PANDÉMIE DES CENTRALES D'ENROBÉS À CHAUD
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L'évident plaisir du confort à rouler sur une route refaite à neuf occulte grandement les incidences écologiques catastrophiques de la fabrication des revêtements routiers pour la santé humaine comme pour l'Environnement et la Biodiversité.
Devant les conséquences environnementales et sanitaires graves de cette activité, le Pays de Galle, nation constitutive du Royaume-Uni mais indépendante législativement, a, en 2020, stoppé toutes fabrications ou interventions sur son réseau routier tant que ne sera pas mis au point un revêtement routier biosourcé sans conséquences pour la biodiversité.
Ce n'est pas ainsi qu'est envisagé l'avenir de nos routes et notre Environnement par la filière "bitume" française !
L'énorme manne financière que représente ce business est loin de porter le vertueux que s'efforce de nous vendre les grands groupes de la pétrochimie routière ! On nous propose par divers moyens "modernes" un avenir vantant les progrès du traitement de nos routes.
QU'EN EST-IL VRAIMENT ?
Tout d'abord, l'Etat avait interdit puis limité par décret en 2015 à 15 % du volume d'enrobé, la réincorporation des rabotages routiers dans les enrobés neufs sachant la nécessaire mais extrême dangerosité de leur fusion à chaud avec le bitume "frais".
La liquéfaction de ces déchets routiers à plus de 200° afin de les incorporer au bitume "frais" engendre le dégazage de HAP - gaz toxiques cancérigènes, et de COV - Composés Organiques Volatils à l'atmosphère. Ces émanations atmosphériques représentent à proximité des centrales, des centaines de tonnes de retombées solides et gazeuses sur nos villages, dans nos jardins, dans nos poumons…
Quoique ceci fut acquis ! Devant la pression des lobbies du bitume, en 2017, l'Etat a lâché prise et accepté que soit incorporé aux asphaltes 50% de ces déchets toxiques avérés.
Puis en 2019, parmi les mesures de sa décision de "ré-industrialisation" de la France, l'Etat a été admis l'incorporation de 70% de rabotages routiers.
Début 2020, "On", c'est à dire, la filière Bitume, s'est partout targuée de l'effet vertueux de ce recyclage des énormes stocks de ces polluants physiques accumulés partout et dont on ne savait que faire…
Libérant totalement la restriction d'incorporation de ces "fraisâts" - nom donné aux déchets rabotés - dans les enrobés au 1er janvier 2020, l'Etat a fait un cadeau plus que juteux aux industriels du BTP. Décision catastrophique déguisée adroitement en coup de Pub probe et moral puisqu'on recycle !
Mais derrière cela se cache une fois de plus ! Le Dieu Argent !
Sachant qu'on revend un produit pour lequel on a déjà été payé pour son démontage !...
Géniale manipulation sous couvert de l'aspect respectable du recyclage et du green-washing à la mode !
En passant pour vertueux ce recyclage ! On occulte les graves incidences sanitaires du traitement de ces déchets. Et on engrange par la même occasion les gains énormes de cette évidente manne financière !
36 millions de tonnes d'enrobés exploités en 2019.
Depuis cette autorisation, l'enrobé est composé de 50 à 80 % de fraisâts…
Source : Route de France, Bilan Environnemental 2020 https://www.routesdefrance.com/wp-content/uploads/RDF-Bilan-environnemental-2019_v2020-07-24_BD.pdf
De façon concomitante le discours des lobbyistes a changé radicalement !
Ce qui était hier une restriction, un principe de précaution… est devenu d'un coup de baguette magique la solution idéale à un problème incontournable !
On fait fit de l'augmentation des taux de pollution liés à la cuite des fraisâts et on vante à qui veut bien l'entendre de la géniale trouvaille d'élimination de ces déchets hautement toxiques !…
Mais comme nous ne sommes pas dupes ! Tout de même !
On invente des enrobés tièdes, des enrobés à froid… Dans lesquels on passe sans vergogne les mêmes taux de fraisâts… Chauffés moins, certes, et polluant moins d'évidence, on les réserve aux voies à faible circulation… leur résistance n'étant pas des plus performantes !
Mais le tour est joué ! On passe pour probes ou tentant de l'être ! On en fait des têtes d'affiches du renversement écologique de la France !
Au fait ! Combien on été exploité en 2020 ? 6% des enrobés généraux installés. Soit quelques kilomètres de routes par-ci, par-là !
Cerise sur le gâteau, on en profite pour y inclure les scories, les mâchefers des usines d'incinération de nos déchets ménagers. Un peu plus ! un peu moins…
On n'en est pas aux pneus usés ou aux plastiques… Mais cela pourrait venir… si ce n'est déjà fait ou en préparation !
QU'EN FAIRE ?
Peut-être attendre la mise en œuvre de techniques plus modernes de recyclage vraiment sans risques et sans conséquences !
Prendre exemple sur le Pays de Galle ! Mettre à disposition des fonds pour une vraie recherche d'utilité publique !
Plutôt que laisser cela à la filière Bitume peut encline à se priver de la manne financière du fraisât et qui va s'octroyer une fois de plus les bénéfices à venir quand seront trouvées les solutions de remplacement.
Assurément en attendant, il serait temps d'envisager des stockages protégés plutôt que laisser en plein air ses tas de goudron engendrant le ruissellement de milliers de litres d'eau polluées vers les nappes phréatiques. Mais dans ce cas c'est se priver de l'argent que cela rapporte ! Alors, polluons en se remplissant les poches !
Devant de tels profits potentiels, ce n'est plus seulement les grands groupes de la filière bitume mais toute entreprise de BTP qui veut la sienne !
Pour parfaire, l'ensemble des Préfets de France, d'évidence accepte toutes demandes d'installation ! Quitte à passer par des subterfuges grand-guignolesques du type Coderst (Conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques) ou Enquêtes Publiques devenues numériques afin d'en rendre le moins voyant possible les demandes.
Comment accepter qu'à Lavilledieu, en sud Ardèche, on accepte sans retenue aucune la mise en place d'une 3ème Centrale d'Enrobés à Chaud alors que 2 fonctionnent déjà à plein temps (Autorisation Préfectoral de mars 2021)
Comment accepter que cette semaine encore ! le Préfet de la Guadeloupe dépose en ligne une enquête publique concernant l'implantation de TROIS centrales sur un unique lieu d'activité entre Pointe à Pitre et Basse Terre, en bordure d'agglomération. Quant on sait la production d'une moyenne de 50 tonnes de poussières fines toxiques recrachées par an par une seule centrale ! Et dans ce cas aux abords même de l'agglomération !
Il est plus que temps que l'Etat revienne sur la pandémie des Centrales d'Enrobés à chaud ! Et arrête de distribuer les permis de polluer à qui en souhaitent !
Notre coup de gueule ! émanant de ceux qui subissent… doit alerter l'ensemble de nous tous, concernés ou pas !
IL FAUT QUE CELA CESSE !
* Nous préparons pour la rentrée de Septembre prochain une grande campagne de sensibilisation et un mouvement d'ampleur nationale afin de dire STOP !
Stop à cette pollution insidieuse inondant nos villes, nos campagnes, nos territoires.
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PÉTITION