DÉRIVES AUTORITAIRES DE L'INFO

Pendant le confinement nous avons eu droit à un tunnel médiatique : nombre réduit d'interventions martelées (principalement de responsables du pouvoir et d'experts qui leur sont proches), d'annonces anxiogènes (nombre de morts sans mise en perspective), d'injonctions souvent accusatrices, de propagande (pourquoi cette étiquette apposée sur certains programmes - nation apprenante - que nous regardions sans cela avant ?). De fait, les nombreuses autres expressions de groupes, collectifs, organisations, souvent très réfléchies et responsables, ont été, plus encore que d'habitude, barrées des médias, lesquels ont par contre mis en valeur - par calcul pour discréditer toute opposition - les opinions les plus caricaturables.
Méfions-nous de ne pas reprendre les classifications imposées, même de manière indirecte, par le pouvoir économique et/ou politique, avec ces disqualifications arbitraires faisant fi de la liberté d'expression : par exemple fake news, complotisme ou conspirationnisme. Ces deux derniers termes devraient recouvrir des visées de prise de pouvoir bien loin des points de vue -même délirants- exprimés.
Pour ce qui est des fake news, on voit fleurir dans les médias des rubriques chargées de les débusquer : "décodeurs" pour Le Monde, "check news" pour Libé, "Vrai faux" pour FranceTVinfo, un site dédié de l'AFP "Factuel" ... et même un site du gouvernement https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/desinfox qui décidait des "bons" articles (il a fermé depuis). Ces rubriques fonctionnent en apposant un Vrai ou un Faux selon une logique totalement aberrante : les scientifiques savent qu'un fait constaté, une théorie sont toujours relatifs, un.e autre peut dès le lendemain le démentir. Qu'est-ce qui permet à un.e journaliste d'affirmer ce qui est bon ou mauvais, le plus souvent sans citer les sources de ses affirmations ?
Il faut aussi parler de l'indépendance de ces médias : prenons Le Monde, LE "journal de référence". Il appartient de fait à Xavier Niel, dirigeant de Free, ce qui rend suspect tous les avis du journal sur les sujets liés aux télécommunications, notamment en ce moment sur la 5G. Mais il est aussi financé par Facebook (justement pour ses "décodeurs" !) et par Bill Gates (2e actionnaire de Microsoft et 2e homme le plus riche du monde). On peut vérifier les "dons" de Bill au Monde sur son site :
https://www.gatesfoundation.org/how-we-work/quick-links/grants-database?fbclid=IwAR3TbtJ59h5yZUT-y4vvM07pg-oDa0SRoj7qKkxHINlUv9Nsm74RCCuegck#q/k=le%20monde&issue=Inform%20and%20Engage%20Communities.
Le Monde a ainsi reçu en 6 ans plus de 4 millions de $ soit 3,6 millions d'€, et ce de façon croissante. Le journal diffuse sous un jour très favorable des infos qui auparavant auraient suscité sa désapprobation. Ainsi cet article toujours visible sur leur site https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/19/le-kenya-et-le-malawi-zones-test-pour-un-carnet-de-vaccination-injecte-sous-la-peau_6023461_3212.html, aux relents néo-colonialistes (c'est bon pour les africains) et carrément attentatoire au libertés (on implante une nano-particule qui contient des données de santé, lisible par un simple smartphone qui passe à coté !). Or, c'est le même Monde qui dénonce les attaques à base de fake news contre Bill Gates (qui en serait la 1e "victime" mondiale), et sur ses projets de vaccination qui seraient un mensonge éhonté !
Il y a aussi la dérive policière à base de surveillance généralisée, d'amalgames qui peuvent conduire à classer comme subversives toute opinion pourtant largement sourcée, raisonnée. Notre précédente pétition (https://urgencesantepas5g.wesign.it/fr) a ainsi été cataloguée par un chercheur de la gendarmerie (https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/crgn/Publications/Notes-du-CREOGN/Covid-19-et-terrorisme-analyse-de-la-menace-dans-un-contexte-de-pandemie) : "Certains groupuscules se sont par ailleurs déjà opposés à l'utilisation potentielle d'applications pour suivre la propagation du virus, lors de la phase de déconfinement à venir, et ont accusé les compteurs Linky ou les antennes 5G d'affaiblir le système immunitaire.
Le spectre fantasmé d'un État « Big Brother » profitant de la crise pour « militariser l'espace public » et accroître son emprise sur le peuple est régulièrement brandi par ces activistes." Dérive très inquiétante d'un pouvoir où le policier, le répressif a pris le pas sur tout le reste, et qui va être maintenant appliqué aux réseaux sociaux (dernier espace de liberté ?) par le biais de la loi Avia (qui remplace le contrôle judiciaire par l'administratif, donc le policier).
Ce qui doit nous mobiliser, c'est la défense de la liberté d'expression telle que définie par la loi du 29 juillet 1881 (sur la liberté de la presse), toujours en vigueur mais, donc, battue en brèche. Cette loi de 1881 établit une liberté générale, restreinte sur des aspects très limités (qui renvoient aux droits de l'homme). Je vous invite sur ce sujet à lire deux livres si vous en avez l'occasion :
- L'utopie déchue, de Félix Tréguer. Le titre n'est pas très explicite mais le propos est passionnant : il s'interroge sur le rapport entre technologie et pouvoir, sur les va et vient qu'il entraîne pour nos libertés, dont la liberté d'expression.
- Ennemis d'état. Les lois scélérates des anarchistes aux terroristes Raphaël Kempf. Celui-là étudie les "lois scélérates" prises à la fin du 19e siècle au nom de la lutte contre les attentats anarchistes mais qui ont été utilisées pour poursuivre toutes les organisations de gauche. Il s'interroge sur leur concordance avec les états d'urgence actuels qui permettent de réprimer, au nom de la lutte contre le terrorisme ou contre une pandémie, des mouvements d'opposition pacifiques.
Donc, ne peut-on pas commencer entre nous à nous appliquer cette liberté d'expression intransigeante et limitée seulement par le respect des droits humains fondamentaux ?
Denis (extrait)