MASCARADE À L'ÉCOLE

Publié le par Résistance verte

 

Des personnes travaillant dans l'institution scolaire prennent la parole pour dénoncer une situation en cours d'implosion, sous l'effet conjugué des réformes néo-libérales successives et des protocoles sanitaires depuis mai 2020.

Nous, personnes travaillant dans les écoles, les collèges, les lycées n’arrivons pas en l’état actuel à trouver des façons de faire qui nous satisfassent pour répondre à la double nécessité de permettre aux enfants de continuer à apprendre dans des conditions propices et de ne pas contribuer à la propagation de la Covid 19.

Cette sorte d’impasse n’est pas seulement le fait de l’épidémie mais la conséquence de l’état dans lequel se trouve l’école après plusieurs années d’une politique de destruction des conditions d’accueil et d’apprentissage des élèves, après plusieurs années de destruction des conditions de travail de l’ensemble des personnels au sein de l’école (recours massifs aux contrats précaires et aux personnels sans formation, annulation très fréquente de la formation continue des personnels, non remplacement des personnels absents, diminution des dispositifs d’aide aux enfants en difficulté, augmentation des effectifs par classe, de plus en plus d’injonctions à enseigner d’une certaine manière, réforme calamiteuse au lycée qui a explosé les classes, compliqué l'organisation, rajouté de nouvelles matières sans formation sur les contenus, communication numérique exponentielle et chronophage….)

Cette destruction n’est pas le fait uniquement du pouvoir en place mais a été considérablement aggravée par lui notamment par la façon dont il gère la crise sanitaire:
– l’absence d’information et de communication vers les personnels en passant systématiquement par les médias pour annoncer des changements de modalités de travail
– des injonctions qui sont faites sans se soucier de la possibilité de réalisation de celles-ci, injonctions qui sont parfois contradictoires et qui interviennent alors même que les personnels ne sont pas en temps de travail.
– Des injonctions à agir toujours plus vite, dans une urgence croissante génératrice de stress et de tensions, sans nous laisser le temps de penser correctement les choses. Alors même que nous nous heurtons sans cesse à la lenteur de l’administration quand il s’agit en mettre en œuvre des moyens pour palier aux manques.
– Le non remplacement systématique des personnels qui entraîne des hausses d’effectifs dans les classes ou groupes d’élèves, ou l’absence d’enseignements quand les enfants sont plus grands.
– Des injonctions à assurer des tâches supplémentaires sans donner de moyens pour le faire ni en terme de temps ni en terme de personnes supplémentaires.
– Des injonctions à assurer un enseignement en partie à distance au lycée alors que le premier confinement a fait la preuve de l'inutilité de cette école désincarnée et solitaire
– L’injonction à obtenir des résultats performants sans prendre en compte la situation et en continuant à exiger les mêmes contenus, sans allègement de programme et à publier statistiques et notes de service allant dans ce sens.
– Des déclarations fausses faites dans les médias et qui mettent le personnel en porte à faux (comme le fait que nous soyons prêt.e.s pour une continuité pédagogique au moment du confinement l’année dernière, que le protocole sanitaire soit prêt depuis juillet alors qu’il vient d’être prononcé ..).

Toutes ces injonctions et ces contradictions nous empêchent de trouver le sens que nous donnons au métier que nous avons choisi. Cela est épuisant aussi bien physiquement que psychologiquement.
Nous ne sommes pas les seul.e.s à pâtir de cet épuisement : les élèves comme les équipes pédagogiques et d’entretien en paient également les frais.

A cette liste déjà longue s’ajoute maintenant l’obligation de port du masque pour les enfants de l'école primaire alors même que nous ne savons pas quelles conséquences cela peut avoir sur la santé et que son efficacité chez les enfants n’est pas reconnue. Nous voyons cette obligation comme une façon, une fois de plus, de faire croire qu’il est fait quelque chose pour améliorer la situation alors qu’il n’en est rien (ce sont les mêmes élèves qui sont obligés de mettre des masques et qui mangent au coude à coude dans la cantine ou qui sont entassés dans les couloirs).

Dans ce contexte, des arrangements au cas par cas se font. Nous constatons l'accélération de la mise en place d'une « École des exceptions » pour éviter « les vagues », pour se prémunir de la contestation à grande échelle, pour donner l'illusion que tout se passe bien... Des arrangements sont, par exemple, acceptés sur la mise en place du protocole ici quand les collègues commencent à grogner mais on maintient des règles strictes dans les écoles d'à côté car personne n'a protesté assez fort.
Quand il n'y a plus de règles justifiables, seulement des règles à appliquer dans l'urgence, quand on doit « faire au mieux », plus rien n’a de sens.

Le confinement révèle et accélère également les inégalités à l'école : ce sont les élèves les plus en difficultés qui ont pris le plus de retard scolaire par rapport à celles et ceux qui ont pu avancer dans leurs apprentissages grâce au soutien de leurs familles. Aujourd'hui dans les classes, nous nous retrouvons à devoir appliquer un protocole qui limite les aides que nous pourrions apporter aux élèves, comme la différenciation, le travail de groupe, l'entraide ou le tutorat entre élèves. Nous devons donc assumer de laisser des enfants en souffrance avec la sensation d'être à la traîne, quand les plus capables continuent à s'accrocher pour avancer.

Nous ne nous reconnaissons pas dans cette école du faire semblant et de la mise au pas que l’on fabrique en ce moment. Nous faisons le constat que l’école telle qu’elle est gérée devient de plus en plus maltraitante.
Nous pensons que cet état des lieux est à rapprocher de ce qui se vit à l’hôpital et qui a été dénoncé à maintes reprises par les personnes y travaillant.

Nous pensons que nous avons plus que jamais besoin d’aller vers une école qui permet aux enfants de réfléchir, de se poser des questions. Une école qui accueillerait sans stigmatiser, une école qui aiderait à apprendre à faire et vivre ensemble en respectant les singularités. Pour cette raison nous ne nous satisferons pas non plus d’une école qui a un recours massif à l’enseignement à distance.

Nous pensons que nous avons particulièrement besoin de questionner la façon dont nous fonctionnons dans une période où nous observons combien l’environnement et le vivant dans son ensemble sont dégradés.
Nous pensons qu’il est plus que jamais nécessaire de ne pas se laisser faire sans rien dire et qu’il nous appartient de dénoncer ce qu’il se passe, de le faire savoir pour contribuer à améliorer l’école à court et à long terme.

Il est également temps de rompre avec ce cercle vicieux qui consiste à écarter les parents de l'école : il faut en finir avec ce présupposé que les parents nous embêtent et qu'il faut se méfier d'elles et eux, comme il faut en finir avec cette image révoltante des enseignant.e.s qui ne seraient que des fainéant.e.s profitant de leurs privilèges en s'arrêtant de travailler toutes les 7 semaines pendant les vacances scolaires. Et si les usagers et usagères de l'école publique prenaient maintenant à cœur le rôle de changer la société en changeant l'école avec les enseignant.e.s en lutte ?

Nous demandons à ce que les mensonges du pouvoir dans les médias cessent.

Nous demandons à ce que les conditions d’accueil des élèves et de travail des personnels permettent d’apprendre sans risque accru de contamination par la Covid 19 en recrutant des personnes pour assurer les remplacements et réduire les effectifs, en mettant à disposition des locaux supplémentaires.

Nous demandons à ce que cesse l’obligation du port de masque chez les enfants.

Nous demandons à ce que les répressions que subissent celle et ceux ( lycéen.ne.s, personnels …) qui dénoncent la situation dans laquelle se trouve l’école cessent.

Nous demandons que soit décrété et mis en place un plan d'urgence pour l'école, co-élaboré entre les enseignant.e.s et les familles, pour redonner de la valeur à notre métier et à tous ces métiers si peu reconnus et pourtant indispensables au bon fonctionnement de l'institution scolaire (AESH, ATSEM, AED, …) comme au bien être et à l'émancipation des élèves.

Collectif quiycroitencoremaisilnefautpastarder
https://blogs.mediapart.fr/collectifquiycroitencore-maisilnefautpastarder/blog/151220/mascarade

 

Il faut masquer les visages
pour masquer l’insurrection sociale
qui s’annonce partout dans le monde !

Après avoir démontré elle-même qu’elle n’était que passagère et d’une évidente insignifiance, voilà maintenant deux mois que la banale grippe saisonnière de 2020 (appelée aussi « COVID-19 ») a donné tort à tout le matraquage médiatico-scientifique qui affirmait, et affirme encore niaisement, l’approche d’une deuxième vague coronavirale. Ce même pouvoir médiatique avait d’ailleurs lui-même révélé la faible dangerosité du virus en exhortant la population à se rassembler par milliers dans les rues pour des manifestations antiracistes qui, comme on l’a constaté, n’ont en rien augmenté la propagation de l’épidémie – ni de la conscience de classes par ailleurs. Pourtant, la psychose sociale continue et la classe dirigeante tente maintenant d’imposer le masque à l’ensemble de la population mondiale, dans la totalité de l’espace public.

Il est inutile de discuter sur l’utilité ou l’inutilité d’un masque dont la réalité et la symbolique sont toutes deux chiantes, oppressives et humiliantes pour quiconque possédant encore un peu de dignité.

Celui qui se présente favorable aux masques et vante leur utilité prouve, par le même coup, soit la nécessité de porter ce masque à perpétuité (dans la mesure où il y a des épidémies virales faisant au moins 700'000 morts par année...), soit la nécessité de ne plus porter cette merde en tissu bleu – en s’émancipant de sa condition d’esclave salarié contaminé par la nécessité du marché pestilentiel). Par conséquent, le pro-masque, s’il va au bout de sa propre logique sanitaro-philanthropique, peut agir de deux manières strictement opposées : soit il cherche à vouloir éradiquer définitivement les conditions matérielles des épidémies virales (la circulation mondialiste des marchandises, la promiscuité des villes, la négligence des personnes âgées et de leur hygiène induite par la logique capitaliste, ...), ou soit il n’est qu’un crétin servile décidant de porter le masque chaque année au lieu d’abolir les circonstances qui rendent nécessaires ce genre d’épidémies. Soit il décide de changer son mode de production merdique pour lui en substituer un plus rationnel, soit il décide de garder son string-ficelle sur la bouche, témoignant ainsi de la misère de sa condition.

De la même façon, celui qui se positionne contre le masque, le déclare inutile et déclame contre le mensonge du gouvernement, peut adopter deux attitudes : soit il fait de ce mensonge sanitariste un « dérapage » purement accidentel et subit alors des mensonges médiatiques à perpétuité (dans la mesure où il y a des mensonges du pouvoir faisant au moins 700'000 morts par année...) ; soit il comprend que le mensonge du COVID n’est qu’un mensonge démocratique de plus témoignant du totalitarisme du pouvoir de l’aliénation, et il cherche alors à vouloir abolir l’aliénation de ce pouvoir – en s’émancipant de sa condition d’esclave salarié manipulé par les nécessités du marché fallacieux. Soit il fait du mensonge couillonaviral son dada, soit il comprend qu’on le prend pour un con sur tous les sujets. Soit il fait une fausse critique de la réalité sociale actuelle, soit il critique réellement la société actuelle et contribue activement à l’abolition du salariat.

Enfin, celui qui se positionne vivement en faveur du port du masque dans l’espace public cette année mais qui, avec la conscience tranquille, ne le portera pas l’hiver prochain n’est qu’un hypocrite méprisable à l’âme versatile, malléable à l’infini dans la mesure où il ne se soucie de la propagation des épidémies seulement lorsqu’on le lui ordonne...

Quoiqu’il en soit, il est certain que ce problème du masque est dérisoire face à l’autre problème sous-jacent et plus important : le problème de l’antagonisme de classes et la difficulté toujours plus croissante et crisique qu’éprouve le capital à reproduire sa domination inhumaine sur le monde. Cette seconde problématique se fait sentir d’une façon toujours plus pénible à mesure que le temps avance, et les lourdes pratiques coercitives consistant à imposer à la population, sans débat ni scrupule, à porter ce masque ridicule au moment même où cette grippe saisonnière (désormais terminée depuis longtemps) est la plus inoffensive, témoigne bien de la déchéance historique de la présente société. C’est pourquoi il s’agit pour le prolétariat d’aller au bout de la logique du malaise social actuel, afin d’abolir à la fois les conditions de toute épidémie sociale et à la fois les conditions du mensonge de la dictature du masque social.

Ce qui est certain, c’est que le port absurde de ce masque obligatoire marque véritablement un stade historique de la crise sociale actuelle : la classe dominante n’essaie pas simplement de masquer le visage des gens, elle cherche aussi à masquer la lutte de classes par une pseudo-crise sanitaire illusoire, inexistante. Derrière la peur vide d’une pandémie virale, il y a la peur réelle du pouvoir, faisant face à un prolétariat qui dit haut et fort :

Vive l’insurrection sociale !
Abolition du salariat !
Crève l’État !
 

Groupe Barricades, août 2020.

https://www.facebook.com/notes/270019200881903/

Publié dans Coronavirus

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