L'AGROCHIMIE DÉCIME LES BOURDONS ET LES ABEILLES SAUVAGES
L’industrie agrochimique s’attaque désormais aux pollinisateurs sauvages – bourdons et abeilles solitaires en tête – avec un objectif, ne pas laisser la protection de ces précieux pollinisateurs entraver la vente de pesticides qui rapporte aux firmes des dizaines de milliards d’euros chaque année.
Mais qui se soucie des bourdons, des osmies, des colletes, des xylocopes, et des près de 2 000 espèces d’abeilles sauvages, petites et peu visibles, qui peuplent nos paysages et assurent depuis la nuit des temps la reproduction des fruits et légumes cultivés par nos ancêtres ?
45,6 % des espèces de bourdons et 36,8 % des espèces d’abeilles solitaires sont en déclin en Europe, principalement à cause de la contamination de leur habitat, des pollens, des sols et des eaux, par des pesticides toxiques pour eux. Ces pollinisateurs sauvages souvent méconnus sont de précieux butineurs des cultures, notamment de fruits et légumes, dont ils assurent la reproduction et améliorent le rendement.
De nombreuses recherches scientifiques ont montré le rôle irremplaçable des butineurs sauvages dans la pollinisation des cultures – un rôle que les abeilles domestiques ne pourraient assurer seules :
• des recherches menées sur les pommiers, les fraisiers, le tournesol ou les courges ont toutes montré un meilleur rendement de ces cultures lorsqu’elles étaient pollinisées par une diversité de pollinisateurs ;
• certaines plantes ont besoin de l’intervention d’un pollinisateur spécifique pour assurer leur fécondation. C’est le cas des plants de tomate, dont le bourdon terrestre arrive à faire vibrer les fleurs pour libérer leur pollen, ou d’une grande variété de fleurs de la famille des pois de senteur, qui ont besoin de la force d’une mégachile ou d’une abeille charpentière (xylocope), pour ouvrir leur corolle et déclencher la fleur en libérant ses étamines.
Pourtant, ces précieux butineurs sont dangereusement menacés par la contamination de leur habitat par des pesticides qui les intoxiquent : 45,6 % des espèces de bourdons, et 36,8 % des espèces d’abeilles solitaires, sont aujourd’hui en déclin en Europe, d’après la liste rouge européenne des espèces menacées.
Leur disparition mettrait dangereusement en péril la sécurité alimentaire de toute la population, et précipiterait l’extinction d’un grand nombre d’espèces d’oiseaux, de poissons, de petits et grands mammifères, qu’ils nourrissent de façon directe ou indirecte…
Il est urgent et indispensable d’enrayer leur disparition, car elle mettrait dangereusement en péril la sécurité alimentaire de toute la population. Elle précipiterait également l’extinction d’un grand nombre d’espèces d’oiseaux, de poissons, de petits et grands mammifères, qu’ils nourrissent de façon directe ou indirecte.
Les autorités européennes ont le pouvoir d’enrayer rapidement ce désastre, elles savent que les tests de toxicité sur les abeilles domestiques et sauvages qui sont actuellement requis pour obtenir la mise sur le marché de pesticides (et qui ont été rédigés par l’agrochimie elle-même !) ne prennent pas en compte une grande partie des effets délétères de ces pesticides sur les abeilles à miel, les bourdons et les abeilles solitaires.
Pourtant, sous l’influence de l’industrie agrochimique, la Commission européenne pourrait maintenir, pour de longues années encore, la mise sur le marché de pesticides qui leur sont toxiques, en adoptant des procédures d’évaluation des risques qui ignorent volontairement une partie de l’impact de ces substances sur les populations sauvages de bourdons et d’abeilles solitaires.
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https://action.pollinis.org/sign/test-pesticides-bourdons-abeilles-sauvages/