GOOGLE NOUS GÉOLOCALISE 376 FOIS PAR JOUR

Publié le par Résistance verte

 

L’enquête nous vient tout droit du Conseil irlandais pour les libertés civiles (ICCL), et elle est décrite comme “la plus grande violation de données jamais enregistrée”. Selon plusieurs chiffres publics, mais aussi certaines sources confidentielles portant sur l’ampleur du RTB (real-time bidding), l’ICCL estime ainsi que derrière l’écran de notre smartphone, Google et les autres grands acteurs tech sont en mesure de nous géolocaliser presque en permanence, et qu’ils ne se privent pas pour le faire.

LE RTB MET NOTRE GÉOLOCALISATION AUX ENCHÈRES

Particulièrement cité dans l’enquête du régulateur irlandais, le RTB (real-time bidding, ou enchères en temps réel) est un type de publicité qui repose sur la mise aux enchères d’un espace de diffusion. Concrètement, lorsqu’un utilisateur consulte une page web avec un encart publicitaire, son profil est automatiquement analysé par différents annonceurs potentiels, qui ont alors accès à plusieurs informations le concernant, et notamment sa géolocalisation.

En croisant un certain nombre de données, les entreprises se livrent alors à une vente aux enchères, qui déterminera par la suite quelle publicité afficher en fonction du profil utilisateur, et du prix mis sur la table. Une opération qui ne prend que quelques centaines de millisecondes estime la CNIL, et qui fait aujourd’hui partie intégrante de nos habitudes de navigation en ligne.
https://www.cnil.fr/fr/definition/real-time-bidding-rtb-ou-encheres-en-temps-reel#:~:text=Le real-time bidding est,chaque impression de manière indépendante.

GOOGLE COUPABLE, MAIS PAS SEULEMENT

Sans surprise, les résultats avancés par l’enquête de l’ICCL accablent les GAFAM, et tout particulièrement Google. Le géant du web serait un habitué de la vente aux enchères, au point de partager 71 milliards de géolocalisations RTB en Europe chaque année. Rapporté à l’échelle individuelle, le constat reste toujours impressionnant : sur le vieux continent, notre smartphone nous géolocalise en moyenne 376 fois par jour. Un chiffre inquiétant, mais bien inférieur à celui enregistré aux États-Unis, où aucun RGPD ne garantit la sécurité des données en ligne. En moyenne, l’oncle Sam a droit à 747 requêtes RTB liées à la géolocalisation chaque jour, soit un peu plus d’une fois toutes les deux minutes.

Selon l’ICCL, ces résultats sont d’autant plus inquiétants qu’ils pourraient être loin de la réalité. Les chiffres du rapport indiquent en effet qu’il s’agit là d’une “estimation basse”, qui n’inclut pas “les diffusions RTB de Facebook ou Amazon”.
Bien que les annonceurs ne connaissent pas réellement l’identité d’une personne, ce suivi publicitaire et géographique pose évidemment question. Surtout qu’il n’est pas anodin : une fois croisé, l’ensemble des données récoltées peut avoir un impact significatif sur l’internaute, qui est alors plus apte à cliquer sur une offre promotionnelle en rapport avec ses intérêts et son quotidien.

En Europe, les publicités RTB inquiètent, d’autant plus que ce n’est pas la première fois que le RTB est pointé du doigt pour des soucis de confidentialité. Reste à voir si le RGPD décidera de prendre des mesures contre la pratique.
https://www.iccl.ie/digital-data/iccl-report-on-the-scale-of-real-time-bidding-data-broadcasts-in-the-u-s-and-europe/

https://www.journaldugeek.com/2022/05/18/google-nous-geolocalise-376-fois-par-jour-alerte-une-etude/

Publié dans Contrôle numérique

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