LE GOUVERNEMENT MET EN GRAVE DANGER LES ABEILLES

Publié le par Résistance verte

 

Le gouvernement met gravement en danger les abeilles, affirment dans un communiqué commun le Syndicat national d’apiculture, la Confédération paysanne, l’Union nationale de l’apiculture française et l’association Terre d’abeilles. Le 24 mars, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a publié une liste des cultures considérées comme non attractives pour les abeilles et les insectes pollinisateurs. Cette liste regroupe des plantes qui ne sont pas protégées par les règles d’épandage fixées en novembre dans le « plan pour les abeilles », considérées comme plus protectrices. Problème : « cette liste est fausse », selon les syndicats et associations. Y figurent des cultures « bel et bien attractives », ce qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour la biodiversité.
https://reporterre.net/IMG/pdf/communique_de_presse_abeille_avril_2022.pdf
https://reporterre.net/Le-plan-pour-les-abeilles-n-empechera-pas-l-hecatombe

On retrouve notamment dans cette liste les légumineuses (comme le pois, la lentille et le soja), la vigne et les céréales à paille. Les pollinisateurs peuvent pourtant butiner ces espèces, affirment les quatre organisations. Ont également été incluses les pommes de terre, « pourtant attractives pour les bourdons, qui peuvent en récolter le pollen », et d’autres cultures céréalières, comme le sorgho, « sur lesquels les apiculteurs restent vigilants quant à son attractivité ».

Avec cette liste, les syndicats et associations estiment que Julien Denormandie « vide de sa substance l’arrêté abeilles ». Ce dernier interdit aux agriculteurs d’épandre des pesticides durant la journée (en période de floraison) sur les cultures attractives. À l’époque où il avait été promulgué, en novembre 2021, cet arrêté était déjà jugé insuffisant par de nombreux associatifs et spécialistes des pollinisateurs. Avec ces nouvelles dérogations, il pourrait être réduit à peau de chagrin, dénoncent le Syndicat national d’apiculture, la Confédération paysanne, l’Union nationale de l’apiculture française et Terre d’abeilles. Et accélérer l’hécatombe.

Les quatre organisations préviennent qu’elles « n’en resteront pas là ». Elles envisagent de lancer une procédure judiciaire « pour tenter de sauver l’apiculture et ce qui reste de la faune pollinisatrice ».

https://reporterre.net/Pesticides-le-gouvernement-met-gravement-en-danger-les-abeilles

SAISIR LA JUSTICE POUR SAUVER LES ABEILLES ?

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Réglementation pesticides / Abeilles
Le Ministre de l’Agriculture persiste à refuser de prendre en compte l’expertise apicole

Le Bulletin Officiel du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a publié ce 24 mars 2022 la « liste des cultures qui ne sont pas considérées comme attractives pour les abeilles ou d'autres insectes pollinisateurs, telles que mentionnées à l'article 1er de l'arrêté du 20 novembre 2021 relatif à la protection des abeilles et des insectes pollinisateurs et à la préservation des services de pollinisation lors de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques ».Or cette liste est fausse ! Comme l’ont précédemment fait savoir au ministre de l’Agriculture l’UNAF, le SNA et l’association Terre d’Abeilles.

Par une lettre ouverte du 14 mars 2022[1] - s’ajoutant à notre contribution à la consultation publique de décembre 2021, nos trois organisations ont montré l’inadéquation de cette liste où figurent des cultures bel et bien attractives pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs, en l’occurrence :
• Les légumineuses, y compris donc le pois, la lentille et le soja ;
• La vigne ;
• Les céréales à paille, pour leur capacité à produire du miellat.

L’UNAF, le SNA, Terre d’Abeilles et la Confédération Paysannes dénoncent cette posture récurrente du déni de la part du Ministre de l’Agriculture face à l’expertise apicole et alertent sur ses graves conséquences pour l’apiculture et sur la faune pollinisatrice déjà tellement menacée.

Car dans cette publication au BO, non seulement le Ministre persiste dans son erreur en ne retirant pas ces cultures attractives sur lesquelles nous l’avons interpellé à plusieurs reprises, mais il en ajoute encore d’autres, dont la pomme de terre, culture pourtant attractive pour les bourdons qui peuvent en récolter le pollen[2] ; et les « autres cultures céréalières », dont le sorgho, sur lesquels les apiculteurs restent vigilants quant à son attractivité[3].

Cette volonté délibérée de Julien Denormandie de vider de sa substance l’arrêté Abeilles, censé pourtant améliorer le niveau de protection des insectes pollinisateurs (et leurs services écosystémiques) contre les effets délétères des pesticides, est intolérable.

L’UNAF, le SNA, Terre d’Abeilles et la Confédération Paysanne n’en resteront pas là. Face à l’enjeu et à l’urgence, pour tenter de sauver l’apiculture et ce qui reste de la faune pollinisatrice, ils défendront jusqu’au bout cette réglementation encadrant l’usage de pesticides en période d’attractivité des cultures.

Pour obtenir les interdictions successives des insecticides néonicotinoïdes Gaucho® de Bayer, Regent® de BASF, Cruiser® de Syngenta, les deux syndicats apicoles n’ont pas hésité par le passé à saisir la justice… qui leur a donné raison !
Aujourd’hui, la question se pose. Le ministre de l’Agriculture serait-il plus sensible à une nouvelle procédure judiciaire engagée par nos organisations pour rectifier rapidement cette liste « évolutive » des cultures non attractives ?

Signataires

Frank ALÉTRU, Président du SYNDICAT NATIONAL D’APICULTURE
Denis PERREAU - Secrétaire national de la Confédération Paysanne
Christian PONS, Président de L’UNION NATIONALE DE L’APICULTURE FRANÇAISE
Béatrice ROBROLLE, Présidente de l’association TERRE D’ABEILLES

Publié dans Biodiversité

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