COUPURES GÉNÉRALE D'ÉLECTRICITÉ, VERS TOUJOURS PLUS D'AUSTÉRITÉ
L'hiver sera rude. Le gouvernement l'a annoncé, il va mettre en place des coupures par tranches de deux heures, aux heures de pointe entre 8h et 13h et de 18h à 20h, par zones "en taches de léopard" (zones géographiques limitées : quartiers ou groupes de communes rurales).
Une organisation bancale cadrée par une circulaire "tenue secrète", même par les médias, mais que le collectif HACN a relayé sur son site : https://halteaucontrolenumerique.fr/?p=2005
"Les maires des communes concernées devront activer une "cellule de crise" pour relayer l'alerte aux services de secours, de santé et de sécurité, pendant la coupure des réseaux téléphoniques (mobile et fixe, puisqu'ils seront, eux aussi, affectés par les coupures). Pour les urgences, il faudra se rabattre sur le 112, les autres numéros d'appel 15, 17, 18, 115 et 196 (sauvetage maritime) pouvant être perturbés.
Une "garde postée" devra être assurée devant les centres d'incendie et de secours, les brigades de gendarmerie et les commissariats de police afin de réceptionner physiquement une demande de secours. Les réseaux radio des forces de sécurité, du Samu et des sapeurs-pompiers sont exclus du délestage.
Plus d'ascenseurs, plus d'éclairage public, plus de feux de circulation. Suppression des trains, tramways, métros...
Ecoles, collèges, lycées, universités (?) : chaque jour à 17h, les parents, étudiant·es (et les enseignant·es) devraient vérifier par eux-même sur le site monécowatt pour connaître les coupures du lendemain ! Celles-ci dureraient deux heures sur des plages pré-déterminées : 8h-10h, 10h-12h ou 18h-20h. Si la coupure a lieu le matin, les écoles seront fermées toute la demi-journée. Un même établissement pourra subir jusqu'à trois coupures cet hiver. Le gouvernement prétend que la restauration le midi pourrait être maintenue (en fait c'est à la charge des maires pour les écoles, des conseils départementaux pour les collèges et régionaux pour les lycées). Ces conditions, dérogatoires aux règles générales (nombre de coupures, conditions de prévenance), font bien de l'école une victime colatérale de la gestion chaotique du pouvoir." (Halte au contrôle numérique)
Outre le futur chaos qui s'annonce sur les routes et dans les écoles, il faut rajouter la pagaille quotidienne, car nous devrons bien sûr vérifier nos appareils électroménagers (frigos, congélateurs, ainsi que nos programmeurs pour les heures creuses...). Tout ça dans un climat de stress déjà élevé où se trouvent pèle mêle, la hausse des prix des courses, du gaz et de l'essence, ainsi que des inquiétudes plus générales du à l'actualité anxiogène.
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Comme le souligne HACN dans son article, cette organisation bancale, pour ne pas dire chaotique, est la conséquence de l’imprévoyance (ou de l’inconséquence) de nos gouvernants qui ont d’une part, « privilégié, depuis des années, des achats à un fournisseur unique (la Russie) et des contrats au coup par coup » et d’une autre part, pousser notre pays dans la course au nucléaire, ou plutôt dans « le pari » du nucléaire, qui est plus que douteux.
En effet les centrales françaises sont dans un état de délabrement avancé, une situation qui devrait préoccuper nos gouvernants car les risques d'accidents sont élevés, mais ceux-ci, au lieu d’essayer de les réparer ou de repenser le système énergétique français (en développant des systèmes plus locaux et écologiques par exemple), a préféré se lancer dans les EPR, une supposée technologie de pointe qui est tout sauf au point, car aucune de ces centrales ne fonctionne actuellement dans le monde, pas même en Chine.
Sur ce sujet, voir le retour du Réseau sortir du nucléaire sur l'EPR de Flamanville, suite à la quatrième séance du débat public sur le projet de construction de nouveaux réacteurs EPR :
« Avec ses 11 années de retard, sa litanie de malfaçons et ses coûts multipliés par 6, l’EPR de Flamanville illustre de façon criante l’état calamiteux d’une filière nucléaire qui ne s’est jamais si mal portée - et dont les turpitudes n’appartiennent pas au passé, quoi qu’en disent ses partisans. »
https://www.sortirdunucleaire.org/Que-s-est-il-passe-a-Flamanville-et-quels?origine_sujet=LI202212
Et c’est ainsi que, comme d’habitude, on nous impose des mesures restrictives semi-collectives (car ne doutons pas que, comme pendant le confinement, une poignée de nantis ne jouera certainement pas le jeu des restrictions), tout ça au nom d’un bien commun sur lequel nous n’avons plus aucune prise. EDF s’est fait privatiser, le gouvernement décide seul de la politique énergétique à développer, sans consulter ni tenir compte des avis des députés de l'opposition, des collectivités ou des citoyens directement concernés. Il décide d’ailleurs seul de la politique tout court. Il serait peut-être temps de reprendre la main.
Car comme l’a souligné l’économiste Maximes Combes, cité dans l’article de HACN :
La sobriété « sans égalité » et « sans service public », « c’est l'austérité pour les plus pauvres » ;
« La sobriété sans isolation généralisée, c'est la précarité énergétique prolongée » ;
« La sobriété sans interdiction des activités nocives, c'est une politique de classe qui s'affirme ».
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Mobilisation contre la mégabassine de Sainte Soline, 29/10/2022, photo de Contre Attaque