POUR L'AUTONOMIE ALIMENTAIRE
Alors que s’achève par étapes le confinement subi par plus de 3 milliards d’habitants sur terre, de nombreuses populations se rendent compte de la nécessité de retrouver des formes d’autonomie, voire de souveraineté alimentaire.
C’est évidemment le cas des îles et des zones reculées, qui se sont rendues compte à quel point elles dépendaient des approvisionnement extérieurs durant les premiers jours du confinement.
En France, l’agence Franceagrimer a rapidement confirmé que le pays serait autosuffisant en lait, en blé en pommes de terre et en sucre1.
En revanche, il apparaît que le pays est dépendant pour :
• les volailles (40%) alors que dans les années 90, il produisait 110% de ses besoins (1) ;
• les fruits et légumes (50%) alors que dans les années 2000, il était autosuffisant à 100 % (1) ;
• Le fourrage des bêtes (50%). Le fourrage importé vient, le plus souvent, d’Amérique Latine. Il s’agit majoritairement de soja ou de maïs OGM dont production contribue à la déforestation de la forêt amazonienne (2) ;
• la viande porcine (30%) parce qu’une partie de la production est dédiée à l’exportation (25%) (3).
Il y a 30 ans, cela n’était pas vrai. Mais les besoins du commerce international ont poussé la France à se spécialiser. Elle a davantage exporté et importé plus. Ainsi, elle est devenue dépendante d’autres pays, voire de grandes multinationales, ce qui est évidemment dangereux pour les populations.
De surcroît, ce modèle issu de la financiarisation de l’agriculture et de la transformation des marchés agricoles en plateformes de spéculation détruit la planète. Il repose sur une agriculture conventionnelle qui consomme beaucoup d’eau, pollue les sols et les rivières et endette les paysans.
Il est temps de faire cesser des pratiques qui mettent en péril :
• l’autonomie alimentaire des Français, qui pourtant, comme le disait Coluche, vivent dans “le pays de la bouffe” ;
• l’autonomie alimentaire des pays d’Amérique Latine se trouve menacée par l’exportation massive de fourrage en Europe et aux Etats-Unis ;
• les écosystèmes et les équilibres agricoles de nombreux pays, comme l’Argentine, qui a transformé son agriculture extensive, qui nourrissait sa population et exportait raisonnablement, en agriculture ultra-productive qui ne nourrit plus sa population, détruit ses paysages et rend la population locale malade (4).
• la santé des agriculteurs, malades des produits qu’ils déversent sur leurs champs (5).
Changer les pratiques agricoles et les habitudes de consommation pour aller vers une véritable souveraineté alimentaire.
GARANTIR NOTRE AUTONOMIE ALIMENTAIRE
Vous avez déclaré l’état d’urgence sanitaire, pour notre sécurité nous l’espérons, mais aussi avec l’immense responsabilité de ne pas abuser du peuple, pendant qu’il ne peut rien faire pour se défendre.
N’oublions pas que l’histoire regorge de corruption et de jeux de pouvoir condamnables.
N’oublions pas qu’à certaines heures sombres, il fut légal de dénoncer, de tuer et d’exterminer.
La légalité n’est pas la mesure de la justice. Un contre-pouvoir vigilant est essentiel, surtout lorsque le pouvoir en place détient des armes idéologiques d’une ampleur inégalée et qu’il s’en prend aux ressources vitales du peuple.
L’urgence de la situation actuelle aura certainement mis en évidence des côtés obscurs de l’humanité, mais elle aura aussi révélé des élans de solidarité sans précédent. Nous savons désormais que nous avons les ressources pour changer de direction, brutalement si nécessaire. L’urgence nous a rendu capables d’accélérer la transition écologique dont le nature avait tant besoin.
Il est temps pour ce pouvoir, assoiffé d’argent, de se retirer. Nous souhaitons accéder de droit à la profusion alimentaire dont nous ont fait cadeau nos ancêtres, depuis des temps immémoriaux.
Peut-on nourrir 9 milliards d’habitants avec l’agriculture biologique ? (extraits)
https://www.leslignesbougent.org/souverainete-alimentaire-2/
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Pétition
https://www.leslignesbougent.org/petitions/autonomie-alimentaire-france/
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1. https://www.quechoisir.org/actualite-coronavirus-un-approvisionnement-alimentaire-sur-le-fil-n77991/
3. https://www.leporc.com/economie/echanges-commerciaux.html