LUTTE DES SUCS, UNE BATAILLE GAGNÉE, LA LUTTE CONTINUE !
La lutte contre la RN88 a constitué l'une des premières étapes nationales des Soulèvements de la Terre au printemps 2021. Des semis, occupations, blocages de chantiers sur les collines et prairies menacées n'ont cessé de se déployer depuis.
Voici plus de deux ans que le collectif "la lutte des sucs" se bat et se mobilise contre le projet de déviation de la RN88, qui menace à l'origine 140 hectares de terres agricoles, dont 20 hectares de zones humides. La dernière enquête d'utilité publique (été 2023) y ajoute 50 hectares pour stocker le déblais. Ce projet en zone de moyenne montagne demande en effet un décaissement considérable.
Plusieurs associations ont attaqué en justice le projet.
Les habitant.es et paysan.es ont subis des menaces, par téléphone, par courrier, des coups bas pour qu'ils et elles acceptent de faire des gestes pour que le projet, mal foutu, mal préparé, puisse commencer.
"il ne s'agit pas simplement de se battre contre un "projet routier faramineux", mais de poser ouvertement un ensemble de questions : quelles opérations politiques sont derrière cette construction de route ? Pourquoi Laurent Wauquiez fait de ce projet un symbole et un marqueur de son mandat à la région ? Où va l'argent public ? Pourquoi le réseau de transport en commun en Haute-Loire est l'un des plus ridicules du pays? Quelles sont les fonctions des zones humides présentes sur la tracé ? Pourquoi la compensation écologique est-elle une arnaque ?
Nous avons énormément enquêter, fait du porte à porte, mis des courriers dans toutes les boîtes aux lettres, passer des coups de téléphone aux agriculteurs qui seuls savent le ou la propriétaire de chaque parcelle du tracé, fait des relevés naturalistes.
Nous avons réunis les propriétaires récalcitrant à vendre. Informer les gens du territoire sur la possibilité de ne pas vendre. Car leur expropriation ne sera possible que si une nouvelle DUP (déclaration d'utilité publique) a lieu. Et cette DUP pourrait faire tomber le projet. Les terrains manquent pour accumuler le déblais nécessaire pour le décaissement.
Nous avons semer du seigle, semer des tournesols sur les parcelles de l'Etat, planter des patates, monter un troupeau de brebis pour occuper le terrain, reconstruit des murs en pierres sèches. Une manière de dire, par le geste : nous voulons que ces terres restent des terres agricoles. Une autre déviation est possible."
(Stop RN88-Lutte des Sucs)
https://laluttedessucs.noblogs.org/?page_id=44
À la suite du festival et des actions menées le week-end du 23-24 octobre sur le tracé de la future RN88 dans le cadre du mois d'actions de la Déroute des Routes, et alors que Laurent Wauquiez veut outrepasser la loi zéro artificialisation nette en faisant sortir la région Auvergnes-Rhônes Alpes du dispositif, une veille a été mis en place sur la campagne de destructions des murents et des chibottes qui a lieu en ce moment même tout le long du tracé.
"Ces petites cabanes de pierre sont l'héritage de nos anciens et anciennes et le témoignage de la vie pausanne que nous souhaitons préserver sur notre territoire altiligérien. Ces Chibottes sont classées propriétées du patrimoine culturel rural, elles servent également d'habitat à de nombreuses espèces qui ont plus que besoin aujourd'hui d'être protégées à la veille de leur hibernation ;
Ces derniers jours, nous avons relevé de nombreuses irrégularités sur l'ensemble des communes du tracé (...) nous avons constaté que des murets avaient été détruits sans phase de débroussaillage préliminaire ! Comment les écologues peuvent-ils déplacer les espèces sans voir les pierres ! Or, l'arrêté préfectoral N°BCTE/2020-141 en date du 28 octobre 2020, stipule que le débroussaillage doit impérativement être fait avant la phase de démolition des murets.
Ces travaux de destructions des murets et Chibottes semblaient sortir de la légalité"
(Stop RN88-Lutte des Sucs)
Une trêve hivernale accordée à la faune et la flore, un répit pour les Chibottes.
Ce mercredi 4 octobre 2023, au matin, un groue de citoyens et citoyennes accompagné du troupeau de brebis de la Lutte des Sucs, au vu des manquements constatés,a décidé de prendre les devants et de restreindre l'accès à une zone "bleue", zone naturelle sensible présente sur la voie d'accès au chantier prévue ce matin là. Ces zones sont classées sensibles et la circulation même des machines y est strictement réglementée (cf : dossier merntO2).
"Le collectif a essayé d'ouvrir un permier dialogue avec les ouvriers et le chef d'Ingerop (maître d'ouvrage du projet RN88) qui n'a pas abouti. Les forces de l'Ordre ont été appelées et ont procédé à des contrôles d'identités.
Il a alors été décidé de mettre en place un blocage pacifique sous forme de sit-in au milieu des brebis.
Après plus d'une heure de pression des Forces de l'Ordre à l'encontre d'une détermination citoyenne à faire respecter les mesures de réduction sur le milieu naturel stipulées dans l'arrêté, le dialogue a pu enfin être engagé avec le représentant de la Région présent en la personne du chef d'Ingerop."
"Un accord a été trouvé : La région nous a garanti que l'intégrité des chibottes et de ses murents sur la Pénide, sera assurée jusqu'à la prochaine période propice à ces travaux, c'est à dire en SEPTEMBRE 2024.
En contrepartie, les fouilles archéologiques prévues sur le Mont-Chiroux ne devront pas être empêchées tant qu'elles restent dans le respect de la mise en place de l'arrêté. Notre collectif a été invité à veiller, en bonne entente avec les services de la région, à ce que ces travaux se passent dans les bonnes conditions."
La Lutte des Sucs est heureuse d'annoncer que cet ajournement des tavaux offre une trêve hivernale à la faune et la flore et un répit au patrimoine culturel.
Mais nous appelons les citoyens et les citoyennes à rejoindre cette veille entamée et que nous continuerons car aujourd'hui cette surveillance accrue a prouvé sa pertinence !
Nous invitons également des naturalistes à venir nous aider dans ce travail de longue haleine, il y a un très fort enjeu environnemental sur l'ensemble du tracé.
La caravane de la lutte et son troupeau sont présents sur le site du festival, au Rouchas à Saint-Hostien. À très vite !"
(Stop RN88-Lutte des Sucs)