ILLUSION DU RECYCLAGE PLASTIQUE

Publié le par Résistance verte

 

Selon des chercheurs experts du plastique comme Nathalie Gontard, directrice de recherche à l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) et co-autrice du livre Plastique, le grand emballement, recycler le plastique ne suffit pas. C’est en quelque sorte une illusion, faussement écoresponsable, sans réel impact positif sur l’environnement.
https://www.editions-stock.fr/livres/essais-documents/plastique-le-grand-emballement-9782234088481

LE RECYCLAGE DU PLASTIQUE, UN RISQUE ENVIRONNEMENTAL

En matière d’utilisation du plastique, de nombreuses solutions se présentent comme étant écoresponsables (objets imprimés en 3D, habits, briques de construction, etc), grâce au recyclage : en convertissant du plastique utilisé en un autre objet, il semble possible de le réutiliser à l'infini, et d’éviter qu'il ne se retrouve dans la nature, et pollue l’environnement. Cette alternative "écologique" n’est qu’une illusion, selon la chercheuse Nathalie Gontard.

Pour commencer, elle explique dans son ouvrage que tout le plastique n’est pas recyclable. Ensuite, transformer du plastique en une autre matière n’est pas du recyclage mais du "décyclage" : ce plastique n’est plus utilisé comme plastique, et cette transformation ne peut pas être reproduite “à l’infini”. “Après une, deux, voire cinq fois dans le meilleur des cas, le plastique n'est plus recyclable", explique Nathalie Gontard.
https://www.europe1.fr/societe/pourquoi-le-plastique-recycle-nest-pas-vraiment-une-bonne-solution-3836732

Enfin, le recyclage du plastique lui-même fait courir des risques environnementaux, notamment au niveau des centres sauvages de tri et de gestion des déchets. Le transport est aussi très risqué, comme l’a montré le naufrage du cargo singapourien X-Press Pear, qui a relâche l’année dernière plusieurs tonnes de billes de plastique dans l’océan. 78 tonnes métriques de la matière première utilisée pour fabriquer la plupart de produits en plastique ont été déversées dans les océans, causant une catastrophe environnementale. 

RÉDUIRE LA CONSOMMATION DE PLASTIQUE

Dans un article de The Conversation, Nathalie Gontard rappel que le tri des déchets reste un geste précieux, mais qu’il ne doit pas faire croire que le "tout recyclable" est possible, ni que que c’est la solution à la gestion des déchets plastiques. L’unique solution est de “remettre à plat le cycle complet des matériaux plastiques dans un contexte plus général de bioéconomie circulaire.” Le devenir de nos déchets doit rester un élément clé de nos choix de consommation, avec l’objectif de réduire la quantité de ces déchets, et donc de plastique utilisé.

https://www.francesoir.fr/societe-environnement/le-recyclage-du-plastique-serait-en-realite-impossible-selon-une-chercheuse

 

 

DANGEREUSE ILLUSION DU TOUT-RECYCLABLE

Aujourd’hui, le plastique providentiel s’est transformé en une bombe à retardement dont on découvre les effets à long terme sur notre santé et notre environnement.

Synthétisés et utilisés massivement depuis une cinquantaine d’années, ces plastiques mettront plus de 100 à 200 ans à se dégrader en micro puis en nanoparticules. Une fois ces tailles atteintes – ce qui se produira massivement dès la fin du XXIe siècle –, les particules issues des plastiques accumulées auront alors toute latitude pour se répandre très largement et rapidement dans notre environnement et aussi dans tous les organismes vivants.

Les nanoparticules possèdent en effet la faculté de traverser les barrières tissulaires pour venir s’accumuler dans nos organes, tels que le foie, et d’en perturber à long terme le fonctionnement. Ces minuscules et invisibles fragments de plastique contamineront de façon invasive toute la chaîne alimentaire, avec des effets sur la santé très mal évalués à l’heure actuelle, car les méthodes de détection sont elles-mêmes encore à la peine. Il faut aussi signaler leur regrettable tendance à se lier facilement aux polluants organiques qu’ils rencontrent sur leur chemin puis qu’ils transportent et redistribuent.

Ces micro et nanoparticules ont déjà été repérés dans l’eau potable, le miel, le sel, les produits de la mer. Avis à celles et ceux qui, comme Saint Thomas le sceptique, ne sont sensibles qu’à ce que leurs sens peuvent percevoir ! Pour la même raison, on assiste à une mobilisation incroyable autour des plastiques flottant dans les océans, qui ne représentent pourtant qu’une toute petite partie (2 à 3 %, c’est-à-dire 8 millions de tonnes de déchets plastiques jetées annuellement dans les mers sur les 300 consommées) de l’iceberg des plastiques dont l’infinie majorité est enfouie dans les décharges.
https://www.nouvelobs.com/planete/20170906.OBS4315/pollution-l-eau-du-robinet-contient-des-particules-de-plastique.html

Nous utilisons et jetons chaque année l’équivalent de notre poids corporel en plastique (résultat obtenu par un ratio moyen consommation/population : 40 kg/an au niveau mondial en 2015, 63 en Europe et 68 en France) ; 90 % de ces déchets persisteront longtemps après notre propre disparition.

35 à 50 % des plastiques usagés sont dispersés de façon incontrôlée dans notre environnement. 20 à 40 % sont regroupés dans des stations d’enfouissement où, mélangés à d’autres déchets, ils temporairement retenus dans des géotextiles… eux-mêmes en plastique. Quand ces derniers seront dégradés, nos plastiques enfouis seront libérés. Au total, plus des trois quarts (en masse) des plastiques usagés finissent leur vie dans nos terres, nos eaux douces et nos océans.

https://theconversation.com/dechets-plastiques-la-dangereuse-illusion-du-tout-recyclage-90359

 

Un continent de plastique ARTE
https://youtu.be/ZzIYIN_olrE

Publié dans Pollution chimique

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