LA SOCIÉTÉ DU QR-CODE, C’EST CELLE DU SMARTPHONE

De la nécessité de réduire radicalement notre usage d’internet si nous voulons nous opposer au pass sanitaire.

On le sentait venir depuis plusieurs années. Avec le pass sanitaire et la tentative d’imposer la vaccination expérimentale contre le Covid-19, nous rentrons dans une nouvelle ère totalitaire : propagande répandant la peur et la division, disparition de toute opposition dans le champ parlementaire et médiatique, volonté de l’État d’« absorber » la société, mises à l’écart de la vie sociale de toutes celles et ceux qui sont en désaccord avec le régime…

Qu’est-ce que ce nouveau régime ?

C’est le règne de la technocratie, le pouvoir des experts, de la technoscience, des statistiques, au service du profit capitaliste et de la puissance étatique. Le pouvoir de la technocratie, qui s’affirme depuis la Deuxième Guerre mondiale, a été décisivement renforcé ces dernières années par la numérisation de la société – le fait qu’une partie importante de la vie personnelle et collective a été transférée sur Internet.
L’épidémie de Covid est prise par les couches dirigeantes comme une opportunité d’accélérer encore   la   numérisation   et   la   Quatrième   Révolution   industrielle :   un   nouveau   saut   dans l’automatisation de la production des biens et services, grâce à et au service de ce que ces gens-là nomment « l’intelligence artificielle ». Leur idée directrice est que toute l’activité humaine (pour ainsi dire) soit aspirée par les réseaux informatiques, grâce aux mille milliards de capteurs que nous annoncent de longue date IBM, Google, Bill Gates ou Klaus Schwab : un recueil permanent de données sur tous les objets qui circulent, sur les chaînes de production, de logistique, dans les supermarchés… et chez nous (« objets connectés ») ; et un recueil systématique d’informations sur nos faits et gestes grâce aux smartphones et aux navigations Internet.
L’informatisation du monde a deux faces : nous faisons de plus en plus de choses par ordinateur et en  ligne ;  nos  vies  deviennent  ainsi  la  matière  première  des  calculs  destinés  à  entraîner  des algorithmes, qui sont précisément destinés à permettre une gestion de nos vies par les experts et les machines. Il ne s’agit pas simplement de surveillance ; il s’agit d’une dépossession de tout pouvoir sur notre existence, de la création de mécanismes qui décident de tout à notre place.

L’adoption massive du smartphone nous avait déjà fait entrer dans cette société…

Le smartphone et l’usage addictif (maladif ?) qu’en font des centaines de millions d’humains a déjà largement préparé cette dépossession radicale. Aujourd’hui, face à l’obligation vaccinale à peine déguisée, une partie de la population se lève courageusement pour exprimer son indignation face à la société du QR-code. Mais la société du QR-code est la même que celle du smartphone.

Si nous voulons nous opposer dans la durée à l’installation de cette organisation sociale, il nous faut non seulement réfléchir aux conditions d’une désobéissance civile (au travail, dans les lieux publics, autour des écoles). Mais il nous faut aussi remettre complètement en question l’usage massif d’Internet et des « ordiphones ». Il faut cesser d’alimenter la machine sociale en informations qui servent à nous gérer, nous contrôler, nous déposséder constamment de nos maigres prérogatives : reprendre de vieux téléphones mobiles et des lignes de téléphone fixe ; réduire systématiquement les traces que nous laissons sur Internet, et pour cela en réduire notre utilisation, même pour nous informer et lutter. Aujourd’hui, il n’y a presque que ce genre de déprise numérique d’une partie de la population qui pourrait contrarier et effrayer les dirigeants politiques, industriels, etc.

Groupe Écran Total Occitanie, 4 septembre 2021