et qu'il est nécessaire de développer les méthodes concertées d'évaluation".

Les ministres se disaient par ailleurs "conscients que les êtres humains, les animaux et les plantes sont exposés à de nombreuses substances différentes provenant de sources et suivant des voies différentes, et que, selon des études récentes, les effets de la combinaison de ces produits chimiques, dont la toxicité reproductive et d'autres effets nocifs des perturbateurs endocriniens, peuvent avoir de graves répercussions sur la santé humaine et sur l'environnement".

Ainsi, le Conseil encourageait-il dans ses conclusions la Commission et les États membres à "intensifier leurs efforts de recherche dans ce domaine[...] et à insister pour que la question des effets d'une exposition conjuguée à de multiples substances chimiques, y compris les perturbateurs endocriniens, soit dûment prise en considération par l'OCDE".

Une étude de 1996 a mis en évidence des effets de synergie entre des pesticides aux potentiels oestrogéniques faibles. Les effets des mélanges de pesticides étaient de 150 à 1600 fois plus importants que les effets des pesticides pris isolément. (Arnold et al. “Synergistic activation of estrogen receptor with combinations of environmental chemicals.” Science 272.)

En 2005, une étude (Crofton KM, Craft ES, Hedge JM, Gennings C, Simmons JE, Carchman RA, Hans Carter W, DeVito MJ (2005). Thyroid hormone disrupting chemicals: Evidence for dose dependent additivity or synergism, Environ. Health Perspect. 113) a évalué les effets combinés (additifs et synergiques) de substances chimiques ayant un effet sur la thyroïde à des doses combinées qui ne dépassaient pas les doses d‟une seule molécule. Ainsi,selon les auteurs,bien que l’exposition à certains produits chimiques potentiellement dangereux puisse être inférieure aux seuils individuels causant des effets nocifs, l’exposition cumulée à plusieurs de ces substances dans notre environnement, même à des niveaux peu élevés, peut être nocive pour des groupes vulnérables.
http://www.reseau-environnement-sante.fr/images/PDF/PE/cocktailschimiques.pdf

Actuellement, l'impact des cocktails chimiques ingérés par voie alimentaire n'est pas évalué. A fortiori, l'impact de ces résidus alimentaires conjugué avec ceux des autres substances chimiques auxquels nous sommes exposés tous les jours n‟est pas évalué non plus. Cette situation est inacceptable.
C‟est pourquoi au vu de l'actuelle épidémie de cancers, nous demandons l'application du principe de précaution dans l'objectif de diminuer au maximum l'exposition environnementale, et notamment alimentaire, de la population à des substances soupçonnées d'être cancérigènes.

https://www.menustoxiques.fr/pdf/Rapport_assiette_toxique_281110.pdf

 


 

FONGICIDES : VERS UN NOUVEAU SCANDALE SANITAIRE ?

Après l'alerte lancée dans «Libération» par des chercheurs et médecins sur les dangers de ces substances destructrices de champignons, l'ONG Génération futures constate qu'ils sont omniprésents dans nos assiettes et demande au gouvernement d'agir.

Les fongicides SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase) seront-ils à l’origine d’un nouveau scandale sanitaire majeur ? Après l’alerte lancée le 16 avril dans Libération par des médecins et scientifiques sur les dangers pour l’homme de cette classe de pesticides destinée à lutter contre les champignons et moisissures, l’ONG Générations futures s’est penchée sur notre exposition à ces derniers. Et le constat est sans appel : l’ONG met en évidence «l’exposition importante de la population» au fongicide SDHI le plus utilisé – le boscalide –, une substance active issue de la recherche de la firme BASF, autorisée dans l’Union européenne depuis 2008 et dont l’homologation expire le 31 juillet.

Omniprésence dans l’eau, l’air et les aliments

En France, on trouve cette substance dans une douzaine de produits ayant reçu une autorisation de mise sur le marché de la part de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Elle est autorisée sur moult cultures : blé, avoine, orge, seigle, tournesol, crucifères oléagineuses (colza…), pommiers, amandiers, cerisiers, asperges, carottes, fraisiers, laitue… Résultat (sans grande surprise), il est omniprésent. On le retrouve dans l’eau : en 2013, le boscalide était le huitième pesticide le plus détecté dans les eaux de surface métropolitaines et le douzième le plus détecté dans les eaux souterraines. Il contamine aussi l’air que nous respirons, Générations futures citant notamment une étude selon laquelle la substance était l’un des deux fongicides les plus quantifiés dans l’air de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2016.

Mais l’ONG s’inquiète surtout de sa présence dans nos assiettes. En épluchant un rapport de l’Agence européenne pour la sécurité alimentaire d’avril 2017, Générations futures a constaté que le boscalide est le résidu de pesticides le plus fréquemment quantifié dans les échantillons d’aliments testés en Europe, «loin devant l’insecticide chlorpyrifos», puisqu’on le retrouve dans «presque 10% des recherches le ciblant, tous aliments confondus». «C’est vraiment beaucoup, le boscalide est donc un contaminant majeur de notre alimentation», s’alarme François Veillerette, le directeur de l’ONG.

Cette dernière s’est aussi replongée dans les enquêtes qu’elle mène régulièrement sur la présence de résidus de pesticides dans les aliments. Il en ressort que le boscalide apparaissait très souvent dans les résultats. Ainsi, en 2013, Générations futures a retrouvé ce fongicide dans 23 échantillons de fraises sur 49, soit près de 47% du total. Même chose en 2015, dans une enquête ciblant la salade : sur 31 échantillons de salades analysés, 22 contenaient du boscalide, soit 71%. En 2016, l’ONG trouvait du boscalide dans 13 des 15 mueslis non bios testés (soit 86%) «et le fluopyram, un autre SDHI dont l’autorisation expire en 2024, dans 7 échantillons sur 15, soit 46%».

Les fongicides SDHI échappent aux tests de toxicité actuels

Pourquoi, alors, ne pas s’être inquiété avant de ces résultats ? «Le boscalide n’était pas dans notre radar, car sa dangerosité n’avait pas été révélée : il n’était ni classé comme perturbateur endocrinien ni comme cancérigène», explique François Veillerette. Et si la dangerosité des fongicides SDHI n’a été mise au jour que tardivement – et par hasard –, c’est parce que leur mode d’action est atypique, et échappe donc aux tests de toxicité conduits aujourd’hui. Pour schématiser, les SDHI bloquent la respiration des cellules des champignons (en inhibant l’activité de l’enzyme SDH, la succinate déshydrogénase) mais «ils bloquent aussi très efficacement tant la SDH des vers de terre que la SDH humaine», nous expliquait la semaine passée le généticien Pierre Rustin, directeur de recherches au CNRS-Inserm et cosignataire de la tribune qui a donné l’alerte, publiée récemment dans Libération.

Or, expliquent les chercheurs dans cette tribune, «le blocage de cette enzyme SDH conduit à l’accumulation d’une petite molécule, le succinate. Celui-ci va entraîner à long terme, un changement de la structure de notre ADN : ce sont des phénomènes de modifications épigénétiques. Ces anomalies épigénétiques liées au blocage de la SDH vont déréguler des milliers de gènes, expliquant la survenue de tumeurs et cancers, sans pourtant entraîner de mutations dans les gènes comme c’est souvent le cas des carcinogènes. Et ces modifications, contrairement aux mutations, ne sont pas détectées, ni testées, au cours des tests de toxicité conduits avant la mise sur le marché des pesticides». Autrement dit, les scientifiques signataires s’alarment du fait que la toxicité sur le long terme pour l’homme des fongicides SDHI n’ait pas encore été sérieusement étudiée, alors même que leurs travaux prouvent «qu’il est extrêmement dangereux de bloquer cette enzyme».

Suspension «immédiate» et révision de l’homologation dans l’UE

Comme ces scientifiques, dont elle salue au passage «le courage», l’ONG Générations futures réclame la suspension de l’utilisation de ces produits tant qu’une estimation des dangers et des risques pour la santé n’aura pas été réalisée par des organismes publics et indépendants des industriels.

Dans un courrier adressé ce mardi à Nicolas Hulot, avec copie envoyée au Premier ministre, aux ministères de l’Agriculture et de la Santé et à l’Anses, l’ONG demande au ministre de la Transition écologique et solidaire «de saisir l’Anses afin que celle-ci suspende immédiatement les autorisations de mise en marché des produits contenant du boscalide et autres SDHI, à titre conservatoire». Elle réclame aussi que la France «fasse usage de la clause de sauvegarde prévue au niveau européen pour faire obstacle à l’entrée d’aliments traités avec des substances de cette famille chimique et demande une révision communautaire de l’homologation de ces substances actives SDHI».

L’autorisation du boscalide dans l’UE arrivant à son terme en juillet, elle demande aussi à la France de s’opposer à sa réhomologation (a priori pour quinze ans). De quoi envisager – ou pas – une bataille comme celle qui a eu lieu autour de la réhomologation de l’herbicide glyphosate. Car les fongicides SDHI, autorisés en Europe depuis la fin des années 2000, sont fabriqués entre autres par les géants de l’agrochimie (Monsanto, Bayer, Basf, Syngenta, Du Pont, Mitsui ou encore Chemtura AgroSolution), pour lesquels ils représentent un marché juteux.
Groupe d’experts dédié

Pour l’heure, l’Anses se veut rassurante. «L’évaluation scientifique des risques liés à l’usage de ces produits, qui prend en compte le mécanisme d’action, conclut à une absence de risque inacceptable. Et nous n’avons pas à ce stade d’éléments pour les interdire ou les suspendre sur la base d’hypothèses tirées de leur mécanisme d’action», assurait la semaine dernière à Libération Gérard Lasfargues, le directeur général de l’agence en charge des affaires scientifiques. Ce dernier a envoyé un mail vendredi à Pierre Rustin pour lui confirmer que l’Anses vient de constituer, «comme le prévoient les procédures de l’agence dans ce type de situation, un groupe d’expertise collective indépendante». Il sera chargé d’auditionner le généticien, ainsi que les autres scientifiques qui ont tiré la sonnette d’alarme, et d’«examiner sans délai les éléments évoqués» par ces lanceurs d’alerte.

En revanche, Gérard Lasfargues confirme que la demande de financement soumise par ces derniers à l’Anses dès leur découverte des dangers des pesticides SDHI dans le cadre de l’appel à projet «Environnement, recherche, santé, travail 2018» n’a pas été retenue, en raison de plus de 300 projets reçus et d’un taux de sélection «très bas». Les scientifiques cherchaient à approfondir leurs recherches sur les effets potentiels de l’usage à grande échelle des SHDI. Maintenant que l’alerte a été médiatisée et que l’omniprésence de ces derniers a été mise en évidence par Générations futures, peut-être seront-ils entendus.

Coralie Schaub

https://www.liberation.fr/france/2018/04/24/fongicides-vers-un-nouveau-scandale-sanitaire_1645590

 

 

MONSANTO ET LE BUSINESS DU CLIMAT

L’entreprise Monsanto est aujourd’hui le leader mondial du secteur des semences en général, et des OGM en particulier. Même si elle s’affiche de moins en moins directement ces dernières années et préfère exercer son influence au travers de groupements professionnels, l’entreprise s’intéresse de près à la COP21. En témoigne un récent tweet de sa filiale européenne, reprenant un article intitulé « La France veut plaider pour les technologies agricoles à la COP21 » . Car Monsanto prétend avoir développé ces dernières années de nombreuses « solutions » destinées à répondre aux enjeux supplémentaires que posent les impacts des changements climatiques aux agriculteurs. En ce qui concerne les semences génétiquement modifiées pour s’adapter à des conditions climatiques diverses, Monsanto estime être « positionné pour livrer aux agriculteurs des produits résistants au changement climatique ».

L’entreprise investit également dans la recherche et développement dans les pays du Sud, comme avec son programme « Maïs économe en eau pour l’Afrique ». Mais Monsanto s’est engagé au-delà de la production agricole en rachetant le bureau d’étude américain Climate Corporation en 2014. Ce bureau d’étude est spécialisé dans la gestion des risques agricoles, marché estimé à 20 milliards de dollars. Il modélise des données agricoles et météorologiques et élabore des prévisions destinées à optimiser les récoltes. Il permet également à Monsanto de conseiller ses différentes semences aux agriculteurs, selon les scénarios. Et si un agriculteur est tout de même fortement impacté par une sécheresse ? Pas de problème : via le rachat de Climate corporation, Monsanto détient également l’entreprise Total Weather Insurance, qui proposera des polices d’assurances spécifiques.

Les Dangers des PCB Monsanto savait et a caché la verité

La découverte des dangers des PCB est le fruit de tragédies humaines qui ont coûté la vie à de nombreuses personnes au cour de son histoire. Il est avéré que Monsanto savait dès 1937que les PCB représentaient un risque grave pour la santé. En effet en 1937, le docteur Emett Kelly,, qui dirige alors le service médical de Monsanto, est invité à une réunion à l’Université de Harvard, à laquelle participent plusieurs producteurs de PCB. Cette réunion a été organisée afin de présenter les résultats d’une étude scientifique , sur les PCB menée par Cécil K. Drinker et qui avait été faite à la demande de Halowax. . Cette étude faisait suite à un accident industriel qui avait coûté la vie à trois ouvriers après avoir été exposés à des vapeurs de PCB et qui avait provoqué chez d’autres ouvriers une maladie de peau d’un type nouveau et extrêmement défigurante appelée plus tard la « chloracné ». Les résultats de l’étude furent publiés dans le Journal of Industrial Hygiene and Toxicology, et démontrait que tous les cobayes exposés au PCB avaient développé des lésions très sévères au foie. Dans une note interne de 1955, de Monsanto, on peut lire "nous savons que les PCB sont toxiques mais pas dans quelles limites", la lettre se conclut par les préoccupations de son auteur en terme d’image de marque du produit s’il advenait que des ouvriers soient exposés. En 1970, une autre note alarmante s’inquiète d’une toxicité des PCB plus importante que ce qui avait été anticipée.

Pour comprendre que les « implications sanitaires de l’exposition au PCB » sont gravissimes, il suffit de lire le document transmis au congrès américain, en 1996, par le Ministère de la Santé et l’EPA, qui présente l’étude de 159 études scientifiques internationales sur les dangers liés aux PCB.

Après ces quelques explications liées au dangers des PCB, il faut revenir quelques années en arrière pour comprendre quelle fut l’attitude trompeuse de Monsanto vis-à-vis de la toxicité de ses produits. En effet à la fin des années soixante, les rapports scientifiques alarmant sur les dangers des PCB se multiplient et commence à attirer l’attention des médias.

En 1969, la compagnie, qui a pris la mesure du phénomène, décide de créer un comité ad hoc dont un des objectifs est de « protéger les ventes et les profits d’Aroclor ainsi que l’image de la compagnie... » Jusqu’à l’interdiction des PCB, Monsanto s’évertuera a caché la toxicité de ses PCB par des campagnes de désinformation auprès de ses clients et du public comme le prouve une une note interne confidentielle de N.Y Jonhson, datée du 16 février 1970 : « vous trouverez ci-joint une liste de questions et de réponses qui peuvent être posées par nos clients concernant Aroclor et les PCB. Vous pouvez répondre oralement, mais ne donnez jamais de réponse écrite […] Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre un dollar de business ». Nous pouvons prendre ici toute la mesure de la logique mercantile de l’entreprise qui prime sur la sécurité et la vérité vis-à-vis du public. De plus, dans un autre document datant de 1976, , Monsanto demande à ses commerciaux de démentir toutes questions sur le caractère cancérigène des PCB en citant une étude scientifique réalisée par le Dr Roush, responsable médical de la firme. La citation est la suivante : « Nous n’avons rien observé dans nos études de santé préliminaires sur les travailleurs travaillant au contact des PCB, ou sur nos expériences à long termes sur des animaux, qui puisse indiquer que les PCB soient cancérigènes. »

Il sera démontré quelques années plus tard que ces études avaient été manipulées afin de cacher la vérité sur le caractère cancérigène des PCB. Lorsque ce fut établi ainsi que son aspect hautement polluant pour l’environnement, cela conduisit à l’interdiction des PCB dans le monde, en commençant par les Etats-Unis en 1970. Ce cas est l’un des plus révélateurs sur les manipulations dont est capable la firme afin de maintenir sur le marché un produit dont elle connaît la dangerosité, et cela pourrait nous servir de leçon dans le débat actuel sur les OGM.

http://www.millebabords.org/spip.php?article27864

LISTE DES PRODUITS MONSANTO À BOYCOTTER

Difficile d’échapper aux produits de la multinationale Monsanto, ils sont partout dans les rayons! Donc voici une liste de quelques produits à boycotter si vous ne voulez pas avoir n’importe quoi dans votre assiette.

Monsanto, ce géant de la biotechnologie n’est pas célèbre pour la qualité de ses produits, mais plutôt pour les scandales sanitaires dans lesquels il est impliqué. De plus, les marques sont très nombreuses à utiliser les produits Monsanto , et on se garde bien de nous le dire. Afin de savoir ce que vous mettez dans votre assiette, renseignez-vous sur les multinationales qui possèdent de nombreuses marques, afin de savoir s’ils utilisent des produits Monsanto pour fabriquer leurs produits. Parmi celles-ci on retrouve les sociétés Kraft Philipp Moris, Unilever, General Mills, Coca-Cola, Pepsico ou encore Procter & Gamble...

Boissons Monsanto

Coca-Cola: Coca-Cola, Fanta, Dr Pepper, Minute Maid… Les jus de fruits Capri-Sun et Topricana. Le boissons Ocean Spray, les sodas Pepsi-Cola, Seven Up, Schweppes Les thés Lipton et les cafés Maxwell. Le lait Gloria de la firme Nestlé Les chocolats Poulain, Lindt, Côte d’Or, Dam, Milka, Suchard et Toblerone. Les biscuits Lu, Oreo, Cadbury et les cookies Pepperidge Farm. Les produits Brossard et Savane. Les bonbons Carambar, Krema et La Vogienne. Les chewing-gums Hollywood et Malabar. Les barres de chocolat Bounty. Les glaces Häagen Dazs, Miko et Ben & Jerry’s. Les céréales Kellogg’s, parmi lesquelles Special K, Trésor, Miel Pop’s, Froties ou encore All Bran. Les yaourts Yoplait.

Hygiène et entretien Monsanto

Les couches pour bébé Pampers. Les protections féminines de la marque Always. Les gels douche, shampooings et déodorants Pantene, Axe, Monsavon, Dove, Rexona et Timotei. Les dentifrices Signal. Les produits nettoyants Cif, Omo, Dash, Skip, Cajoline et Sun. Les désodorisants Febreze.

Produits salés Monsanto

Les chips Lay’s, Pringles et Doritos. Les biscuits apéritif Benenuts et Bahlsen. Les spécialités fromagères Philadelphia. Les plats préparés Marie, Findus, Tipiak. Les pains Jacquet. Les soupes et bouillons Liebig, Knorr, Royaco, Alvale. Les préparations mexicaines Old El Paso. Les sauces Heinz, Amora, Benedicta. Les produits Uncle Ben’s.

Cette longue liste Monsanto, loin d’être exhaustive, ne concerne que les produits présents sur le marché français. Elle nous permet de nous donner une idée du nombre de produits de consommation courante dans lesquels on peut retrouver des produits Monsanto, afin de faire attention aux produits que l’on consomme.

http://stopmensonges.com/liste-des-produits-monsanto-a-boycotter-en-france/

https://secured-static.greenpeace.org/canada/Global/canada/report/2009/9/guideogm.pdf

ÉCOCIDE

Un collectif international de personnalités, scientifiques, juristes et d’ONG lance un tribunal international pour juger la multinationale accusée « d’écocide ». Un nombre croissant de citoyens de différentes régions du monde voient aujourd’hui l’entreprise américaine Monsanto comme le symbole d’une agriculture industrielle et chimique qui pollue, accélère la perte de biodiversité et contribue de manière massive au réchauffement climatique. Il est temps de mettre fin à cette impunité et de faire reconnaître au niveau international les crimes contre l’environnement, l’écocide, et mettre devant des tribunaux les responsables de tels actes pour les mettre face à leurs responsabilités !

SOUTENEZ L’INITIATIVE DU TRIBUNAL CONTRE MONSANTO SUR : http://www.monsanto-tribunalf.org/

 

 

LE DÉSHERBANT ROUNDUP CLASSÉ CANCÉROGÈNE

Le Monde le 25.03.2015

Rarement le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) aura rendu évaluation potentiellement aussi lourde de conséquences. Dans la dernière édition de la revue The Lancet Oncology, publiée en ligne le 20 mars, l’agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce avoir classé trois pesticides dans la catégorie 2A – c’est-à-dire « cancérogènes probables » –, dernier échelon avant la qualification de « cancérogène certain ».

Parmi les trois molécules réévaluées par le CIRC se trouvent deux insecticides, le diazinon et le malathion, dont l’utilisation est restreinte en Europe. C’est la troisième substance épinglée, le glyphosate, qui donne son caractère singulièrement explosif à l’avis rendu par le CIRC. Synthétisé par Monsanto dans les années 1970, le glyphosate – principal ingrédient du célèbre désherbant Roundup – est en effet l’herbicide le plus utilisé au monde et le plus souvent retrouvé dans l’environnement. « Il est utilisé dans plus de 750 produits pour l’agriculture, la foresterie, les usages urbains et domestiques, notent les scientifiques réunis par le CIRC. Son utilisation a vivement augmenté avec le développement des cultures transgéniques tolérantes au glyphosate. » Ce n’est donc pas une simple substance chimique dont l’innocuité est mise en cause par le CIRC, mais la pierre angulaire de la stratégie du secteur des biotechnologies. La grande majorité des plantes génétiquement modifiées (PGM) mises en culture dans le monde sont en effet conçues pour pouvoir absorber cet herbicide sans péricliter, permettant ainsi un épandage direct sur les cultures pour désherber les surfaces cultivées. Aux Etats-Unis, une étude publiée en 2011 par l’US Geological Survey a montré que dans certaines régions, le glyphosate était présent à des niveaux mesurables dans les trois quarts des échantillons d’air et d’eau de pluie analysés.

Risques accrus de lymphome

En France, en dépit de l’absence de cultures transgéniques ad hoc, c’est le pesticide de synthèse le plus utilisé. Il s’en est épandu plus de 8 000 tonnes en 2011, loin devant les quelque 2 700 tonnes de la deuxième substance la plus populaire – le mancozèbe (un fongicide). Selon le rapport rendu en 2010 par l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), « le glyphosate est [en France] le principal responsable du déclassement de la qualité des eaux ». La substance ne résiste cependant pas au chlore et est largement absente de l’eau potabilisée. Ce n’est d’ailleurs pas sur la population générale que les études examinées par le CIRC décèlent un risque accru de cancer, mais sur les jardiniers et les agriculteurs. Selon l’agence, « des études cas-témoins d’exposition professionnelle [au glyphosate] conduites en Suède, aux Etats-Unis et au Canada ont montré des risques accrus de lymphome non hodgkinien [un cancer du sang] ». Quant aux expériences sur les animaux, certaines ont montré que le désherbant phare de Monsanto induisait des dommages chromosomiques, un risque augmenté de cancer de la peau, de cancer du tubule rénal, d’adénomes de cellules pancréatiques. Au total, cependant, le CIRC estime que l’ensemble de la littérature scientifique examinée ne permet pas de conclure avec une totale certitude à la cancérogénicité du glyphosate. Dans un communiqué publié lundi 23 mars, Monsanto a protesté, en termes crus, contre l’avis rendu par le CIRC. La société basée à Creve Coeur (Missouri) fustige la « science poubelle » (junk science, dans le texte) de l’agence intergouvernementale, dont elle rejette en bloc les conclusions. Dans une lettre datée du 20 mars et dont l’agence Bloomberg a obtenu copie, Monsanto intime même à Margaret Chan, la directrice générale de l’OMS, de faire « rectifier » l’opinion du CIRC. Celle-ci a pourtant été établie selon un processus immuable depuis quarante ans. Une vingtaine de scientifiques de plusieurs disciplines (toxicologie, épidémiologie…) sont réunis par l’agence, sélectionnés sur leurs compétences et l’absence stricte de conflits d’intérêts avec l’industrie. Un projet d’avis, fondé sur l’ensemble de la littérature scientifique publiée sur le sujet examiné, est discuté par les chercheurs, plusieurs jours durant, en présence d’observateurs de l’industrie, de représentants d’agences de sécurité sanitaire, etc. Lorsque les membres du groupe d’experts parviennent à un consensus, l’avis est adopté. Les opinions du CIRC bénéficient du plus haut niveau de reconnaissance dans la communauté scientifique, mais sont souvent attaquées par les secteurs industriels contrariés.

Identification des risques

Purement informatifs, ces avis n’ont pas valeur réglementaire : ils ne peuvent conduire en eux-mêmes à l’interdiction ou à la régulation d’une substance. « Nous ne faisons pas de l’évaluation des risques mais de l’identification des risques, rappelle-t-on au CIRC. Notre avis ne dit pas si la population générale court un risque du fait de telle ou telle substance, cela c’est le travail des agences de sécurité sanitaire. » Le glyphosate est précisément en cours de réévaluation au niveau européen. Interrogée, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) précise que c’est son homologue allemand, le Bundesinstitut für Risikobewertung (BfR), qui a été chargé de le réévaluer au nom de l’Europe – la procédure européenne veut en effet qu’un Etat-rapporteur soit désigné pour conduire l’évaluation des risques des pesticides. Les résultats de cette expertise, qui doit repasser sous les fourches Caudines de l’EFSA avant d’être formellement adoptée, sont attendus dans les prochaines semaines. Les experts allemands et européens ne pourront pas ignorer l’avis des experts du CIRC, pas plus que d’autres travaux récents sur des risques autres que le cancer. Mais l’interdiction du glyphosate, réclamée par plusieurs ONG, n’est pas pour demain. Un vieux routier de l’évaluation des risques en veut pour présage la composition « particulièrement intéressante » du groupe d’experts « Pesticides » de l’agence allemande : le tiers des membres du comité sont directement salariés… par des géants de l’agrochimie ou des biotechnologies !

— Pétition adressée à la Commission européenne : Interdisez immédiatement le RoundUp, classé cancérogène par l'OMS. http://action.sumofus.org/fr/a/non-au-roundup/

 

L'HYGIÈNE CHIMIQUE

Le XXIème siècle doit devenir le siècle de l'hygiène chimique, sinon on en paiera le lourd tribut. (Extraits)

Dire qu'on vit plus vieux qu'avant n'est pas vrai. On vit peut-être statistiquement un peu plus vieux, mais cela se fait grâce aux soins, et avec une santé dégradée. Maintenant, aux États-Unis comme en France, la longévité moyenne diminue. Surtout, l'état de survie en bonne santé – un nouvel indicateur – est de seulement 60-61 ans pour les hommes et de 63 ans pour les femmes de l'Hexagone. C'est-à-dire qu'au-delà de 60 ans, 50 % de la population a une pathologie chronique. Ce n'est pas ce que j'appelle être en bonne santé !

Nous sommes partis du principe où toute mise sur le marché d'un produit ou d'une nouvelle technologie était un progrès. Mais je pose la question : est-ce que trouver un désherbant pour éviter aux agriculteurs de sortir la binette, tout en sachant que ce produit empoisonnera des millions de personnes sur la planète, est un progrès ? C'est la vraie question. Est-ce que nos technologies sont toujours un progrès ? Est-ce indispensable ? Souvent, on se rend compte que cela apporte un bénéfice dans les conditions de vie, mais, hélas, pas en termes de survie en bonne santé.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, nous avons prôné la culture intensive, pour augmenter les productions. Mais quand vous produisez beaucoup, vous ne pouvez pas produire sain ! Si on demande aux plantes de produire en quantité, intrinsèquement la qualité nutritionnelle des aliments est bien moins bonne.

Notre société industrielle fournit des aliments pauvres en nutriments, entraînant des carences à ceux qui les mangent. Ces derniers sont donc plus faibles et ont besoin de compléments. Aujourd'hui, aux États-Unis, les Américains ont quatre ou cinq pilules de vitamines par jour pour compléter ce que leur corps ne trouve plus dans l'alimentation. Cependant, ces intrants là n'ont pas les mêmes effets que les vitamines ou les oligo-éléments qu'on trouve naturellement dans les aliments.
C'est la même chose avec les sols : on plante des végétaux trop gourmands et trop nombreux – c'est l'agriculture intensive – sur des terres qui s'appauvrissent. Il faut alors apporter des intrants : ils polluent à la fois l'alimentation mais aussi les sols, l'eau... C'est un cercle vicieux.

Sans ces pesticides, impossible de poursuivre une agriculture intensive telle qu'on la connaît aujourd'hui. Il faudrait remettre en cause le paradigme agricole, et transformer l'agriculture intensive mondiale en agriculture agrobiologique. Le Tiers-Monde arrêterait de produire des cacahuètes et des avocats pour nous, et reviendrait à une agriculture vivrière pour se nourrir sainement. Ce serait une révolution ! Cela implique un changement de société radical.

Pour fabriquer les OGM, il faut modifier le patrimoine génétique. Déjà, sur le principe, il faut considérer la notion d'écosystème. C'est fondamental. Or, on sait que lorsque l'on modifie un seul élément d'un écosystème, on peut modifier l'organisation totale de celui-ci.
Pour le savoir, il faut étudier les effets des OGM à long terme, sur au moins deux ans, et non trois mois comme cela se fait actuellement. Nous reprochons aussi aux OGM végétaux d'être des plantes à pesticides, qui en produisent ou y sont tolérantes. Ce sont ces plantes là que l'on donne à manger à nos animaux d'élevage ou à la population, tout en polluant les sols et l'ensemble des écosystèmes.
Quand nos politiques privilégieront la santé de la population par rapport aux intérêts économiques et financiers, le monde changera !
Je pense que nous gagnerons la partie face à l'industrie uniquement si les citoyens descendent tous dans la rue, que la population en général se mobilise contre cela. Malheureusement, on en est encore loin, et cela m'atterre un peu.

Joël Spiroux
https://sciences-critiques.fr/joel-spiroux-le-xxieme-siecle-doit-devenir-le-siecle-de-lhygiene-chimique/

LE MONDE SELON MONSANTO‬

Marie-Monique Robin. ‬

Fruit d'une enquête exceptionnelle de trois ans sur trois continents, le film et le livre reconstituent la genèse d'un empire industriel, qui, à grand renfort de rapports mensongers, de collusion avec l'administration nord-américaine, de pressions et tentatives de corruption, est devenu l'un des premiers semenciers de la planète.

Avec 17 500 salariés, un chiffre d'affaires de 7,5 milliards de dollars en 2006 et une implantation dans quarante-six pays, Monsanto représente le leader mondial des OGM, mais aussi l'une des entreprises les plus controversées de l'histoire industrielle. Production de PCB (pyralène), de polystyrène, d'herbicides dévastateurs (comme l'agent orange pendant la guerre du Viêtnam) ou d'hormones de croissance bovine et laitière (interdites en Europe): depuis sa création, 1901, la firme a accumulé les procès en raison de la toxicité de ses produits.

Grâce à la commercialisation de semences transgéniques, conçues notamment pour résister aux épandages de Roundup, l'herbicide le plus vendu au monde, elle prétend vouloir faire reculer les limites des écosystèmes pour le bien de l'humanité. Qu'en est-il exactement ? Quels sont les objectifs de cette entreprise, qui, après avoir longtemps négligé les impacts écologiques et humains de ses activités, s'intéresse tout à coup au problème de la faim dans le monde au point de se donner des allures d'organisation humanitaire ?..

https://www.youtube.com/watch?v=cVngG592xKU

MONSANTO, SA VIE SON EMPIRE‬

Marie-Monique Robin. ‬ Comprendre Monsanto en 3 minutes.

https://www.youtube.com/watch?v=8gJn4EhlsY0

#pollution #monsanto

 

 

DES NANOS DANS LES POUMONS

Les technocrates nous diront comme d’habitude que le risque zéro (alias dysfonctionnement, effet pervers, etc) n’existe pas. Nous vous disons qu’à partir du moment où l’on développe les nanotechnologies, on crée les pollutions et les accidents nanotechnologiques.

La revue médicale en ligne Ebiomedicine vient de publier un article intitulé « Des nanotubes de carbone anthropogènes trouvés dans les voies respiratoires d’enfants parisiens » (Anthropogenic Carbon Nanotubes Found in the Airways of Parisian Children).(1)

Ayant étudié les poumons d’enfants parisiens asthmatiques, et trouvé des nanotubes de carbone dans tous les échantillons examinés, les neuf auteurs américains et français concluent : « Ces résultats suggèrent fortement que les humains d’aujourd’hui sont exposés de façon routinière aux nanotubes de carbone provenant de sources anthropogènes. »

À Paris, et sans doute dans toutes les villes, nous respirons des nanotubes de carbone issus de la pollution industrielle. C’est la moindre des choses, puisque ces nanoparticules infestent tous les écrans électroniques, les pneus, les cadres de vélo modernes et de multiples marchandises. Rappel aux nouveaux venus : dès 2004, nous avons signalé les inquiétudes des toxicologues à propos des nanotubes de carbone, qui provoquent des effets semblables à ceux de l’amiante. À l’époque, les rats exposés à ces nanoparticules dans les labos de la Nasa, de la Rice University ou de l’industriel DuPont, et les lapins de chez L’Oréal ne faisaient pas de vieux os et présentaient, nous disait-on « des lésions atypiques ».(2)

À l’époque, Louis Laurent et Jean-Claude Petit, du département de recherche sur l’état condensé, les atomes et les molécules (Drecam) du Commissariat à l’énergie atomique, s’étaient fendus d’une « réflexion » destinée à contrer les luddites, intitulée : « Nanotechnologies : nouvel Age d’or ou Apocalypse ? » (3)

Mesurez la profondeur de la « réflexion » : « La structuration à l’échelle nanométriques est la règle depuis que l’Homme utilise des matériaux : le bois, les textiles naturels, les os, les roches, le ciment. De même la plupart des aliments que nous ingérons sont structurés à l’échelle moléculaire ! Les nanoparticules errantes ne nous sont pas non plus étrangères. Elles sont générées par la nature en centaines de millions de tonnes par an (embruns, volcanisme, poussières désertiques) mais aussi par l’industrie, par exemple le noir de carbone (production de 8 millions de tonnes par an) ou le dioxyde de titane (2 millions de tonnes par an) et la combustion (dizaines de millions de tonnes par an), en particulier celle qui a lieu dans les moteurs qu’ils soient diesel ou à essence. D’une certaine façon, tout processus de combustion est de la nanotechnologie ! (…) On ne peut donc diaboliser un produit sous prétexte qu’il est associé au préfixe « nano ». »

À l’époque, lorsque nous interpellions les nanocrates lors de leurs conférences, ils répondaient avec un large sourire : « Mais les nanoparticules existent depuis la nuit des temps ! Elles sont présentes dans les peintures des Mayas, les vitraux et dans les fumées de diesel, c’est vous dire s’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. » On cite de mémoire Jean-Louis Pautrat, le premier VRP des nanotechnologies envoyé par le CEA pour séduire les foules. Le physicien Pautrat, chargé de la communication de Minatec, nous traitait d’obscurantistes dans Télérama. (4) Il n’a pas écrit la suite de son ouvrage de propagande Demain le nanomonde. Dommage. Le nanomonde, nous y sommes, et il ne dément aucune de nos alertes depuis plus d’une décennie.

En 2004, les chercheurs assénaient cet argument-massue : les nanoparticules ne sont pas plus dangereuses que les particules fines du diesel. Dans le même temps, en bons cyniques scientistes, ils vantaient devant les autorités susceptibles de les subventionner l’intérêt des nanoparticules… pour limiter la pollution des moteurs diesel. Les marchands de mort de chez Rhodia (ex-Rhône Poulenc) faisaient ainsi de la retape devant le Sénat : « Vous introduisez dans le gas-oil des nanoparticules d’oxyde de cérium pour diviser par un facteur de 100 environ la production de suies et ce pendant plus de 80 000 km. Peugeot développe cela avec nos produits. » (5)

Non seulement le diesel tue plus de 40 000 personnes par an en France, mais on l’enrichit de nanoparticules dont les effets, révélés au compte-gouttes, sont tout aussi désastreux. Admirez le progrès : l’oxyde de cérium utilisé pour rendre « plus propre » la combustion du diesel attaque nos poumons tout autant que les nanotubes de carbone, selon deux études publiées en 2014 et le 1er octobre 2015 : l’inhalation d’émissions de diesel additionné de nanoparticules d’oxyde de cérium induit des effets nuisibles. Les rats exposés développent entre autres des inflammations et des fibroses pulmonaires. (6) Quelqu’un en a-t-il informé le Sénat ? Mais pas de panique, les nanoparticules existent depuis la nuit des temps.

Résumons. En octobre 2011, le CEA avouait que, conformément à que nous écrivions depuis dix ans, les nanoparticules de dioxyde de titane pouvaient provoquer des inflammations cérébro-vasculaires et perturber certaines fonctions cérébrales. (7) Une aubaine pour Clinatec et la recherche en neurotechnologies, un vaste marché en expansion pour les dispositifs neuro-électroniques.

En octobre 2015, nous apprenons que les nanotubes de carbone, réputés pour leurs effets voisins de ceux de l’amiante, envahissent nos poumons. Une aubaine pour les nanotechnologues du rayon « Cancer », un vaste marché en expansion pour leurs futures molécules innovantes à base de nanoparticules et autres nanorobots tueurs de tumeurs. En somme, rien de neuf sous le soleil de l’innovation.

Pièces et main d’œuvre, octobre 2015

NOTES
• (1) À lire sur www.piecesetmaindoeuvre.com/ Merci à la lectrice qui nous a signalé la parution de cette étude.
• (2) Voir Aujourd’hui le nanomonde n°1 (2003) et 9 (2004).
• (3) Juillet 2004
• (4) 7/01/04
• (5) Rencontres internationales de prospective du Sénat : « Les nanotechnologies : vivier du futur. Pour une prise de conscience des enjeux écologiques », 20/06/02
• (6) Inhaled diesel emissions generated with cerium oxide nanoparticle fuel additive induce adverse pulmonary and systemic effects, étude publiée dans la revue Toxicological Science (2014), et Inhaled diesel emissions generated with cerium oxide nanoparticle fuel additive induce adverse pulmonary and systemic effects, étude publiée le 1/10/15 par Europe PubMed Central : http://europepmc.org/articles/pmc4579046
• (7) Lire On vous l’avait bien dit – Les nanoparticules, c’est bon pour l’industrie de la contrainte, PMO, 27/10/11

 

Selon un rapport de l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), 37 additifs pourraient être présents sous forme de nanoparticules dans 4 300 produits alimentaires ! Pire, ce sont les produits pour enfants qui seraient les plus concernés : lait infantile, confiseries, céréales du petit-déjeuner…

Depuis 2016, Agir pour l’Environnement ne cesse d'alerter les pouvoirs publics, mène l'enquête, lance des analyses mettant en évidence la présence de nanoparticules, fait pression sur le gouvernement pour qu'il adopte enfin une réglementation ! Nous nous sommes battus pour l’interdiction du dioxyde de titane, entrée en vigueur début 2020.

Aujourd’hui, l’ANSES reconnaît que ces substances ne sont pas correctement évaluées. Des années après avoir introduit massivement des substances non évaluées et pour la plupart que l’on sait à peine mesurer, on commence tout juste à savoir où elles se trouvent, comment les caractériser et à réfléchir à des méthodes d’évaluation ! Il aurait fallu faire les choses dans le bon ordre !

Comme Agir pour l’Environnement, l’agence sanitaire recommande de « limiter l’exposition des consommateurs, en évitant les usages superflus de nanomatériaux dans l’alimentation et en favorisant les produits sûrs, dépourvus de nanomatériaux, et équivalents en termes de fonction et d’efficacité ».

C’est pourquoi, il est primordial de continuer à nous battre pour faire la lumière sur toutes ces substances cachées et non évaluées et demander un moratoire sur la présence des nanos dans l'alimentation, les cosmétiques, les médicaments et les emballages alimentaires, tant que leur sécurité n’est pas démontrée.

www.infonano.org

 

 

LISTE DE PRODUITS AVEC DES NANOPARTICULES

Les nanoparticules se sont introduites secrètement dans nos assiettes via certains additifs alimentaires (Dioxyde de titane E171 agent blanchissant, hydroxyde de fer E172, dioxyde de silicium E551 agent anti-agglomérant, chlorure de calcium E509 épaississant, phosphates tricalciques E341iii, aluminium, argent...). Leur présence superflue nous fait courir des dangers sanitaires et environnementaux graves. Refusons d’être les cobayes de cette technologie incontrôlée.

http://assets.apeorg.com/trombi-nano/liste-nano-imprimable.pdf

 

 

NANOPARTICULES
Rapport de l’Institut québécois de recherche en santé et sécurité du travail

http://www.irsst.qc.ca/media/documents/pubirsst/R-646.pdf

POLLUTIONS CHIMIQUES
POLLUTIONS CHIMIQUES

 

LA RECHERCHE PUBLIQUE
EUROPÉENNE VEUT EN FINIR
AVEC LES PESTICIDES

24 organismes européens de recherche s'associent au sein d'une initiative baptisée "Pour une agriculture sans pesticide chimique".

SCIENCES - “Pour une agriculture sans pesticide chimique”. Le ton est on ne peut plus clair: ce dimanche 23 février, 24 organismes européens de recherche lancent une initiative qui vise à façonner et à donner naissance au futur de l’agroécologie. Un avenir qui se veut, donc, sans pesticides.

Originaires de seize pays européens, les organismes signataires s’engagent dans une vision commune, prenant un engagement déterminant en marge du Salon de l’Agriculture. Formée avec le soutien du ministère français de l’agriculture, cette initiative vise à “asseoir la mise en place d’une alliance européenne de recherche qui finalisera une feuille de route et la présentera prochainement à la Commission européenne pour contribuer au Pacte vert pour l’Europe”.

L’objectif annoncé des chercheurs est de trouver des solutions permettant, partout en Europe, de faire la transition vers une agriculture sans pesticides chimiques. Cela passe notamment, explique la déclaration d’intention des signataires, par le développement d’une agriculture durable, la production d’aliments sains, et la conception de systèmes de productions efficaces et économiquement viables.

PESER ET ÉCLAIRER LES POLITIQUES PUBLIQUES

Pour y parvenir, le réseau d’organismes de recherche a déjà prévu des pistes de travail. “Mieux utiliser les approches agroécologiques afin de développer des systèmes de production plus résistants aux maladies, exploiter le fort potentiel de la sélection végétale, développer l’utilisation du numérique et des nouvelles technologies et agroéquipements, approfondir les leviers et verrous de la transition socio-économique...” , détaille le communiqué.

Et les chercheurs aussi prévoient de se remettre en question, en faisant également évoluer leurs méthodes. Ainsi, il est prévu que des approches systémiques et transdisciplinaires soient mises en œuvre, et que les travaux de recherches se confrontent davantage au monde agricole sur le terrain, pour que celui-ci puisse s’approprier les découvertes plus vite, et qu’il les teste sur des échantillons variés et dans des conditions diverses.
Du Danemark à la Bulgarie en passant par la Suisse, la Lettonie ou la France (et en particulier l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, INRAE ), ces organismes signataires sont persuadés qu’une telle union leur permettra, à terme, de peser et d’éclairer les politiques publiques afin d’aller dans le sens d’un futur viable et sain. 

https://www.huffingtonpost.fr/entry/recherche-scientifique-pesticides_fr_5e516608c5b6b82aa653c6c7

POLLUTIONS CHIMIQUES
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