BIOTECHNOLOGIES GÉNÉTIQUES, DE NOUVEAUX OGM MENACENT LES POLLINISATEURS !
Alors que la justice européenne a réaffirmé l’illégalité des néonicotinoïdes, adressant un rappel à l'ordre à le gouvernement français qui s’apprêtait à les réautoriser, Pollinis sonne l'alerte contre une nouvelle menace : des biotechnologies génétiques risquent bientôt de remplacer les pesticides dans l'agriculture intensive, une véritable arme biologique contre les abeilles et les autres insectes pollinisateurs !
« Les nouvelles biotechnologies industrielles basées sur l'ingénierie génétique sont en cours de déploiement sur tous les continents. Certaines d’entre elles ciblent particulièrement les insectes, notamment pour remplacer les pesticides chimiques dans les champs d’agriculture intensive. Des chercheurs ont démontré qu'elles pourraient causer une dégénération irréversible des abeilles, des bourdons, des papillons, et d’un grand nombre de pollinisateurs essentiels et parfois déjà menacés d’extinction, au cœur même de leur habitat naturel.
En dépit de cette alerte, les grandes multinationales qui produisent ces biotechnologies génétiques cherchent à obtenir un accord international pour faciliter leur commercialisation à grande échelle, partout dans le monde.»
Pollinis exige un moratoire sur la diffusion dans l’environnement des organismes et des produits issus de ces biotechnologies génétiques.
Lien de la pétition : https://info.pollinis.org/degeneration/moratoire/
« Le progrès des armes, même biologique, ne fait progresser que la mort (…) À jouer avec le vivant on a toutes les chances de l’anéantir »
« Plus de 100 scientifiques, experts et organisations ont lancé un appel sur les dangers des biotechnologies génétiques pour les pollinisateurs. Ils demandent aux décideurs internationaux l'application du principe de précaution, pour éviter que la dissémination des organismes issus des ces biotechnologies ne précipite le déclin en cours des pollinisateurs.
Les signataires réclament une application stricte du principe de précaution tel que défini par les Nations Unies, et demandent aux membres et signataires de la Convention des Nations Unies pour la diversité biologique (COP15) de s’opposer au déploiement des biotechnologies génétiques au niveau international, national et régional.
Pour appuyer cette demande, les scientifiques soulignent que :
- Les insectes pollinisateurs sont essentiels à la biodiversité, au fonctionnement des écosystèmes et aux bons rendements agricoles. Pour contrer leur déclin, il faut leur fournir un habitat sûr dans les territoires, en particulier où se déploient agriculture, élevage ou exploitation forestière.
- La diffusion d’organismes, de produits ou de composants obtenus par l’usage des biotechnologies génétiques, comme les molécules de silençage génique et les organismes de forçage génétique, pourrait augmenter les sources de dangers auxquels les pollinisateurs font déjà face. Jusqu’à aujourd’hui, trop peu de recherches ont été conduites pour comprendre les risques et les impacts que l’usage de ces techniques aurait sur les pollinisateurs.
- Il est impossible de construire des procédés d’évaluation des risques pour s’assurer que le déclin des pollinisateurs ne sera pas accéléré par la dissémination des biotechnologies.
L’appel mentionne en particulier le forçage génétique et le silençage génétique, deux biotechnologies dont il détaille le fonctionnement. Il évoque des procédés de développement et d’homologation en cours, tout en listant les risques potentiels déjà identifiés autour de chacune de ces biotechnologies.
Les signataires concluent en rappelant qu’il est « vital d’encourager l’intensification écologique pour l’amélioration des rendements agricoles, plutôt que d’utiliser des biotechnologies qui risqueraient de mettre en danger des écosystèmes complets ». »
Pour lire l'appel voir : https://www.pollinis.org/publications/risque-des-biotechnologies-pour-les-pollinisateurs-lappel-des-scientifiques/
Pour alerter les dirigeants français et européens sur l’opposition citoyenne à la dérégulation en cours des nouveaux organismes génétiquement modifiés, POLLINIS a remis la pétition signée par plus de 420 000 citoyens aux représentants de la Première ministre Elisabeth Borne ainsi qu’à des deux représentants de la Commission européenne.
« Portée par plus de 50 organisations dans 17 pays européens, cette pétition met en évidence l’opposition massive des citoyens européens au projet de dérégulation en cours d’élaboration par les autorités européennes.
Le 3 février, l’association s’est ainsi rendue à Matignon, accompagnée de la Confédération paysanne, de l’ONG Agir pour l’Environnement et du collectif « Objectif Zéro OGM », pour demander à la France d’adopter une position ferme contre toute tentative d’exclure les nouveaux OGM de la directive 2001/18 et des obligations d’évaluation, de traçabilité et d’étiquetage qu’elle prévoit.
La France, premier producteur agricole de l’Union européenne, est en effet le pays le plus représenté parmi les signataires de la pétition, rassemblant plus de 200 000 citoyens opposés à la dissémination incontrôlée des organismes issus des nouvelles techniques d’édition génétique, et dont les impacts sur l’environnement et la santé sont encore largement sous-étudiés.
Le 7 février, POLLINIS, aux côtés de l’ONG Corporate Europe Observatory [L’Observatoire européen des lobbys], des réseaux européens des Amis de la Terre et du mouvement SlowFood, des associations Demeter ainsi que Nature & Progrès, et de la confédération de syndicats ECVC (Coordination Européenne Via Campesina), ont officiellement remis cette pétition à des représentants de la Commission européenne.
Le jour même, la Cour de Justice de l’Union européenne, saisie par le Conseil d’État français, a rendu un arrêt laissant la porte ouverte à un encadrement moins strict des organismes issus de la mutagénèse aléatoire in vitro (utilisation d’agents mutagènes au niveau cellulaire).
Alors que la Commission européenne doit présenter, le 7 juin, sa proposition de cadre juridique applicable aux plantes obtenues avec nouvelles techniques, la voix des citoyennes et des citoyens européens doit être prise en compte dans l’élaboration de cette future législation.»