CONTRE-EXPERTISE SCIENTIFIQUE SUR LA 5G
Les inacceptables failles médico-scientifiques du rapport de l’Anses de Mars 2021 sur la 5G : une contre-expertise scientifique du groupe de recherche de l’ECERI, European Cancer and Environment Research Institute. (Extraits)
L’éviction totale par l’Anses des travaux scientifiques internationaux les plus connus concluant à la nocivité de l’exposition aux hyperfréquences jette un doute sur l’objectivité du rapport et de l’avis de l’Anses.
Il faut rappeler que l’article L32-1 II alinéa 1-12 bis du Code des postes et communications électroniques prescrit à l’Arcep de prendre dans des conditions objectives et transparentes les mesures raisonnables pour garantir « un niveau élevé de protection de l’environnement et de la santé de la population conjointement avec le Ministère de l’environnement ». Donc l’Arcep ne saurait, sans violer les missions qui lui sont spécialement confiées par le législateur, conduire sa politique générale et attribuer les fréquences en ignorant le principe de précaution et le devoir d’assurer un niveau élevé de protection de l’environnement et de la santé des populations.
Si elle ne procède pas à une revue systématique de littérature, omettant en particulier les publications scientifiques internationales documentant l’existence d’un risque accru découlant de l’exposition aux hyperfréquences dans le cadre de la 5G, l’Anses reconnaît cependant que l’hypothèse d’une innocuité du déploiement de la 5G ne repose sur aucune base scientifique. Qu’il s’agisse de la bande des 3,5 GHz ou de la bande des 26 GHz, les données scientifiques disponibles ne permettent ni de conclure ni même de présumer l’absence de risque sanitaire attaché au déploiement sans précédent d’un réseau 5G de grande envergure et de forte densité.
Au contraire, puisque des études scientifiques mettent en évidence les effets de l’exposition aux hyperfréquences sur le fonctionnement nerveux, organique et cellulaire du corps humain, le Principe de précaution implique un moratoire sur le déploiement de la 5G le temps que les études recommandées par l’Anses aboutissent. Il est rappelé que, du fait de leur double valeur supranationale et constitutionnelle, le principe de précaution et l’objectif de protection de la santé publique s’imposent au Législateur, au Gouvernement et à l’Arcep selon les missions qui lui sont spécialement confiées.
L’intégralité du rapport de l’ECERI
http://eceri-institute.org/fichiers/contreexpertise-anses-2021-290521_1622558919.pdf
RAPPORT 5G DE L’ANSES
Alerte Phonegate et Robin des toits dénoncent dans leur contre-expertise un positionnement ouvertement favorable au lobby des industriels et qui met en danger la santé publique !
Notre travail d’analyse, de recherche bibliographique et de remise en perspective des éléments scientifiques présentés, nous amènent à porter un regard critique circonstancié sur ce nouveau rapport de l’ANSES sur la 5G. Il est, selon nous, plus politique que scientifique !
Alors même que le déploiement de la 5G est déjà mis en œuvre, qu'un rapport paru en septembre sous l'égide de 4 ministères a permis l'attribution des fréquences par l'ARCEP aux opérateurs sans attendre le rapport de l'Anses, cette dernière propose en consultation publique, presqu'un an après, son rapport sur les effets sanitaires de la 5G et les risques associés.
Pour comprendre pourquoi nous sommes en mesure de dénoncer la communication faussement rassurante autour de la sortie du rapport, nous vous proposons de prendre connaissance de nos commentaires et propositions au travers d’un document commun de contre-expertise de 48 pages qui sera remis à l'ANSES dans le cadre de la consultation publique qui se termine le 1er juin, dont les éléments de synthèse ci-dessous :
• Les différentes demandes de moratoire avant mise en place de la 5G, dont celle signée en 2017 par plus de 170 experts et médecins internationaux parmi lesquels le Pr Dominique Belpomme et le Dr Marc Arazi, justifiées déjà par le manque d'études scientifiques spécifiques à ces nouvelles fréquences, se trouvent totalement validés par ce rapport de l'ANSES. Toutefois, l'agence, si elle reconnaît tout du long des 241 pages le manque de données scientifiques, elle n'en tire pas les conclusions qui s'imposent. En agissant ainsi, l'ANSES, mais aussi l'ANFR associée aux travaux, font clairement et délibérément courir un risque potentiel sanitaire tant aux riverains d'antennes-relais qu'aux utilisateurs de téléphones portables, les reléguant au statut de cobayes.
Nous rappelons la nécessité d'un moratoire à l'échelon national et européen.
• Il y a au travers de ce rapport la démonstration d'une totale disproportion entre les moyens alloués aux études scientifiques sur la 5G et les centaines de milliards dépensées par les industriels et les opérateurs pour commercialiser ces nouvelles fréquences. En France, nous constatons le même déséquilibre concernant de la vente des fréquences pour près de 3 milliards d'euros aux opérateurs avec, en face, à peine quelques centaines de milliers d'euros réaffectés par les pouvoirs publics à la protection des populations. Ceci est encore plus flagrant au niveau européen, au travers des financements de la Commission européenne.
Les moyens affectés par l’État aux études scientifiques indépendantes dédiées doivent être augmentés en lien avec les enjeux de santé publique.
• Le choix d'un alignement sans aucune réserve de l'ANSES sur les recommandations de l'ICNIRP correspond, selon nous, à une reprise en main politique de l'agence par les ministères de tutelle sous l'influence du lobby des industriels de la téléphonie mobile. Ainsi ce rapport marque une très notable inflexion par rapport à ses propres rapports antérieurs plutôt courageux de 2016 et 2019 (totalement absents ici) qui ont permis la révélation du scandale du Phonegate et d'ainsi mettre en évidence certains éléments de la surexposition des utilisateurs aux ondes de leurs téléphones portables du fait des graves manquements des normes ICNIRP en terme de protection de la santé des utilisateurs.
L'ANSES doit avoir l'indépendance nécessaire pour mener une étude critique sur les recommandations de l'ICNIRP et les conflits d'intérêts qui l'entourent.
• Une des conséquences fondamentales de cet alignement sur l'ICNIRP est de ne reconnaître que les effets thermiques des ondes. Laissant ainsi totalement de côté l'ensemble des études scientifiques indépendantes faisant état des effets non thermiques. Le fait qu'à ce stade il n'y ait pas de consensus officiel ne veut pas dire que l'ANSES ne doive pas tenir compte de ces éventuels effets sanitaires.
L'ANSES, dans un contexte de doute scientifique, doit demander l'application du principe de précaution aux pouvoirs publics.
• Considérant les effets thermiques des ondes et leur consensus scientifique, l'ANSES, tournant le dos à ses propres recommandations (2016, 2019) concernant la mauvaise qualité de l'indicateur DAS (Débit d'absorption spécifique) pour mesurer l'exposition réelle des utilisateurs de téléphones portables, n'a jamais pris en compte dans ce rapport leur non application par les pouvoirs publics français et européens. L'agence se contentant de rappeler à de multiples reprises la nécessité d'être en dessous des valeurs limites réglementaires.
L'ANSES doit remettre en cohérence ce rapport avec ses précédentes recommandations et rendre compte des risques sanitaires au-delà des valeurs réglementaires.
• Encore plus préoccupant, l'ANSES nous indique qu'il n'existe quasiment aucune étude mesurant l'exposition locale et le niveau d'absorption aux ondes des nouveaux téléphones portables. Ceci est aussi le cas de l'ANFR qui n'a rien publié à ce jour concernant les mesures d'exposition aux téléphones portables 5G. D'ailleurs, aucune des deux agences n'évoquent l'impossibilité actuelle de mesurer avec précision les niveaux de DAS résultant de l'émission simultanée de plusieurs antennes de fréquences différentes incluses dans les nouveau téléphones portables 5G. Ceci est encore plus vrai pour la cohabitation à venir des indicateurs DAS et du Power density dans les Smartphones réellement 5G (24-26 GHz).
L'ANSES et l'ANFR doivent clarifier au plus vite ces points en toute transparence et mettre les pouvoirs publics devant leurs responsabilités.
• Concernant l’exposition dans les fréquences au-dessus des 24 GHz, ni l’ANFR ni l’ANSES n’ont tenu réellement compte des évolutions à venir concernant la nécessité d’augmenter de manière localisée (par exemple comme dans un stade, un bureau, une rue) le nombre de micro-antennes de proximité avec pour conséquence une surexposition des personnes mais aussi de tout le vivant. Ce rapport donne des niveaux d'exposition de la population une série d'informations qui ne correspondent pas à la réalité, dans le seul but de les sous-estimer et de rassurer pour permettre le déploiement de la 5G. Il n'aborde pas la question de l'Electrohypersensibilité, oubliant par là même son rapport de 2018.
• Il y a donc urgence à pouvoir mesurer ces nouvelles sources d’exposition qui se situent à la frontière entre sources proches et sources lointaines et pour lesquelles il n’est pas connu de méthode fiable.
• La lettre de saisine de l'ANSES (2019) n'a tenu aucun compte des possibles atteintes environnementales liées aux expositions générales à la 5G, et ce concernant les plantes, les insectes, et le vivant dans son ensemble. Et ce rapport ne dit quasiment rien à ce propos, comme il ne prend pas en compte les risques associés ou les cofacteurs potentialisant les effets délétères des radiofréquences sur l'homme et la nature ou les conséquences sur le réchauffement climatique.
L'ANSES, et à travers elle les pouvoirs publics, a la responsabilité de protéger la nature et prévenir des risques d'atteinte à la biodiversité et au climat.
• Les choix dans la sélection des articles ou études de la bibliographie et leurs interprétations par les membres du comité d'experts démontrent, selon nous, plutôt une démarche à caractère politique que scientifique et ce afin de permettre au gouvernement de continuer le développement de la 5G. En agissant ainsi, l'ANSES tourne le dos à la science. Elle a volontairement éliminé de sa démonstration tous les travaux scientifiques et médicaux qui montrent des effets des ondes millimétriques, soit sur la santé (traitements de la douleur, désordres cardiovasculaires, diabète, dermatite, ulcère gastrique, asthme bronchique, diplégie cérébrale infantile, cancer, etc.) soit sur son utilisation dans un cadre militaire en tant qu'armes non létales ou létales.
L'ANSES doit revoir l'intégralité de son travail sur les conséquences sanitaires des ondes de la 5G, afin de tenir compte à la fois de nos remarques, de celles du groupe de travail de l'ECERI et des diverses contributions qui ne manqueront pas de relever ces points.
En vue de la restitution du rapport définitif, nous demandons à l’ANSES de soumettre le travail final, lors d’un débat public contradictoire, à un groupe d’experts internationaux indépendants de tous conflit d’intérêt et reconnus pour leur compétence dans le domaine des ondes des radiofréquences. C’est à ce seul prix que peut se renouer une confiance sereine entre toutes les parties et, le plus important, avec le grand public.