RÉSISTONS AU NUMÉRIQUE !
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Le constat d’urgence que nous faisons face à la situation toujours plus dramatique de la jeunesse et à la remise en cause du droit à l’instruction est partagé par un nombre grandissant d’enseignants, de parents, d’universitaires et d’étudiants. Face à ce désastre chaque jour un peu plus évident, face à cette politique de maltraitance institutionnelle de toute une génération, comment lutter ?
Le premier pas consiste certainement à nous regrouper, partout où nous le pouvons, localement ou plus largement, pour marquer notre refus et imaginer collectivement des formes de résistance. Face aux injonctions ineptes et aux mesures dévastatrices qui nous sont imposées, notre conscience ne doit-elle pas nous pousser à désobéir ?
Partageant le même constat d’urgence et une même volonté de refus, les initiateurs de notre Appel ont rencontré le 17 décembre les initiateurs et signataires d’autres appels et tribunes, d’horizons divers mais partageant la même révolte face au sort de la jeunesse. Cette conférence a rassemblé les initiateurs de la tribune « Nous voulons enseigner devant nos élèves, pas devant une caméra ! », ceux de l’appel « Nous n’acceptons pas le naufrage scolaire d’une génération entière ! », auxquels se sont aussi joints des signataires de l’appel « L’université publique est en danger ! pour la reprise immédiate des cours » et de l’appel de Bordeaux (https://www.change.org/p/mme-fr%C3%A9d%C3%A9rique-vidal-reprise-des-cours-%C3%A0-l-universit%C3%A9) « Reprise immédiate des cours à l’Université ».
L’intégralité de cette conférence d’alerte :
https://www.maths1.fr/Visioconference_d_alarme%20.mp3
Pour rejoindre le mouvement, partager vos initiatives : stopnaufrage@mailo.com
Le collectif Nous Personne
contact@nouspersonne.fr
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POUR NOTRE JEUNESSE, RÉSISTONS !
Appel du 18 juin 2020
"Il ne suffit pas de changer le monde. Nous le changeons de toute façon. Il change même considérablement sans notre intervention. Nous devons aussi interpréter ce changement pour pouvoir le changer à son tour. Afin que le monde ne continue pas ainsi à changer sans nous. Et que nous ne nous retrouvions pas à la fin dans un monde sans hommes." Günther Anders
Nous ne sommes pas dupes : le contexte sanitaire sert aujourd’hui de prétexte à la mise en place de nouvelles mesures, autoritaires et liberticides, tout particulièrement dans le domaine de l’enseignement, de la maternelle à l’université. Nous refusons le sort qui est fait aujourd’hui à notre jeunesse, et derrière elle, la mise au pas de la société tout entière, à grand renfort d’outils numériques. Plus qu’au virus, c’est à ce qui fait notre humanité que le gouvernement semble avoir déclaré la guerre. Aussi nous nous saisissons de cette date hautement symbolique du 18 Juin pour lancer un appel au sursaut des consciences et à la résistance.
Des dirigeants politiques indignes, qui depuis de nombreuses années sont à la solde des lobbies et forment notre gouvernement, utilisent la pandémie pour instaurer la mise à distance, accélérer la casse de l’école publique et provoquer la défaite de la pensée. Nous refusons de continuer à subir le confinement des cerveaux et le déluge numérique qui nous est infligé.
Les protocoles drastiques imposés dans les écoles culpabilisent les enfants dans leurs élans les plus naturels. L'autre devient une menace. La manière dont la "distanciation sociale" fait loi va à l'encontre de ce qui forge la cohésion sociale. L'anormal est en passe de devenir la norme, exposant les plus jeunes à une forme sournoise de maltraitance. Une nouvelle pandémie se répand : celle de la pensée unique et dématérialisée. Déjà conçue depuis des années comme un centre de tri, l’école est en passe de devenir un instrument de soumission. On finit par oublier que l’enseignement repose sur une transmission qui nécessite d’être incarnée et qui ne peut exister sans relation humaine et tangible. Aucun outil numérique ne pourra remplacer un professeur ou une institutrice : délivrer des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être implique un engagement relationnel. On ne remplacera pas les enseignants par des écrans !
Pourtant les déclarations du ministre de l’Éducation et désormais une proposition de loi présentent « l’enseignement numérique distanciel » comme l’école de l’avenir. Mais cela ressemble plutôt à une expérience d’aliénation de masse, visant à nous transformer en consommateurs de produits numériques standardisés et à nous attacher un peu plus encore à nos écrans. À la fois otages et complices, enseignants et parents deviennent malgré eux les auxiliaires et les victimes de ce système prédateur et déshumanisé. Un système d’endoctrinement et de surveillance, qui criminalise et anéantit toute possibilité de construire une intelligence critique.
Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? Nous ne le croyons pas ! Face à cette guerre mondiale déclarée à l’intelligence, à la sensibilité et à la vie, il existe une force immense.
Nous, qui sommes désormais comme Personne face à l’œil du Cyclope, nous affirmons que rien n’est perdu. Nombreux sont celles et ceux qui refusent ce dévoiement de l’esprit de l’école publique. Même de hauts fonctionnaires du ministère dénoncent aujourd’hui « un système éducatif détourné de ses fondements républicains et de ses valeurs », une « mise au pas générale », la « compétition de tous et l’élimination des plus faibles ».
Nous, Personne, qui sommes actuellement partout, nous appelons tous les jeunes de ce pays à reprendre possession de leur intelligence et à devenir maîtres de leur avenir. Nous appelons tous les parents d’élèves, enseignants et éducateurs, exaspérés par le décalage entre la réalité et le discours idéologique sur la ʺNation apprenanteʺ, à réagir contre l’instauration de ce funeste « ordre nouveau » de l’éducation.
Nous appelons à inventer les gestes barrières non pas contre l’Autre, mais contre la dystopie numérique et la surconsommation qui font fi de toutes les valeurs éthiques, de toutes les recommandations médicales, et qui accélèrent de manière vertigineuse l’épuisement des ressources et l’extinction du vivant sur notre planète.
Nous appelons à ne plus laisser les tenants d’un productivisme effréné, inconscients des urgences qu’affronte l’espèce humaine, déverser leurs mensonges et imposer leurs politiques inégalitaires et dévastatrices. Leur monde d’après est un cauchemar pour l’humanité entière, nous n’en voulons pas.
Nous appelons à cesser de nous conformer aux injonctions contradictoires et aliénantes, à réapprendre à penser par nous-mêmes, à exercer notre libre-arbitre et notre responsabilité.
Nous refusons le sacrifice de notre jeunesse, et nous appelons à traduire en actions concrètes notre colère et notre refus d’un modèle d’éducation et de pratiques d’enseignement qui nous déshumanisent et asservissent les consciences. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance ne doit pas s'éteindre.
Collectif « Nous, Personne »
Signer l'appel : http://nouspersonne.fr/signature.php
Cet Appel est également paru le 18 juin 2020 dans :
Mediapart, https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/180620/pour-notre-jeunesse-resistons
Regards, http://www.regards.fr/politique/article/tribune-pour-notre-jeunesse-resistons
Politis, https://www.politis.fr/articles/2020/06/pour-notre-jeunesse-resistons-appel-du-18-juin-2020-42051/
L’Humanité, https://www.humanite.fr/pour-notre-jeunesse-resistons-690561
Rue89 Strasbourg, https://www.rue89strasbourg.com/tribune-pour-notre-jeunesse-resistons-178146
Les Dernières Nouvelles d’Alsace, https://www.dna.fr/education/2020/06/17/pour-notre-jeunesse-resistons
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25 ASSOCIATIONS DÉNONCENT LA NUMÉRISATION DE L'ÉCOLE
Alors que les « États généraux du numérique pour l'éducation » se tiendront à Poitiers les 4 et 5 novembre, 25 associations cosignent les deux courriers ci-joints pour alerter et résister à la numérisation de l'éducation nationale.
Le premier courrier, « N'offrez pas des tablettes aux enfants », enjoint les élu(e)s, nationaux ou locaux, à ne pas céder aux sirènes du « numérique éducatif » chantées par l'industrie numérique et par le gouvernement. Il rappelle les conséquences sanitaires, éducatives, écologiques, économiques et sociales de la distribution massive de tablettes en remplacement des livres et des cahiers, et bientôt des enseignants, jugées catastrophiques.
http://nouspersonne.fr/doc/Noffrez_pas_des_tablettes_aux_enfants-121020.pdf
Le second courrier, « Lettre ouverte aux organisateurs des États généraux du numérique pour l'éducation », dénonce le manque d'ouverture aux voix dissonantes dans le processus censément démocratique des États généraux, en rappelant que chercheurs, auteurs et associations dénoncent depuis longtemps les effets négatifs de l'éducation par le numérique. Il est donc demandé aux organisateurs de bien vouloir les entendre...
http://nouspersonne.fr/doc/Etat_Generaux_et_Societe_Civile.pdf