MICROPLASTIQUES PARTOUT
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Nous sommes entouré de plastiques que nous ingérons quotidiennement.
Le phénomène, quoique très répandu, n’a pas encore été très étudié chez les humains. Toutefois, chez les animaux de laboratoires, et notamment les souris, la présence de nanoplastiques de polystyrène pose de nombreux problèmes de santé :
• troubles respiratoires ;
• inflammation ;
• perturbation du cycle de vie des cellules.
Est-ce également le cas chez les humains ? Pour l’heure la science ne tranche pas. A priori, si on les retrouve dans le micromium des nourrissons, c’est-à-dire leurs premières selles, c’est que les microparticules de plastique traversent tout leur système digestif. C’est donc une exposition totale et dès le plus jeune âge. Elle a nécessairement une influence sur le système endocrinien et les défenses immunitaires.
Les microplastiques sont présents absolument partout. On les trouve aussi bien sur les continents que dans les océans. Nous cultivons des terres polluées par les microplastiques.
L’eau du robinet, même si elle est nettoyée par les autorités sanitaires, serait polluée à 83% par des particules de plastiques…
Vous pensez manger sainement mais vous avalez en réalité de nombreux microplastiques. Pourtant, le plastique est un perturbateur endocrinien, il peut favoriser le cancer, impacter le système respiratoire, affaiblir le système immunitaire ou encore causer des problèmes de fertilité.
https://www.leslignesbougent.org/petitions/stop-aux-microplastiques-dans-nos-assiettes-3916/
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DES AGENTS PATHOGÈNES AVEC LES MICROPLASTIQUES
Aujourd'hui, des chercheurs nous apprennent que les microplastiques présents dans les eaux usées peuvent aussi transporter des pathogènes et même participer à augmenter la résistance aux antibiotiques des bactéries.
Chaque année, des millions de tonnes de microplastiques sont rejetés dans l'environnement. Qu'ils viennent de nos cosmétiques ou de nos vêtements. Ils finissent dans nos rivières et dans le fond de nos océans. Avec des conséquences dramatiques pour les écosystèmes. Plus encore qu'on le soupçonnait jusqu'ici, à en croire des travaux menés par des chercheurs de l’Institut de technologie du New Jersey (États-Unis). Ils ont étudié de près le destin des microplastiques lorsqu'ils subissent le processus de traitement des eaux usées.
« La plupart des stations d’épuration ne sont pas conçues pour éliminer les microplastiques », précise Dung Ngoc Pham, auteur principal de l'étude, dans un communiqué. Or ces stations constituent non seulement un point de convergence pour de nombreux microplastiques, mais aussi pour différents produits chimiques et pour des bactéries et d'autres pathogènes. Et ce que les chercheurs montrent aujourd'hui, c'est que les microplastiques peuvent littéralement servir de repaires à microbes, faisant ainsi courir des risques imminents au biote aquatique et à la santé humaine.
Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont collecté des échantillons de boues issues de trois stations d'épuration du New Jersey. Ils y ont volontairement ajouté deux microsplatiques très communs - du polyéthylène (PE) et du polystyrène (PS). Puis, des analyses génétiques par Polymerase Chain Reaction, la fameuse PCR, ainsi que par d'autres techniques de nouvelle génération leur ont permis d'identifier les bactéries qui ont tendance à se développer sur les microplastiques. Tout en suivant les modifications génétiques qu'elles subissent.
Des bactéries plus résistantes aux antibiotiques
Résultat : trois gènes - sul1, sul2 et intl1 - connus pour favoriser la résistance aux antibiotiques courants se sont révélés jusqu'à trente fois plus nombreux dans les biofilms formés sur les microplastiques que dans des biofilms formés sur du sable. Et lorsque les chercheurs ont ajouté un antibiotique aux échantillons, les gènes de résistance se sont encore multipliés jusqu'à 4,5 fois plus.
« Lorsque des microplastiques pénètrent dans les usines de traitement des eaux usées et se mélangent aux boues, des bactéries comme le Novosphingobium pokkalii peuvent accidentellement se fixer à leur surface et sécréter alors des substances extracellulaires semblables à de la colle.
Au fur et à mesure que d'autres bactéries se fixent à la surface et se développent, elles peuvent même échanger de l'ADN entre elles. C'est ainsi que les gènes de résistance aux antibiotiques se propagent dans la communauté », explique Mengyan Li, chercheur en chimie et en sciences de l'environnement.
Les chercheurs doivent maintenant réussir à mieux comprendre dans quelle mesure ces microplastiques porteurs d'agents pathogènes peuvent contourner les processus de traitement de l’eau. Pour cela, ils devront étudier la résistance des biofilms trouvés sur les microplastiques pendant le traitement des eaux usées avec des désinfectants tels que les rayons UV et le chlore.
Des micro-organismes font de l’auto-stop sur les déchets en plastique des océans
Des chercheurs qui ont étudié de minuscules débris de matière plastique repêchés dans l'Atlantique nord ont pu constater qu'ils représentaient un asile plus solide et durable que le bois pour des colonies de micro-organismes. Leur transport sur des milliers de kilomètres peut être une menace pour les écosystèmes.
La plastisphère, nommée ainsi en 2014 par des chercheurs américains, est le biofilm qui se développe sur les débris en plastique. Ces objets flottants offrent en effet un support particulier au développement d'organismes. Ils perdurent dans l'environnement bien plus longtemps que le bois flotté, par exemple, et sont transportés sur des milliers de kilomètres. Aussi les morceaux de plastique peuvent-ils déplacer au gré des courants des espèces potentiellement exotiques ou nuisibles à des milliers de kilomètres, au risque de perturber gravement les écosystèmes.
Des échantillons récoltés dans le gyre subtropical de l'Atlantique Nord lors de la mission Expédition Septième Continent de juin 2015 ont été analysés. Les scientifiques ont étudié les communautés de micro-organismes sur des micro et méso-plastiques échantillonnés par séquençage haut débit de l'ADN.
Les microplastiques hébergent plus d’espèces microbiennes que l’eau de mer autour
De précédentes études avaient soulevé des inquiétudes (la présence de pathogènes) ou des espoirs (la dégradation rapide des plastiques ; voir l'article au bas de celui-ci) mais la réalité reste, comme toujours, plus complexe. De façon inattendue les recherches montrent que les plastiques hébergent plus d'espèces microbiennes que l'eau de mer avoisinante... Seraient-ils alors des hot-spots de diversité ? Dans tous les cas, une diversité originale, variant en fonction de la nature du polymère (polyéthylène, polystyrène...) et constituée de nombreuses espèces affiliées à des micro-organismes étrangers au milieu marin.
Par ailleurs, les chercheurs ont aussi distingué des espèces en étroites associations, formant ainsi un biofilm à la surface des débris, d'espèces « auto-stoppeuses », pathogènes ou non, profitant de ce substrat pour se véhiculer autour du Globe. Ce biofilm se caractérise par une surexpression de voies métaboliques impliquées dans la dégradation de polluants chimiques mais l'implication des micro-organismes dans la dégradation des débris en plastique des océans reste encore à explorer.