MANIFESTATIONS RUSSES POUR LA PAIX

Publié le par Résistance verte

 

La population russe s’élève pour demander la paix, malgré la répression du Kremlin

L’historien russe estime que si la situation économique et militaire se dégrade rapidement, la population pourrait exiger de manière pressante un changement en termes de politique intérieure.

La population inquiète du sort de leurs proches

Les liens entre la Russie et l’Ukraine sont historiques. L’Etat de Kiev (IXème- XIIème siècle) dont l’ensemble des territoires formaient les « terres russes », est considéré par Poutine et les nationalistes russes comme le berceau de la Russie. Cette théorie, qui est à la base de l’idéologie impérialiste de Poutine vis-à-vis de l’Ukraine, est largement contredite au sein de la communauté d’historiens.

On entend du côté ukrainien depuis le début du conflit que le peuple Russe n’est pas un ennemi, que la guerre est la volonté d’un homme seul. Signe de l’amitié entre les deux pays mais également de la volonté de l’armée ukrainienne d’influencer l’opinion publique russe, des informations sont diffusées sur le site 200rf.com.

Ce site est destiné à transmettre des informations aux proches des soldats russes morts ou faits prisonniers en Ukraine. Passeports retrouvés sur les militaires décédés, vidéos de capitulation, messages des soldats capturés à leur famille, les contenus sont multiples et offrent la possibilité aux familles des militaires russes d’obtenir des nouvelles de leurs proches partis au combat.
Face au manque de communication des autorités russes, l’arrivée des premiers cercueils en Russie et aux informations obtenues sur le site 200rf.com, le Comité des mères des soldats russes souhaitent ouvrir les yeux de la population nationale sur la réalité de la guerre.

Les images des soldats russes morts au combat explosent sur les réseaux sociaux ukrainiens mais les autorités russes refusent de parler de combat et parlent d’« opération armée ». D’après le président Zelensky, près de 6 000 russes sont décédés depuis le début du conflit il y a six jours. Ce sont les seules données accessibles pour le moment.

Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférence et spécialiste des sociétés post-soviétique à l’Université de Nanterre, le rappelle, le Comité des mères des soldats russes existe depuis le « retrait des troupes russes d’Afghanistan ».

En 1995, durant la guerre de Tchétchénie, les soldats qui ne sont pas revenus au pays sont soit disparus, soit déserteurs. Il n’y a aucune communication, aucun nom, aucune tombe. Cette situation s’est reproduite durant la seconde guerre de Tchétchénie, en Géorgie en 2008, et dans le Donbass en 2014. 

Une partie de la population russe résiste                  

Depuis cinq jours et le début de l’invasion, des manifestations pour dire « non à la guerre » ont eu lieu dans une cinquantaine de villes du pays, notamment à Moscou et à Saint-Pétersbourg, traditionnellement plus ouvertes vers l’occident.

Mais il est relativement difficile de s’informer dans un pays où les médias officiels « sont contrôlés » et « s’occupent de la propagande, l’information est secondaire », selon Ilya Boudraitskis, historien russe vivant à Moscou.

D’après lui « il reste encore quelques médias libéraux d’opposition. Ils sont encore là, mais sont chaque jour moins nombreux et subissent constamment une pression terrible de l’État. »      
Depuis 2014 et l’annexion de la Crimée, les médias officiels utilisent une diatribe militaire agressive.

« Nous entendons dire que nous pouvons détruire les Etats-Unis d’Amérique en deux ou trois minutes, ou que nous pouvons facilement gagner à nouveau une guerre mondiale. » explique Ilya Boudraitskis dans le quotidien slovène Dnevnik et traduit par Jan Malewski pour la revue Inprecor. Le discours des médias victimise la Russie et estime que l’invasion de l’Ukraine était inévitable pour protéger la Russie d’une attaque provenant des occidentaux et de leur « hystérie anti-russe ».

Il est difficile pour la population, habituée à la propagande étatique et à la répression de l’opposition, de démêler le vrai du faux, « de nombreuses personnes se demandent ce qui se passe réellement », indique Ilya Boudraitskis.          
Seulement, quelles que soient les informations dont disposent la population russe, la crainte de la guerre risque d’affaiblir le soutien au régime de Poutine.

Toujours d’après Ilya Boudraitskis, 60 % de la population redoute un conflit armé. Si l’on y ajoute le durcissement des répressions envers l’opposition depuis un an et le fait que « l’opinion publique a été réduite au silence », ainsi qu’une situation économique ébranlée, la légitimité du pouvoir russe et de l’intervention en Ukraine pourrait en pâtir.
Ilya Boudraitskis considère la Russie comme « un pays très pauvre, qui a vu la qualité de vie se dégrader ces dernières années, donnant l’impression d’un pays en déclin dans tous les domaines. »

D’après l’agence Rosstat, depuis 2012, le taux de pauvreté est en hausse constante en Russie, atteignant 13,1 % en 2021. Plus inquiétant encore, 62 % des Russes ont des revenus seulement suffisants pour s’acheter vêtements et nourritures.
L’historien russe estime que si la situation économique et militaire se dégrade rapidement, la population pourrait exiger de manière pressante un changement...

 

https://lareleveetlapeste.fr/la-population-russe-seleve-pour-demander-la-paix-malgre-la-repression-du-kremlin/

En Russie, plus de 6 000 manifestants antiguerre arrêtés
https://reporterre.net/En-Russie-plus-de-6-000-manifestants-antiguerre-arretes

"Pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes".
Fresque contre la guerre et le capitalisme réalisée par des anarchistes à Moscou.
Contre tous les Empires !
 

 

Publié dans Guerre

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