LES LOBBIES PRIS LA MAIN DANS LE SAC

Publié le par Résistance verte

 

En pleine crise du Covid-19, les lobbies des pesticides et de l’agroalimentaire mettent les bouchées doubles pour protéger leur business. C’est ce que révèlent des documents que notre équipe a pu se procurer.

Nous avons mis la main sur des courriers datés de mi-mars et début avril envoyés par Bayer-Monsanto ou COPA-COGECA (lobby agricole) aux décideurs politiques européens pour leur demander d’avoir le champ libre. En substance, leurs missives disent : c’est déjà assez compliqué comme ça de continuer à nourrir la population avec la crise, vous n’allez pas en plus nous mettre des bâtons dans les roues avec des mesures pour mieux protéger la santé des populations et l’environnement ? Sic.

Les lobbies demandent purement et simplement de geler toute idée de règlementation plus stricte, notamment sur les pesticides. Ils jouent la montre, tactique trop connue, en prétextant par exemple que plus d’études seraient nécessaires  « avant de prendre toute décision politique ou réglementaire », particulièrement « lorsqu'il s'agit de fixer des objectifs tels que ceux visant à réduire l'utilisation de pesticides, d'engrais ou d'antibiotiques ».

Tenez-vous bien, Bayer-Monsanto va même jusqu’à prendre les pays d’Afrique et d’Amérique Latine comme boucliers et insiste sur le soit-disant risque que de nouvelles règles européennes sur les pesticides soient des « obstacles au commerce »  qui « priveront ces pays d'opportunités de développement économique et de durabilité environnementale ».
Le message est clair : il est urgent de ne pas leur mettre des bâtons dans les roues… qu’importe l’impact sanitaire, social et environnemental des pesticides, de la malbouffe, des additifs ou des antibiotiques !

Ça me révolte. Mais, franchement, je ne suis pas surprise par ce lobbying décomplexé même en pleine crise. Cela porte même un nom, expliqué par Naomi Kein : la stratégie du choc ou comment profiter de périodes de chaos et de crises pour faire passer leurs intérêts avant tout !
Alors, allons-nous les laisser faire ? Bien sûr que non : le choc de l’épidémie de Covid-19 nous incite au contraire plus que jamais à interroger nos sociétés, nos modes de production et de consommation. C’est l’occasion de remettre sur la table des questions vitales comme la sécurité alimentaire, l’impact de notre alimentation sur notre santé, la santé environnementale.

Karine Jacquemart, FoodWatch le 30 avril 2020

Publié dans Monsanto

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