LA CHLOROQUINE INCLUSE DANS UN ESSAI CLINIQUE EUROPÉEN
On en saura plus dans quinze jours. Olivier Véran a confirmé, ce dimanche 22 mars, qu’il avait donné son accord pour lancer une large étude qui devra confirmer -ou infirmer- les effets de la chloroquine contre le coronavirus. Une banale molécule utilisée contre le paludisme et vantée par le spécialiste des maladies infectieuses le professeur Didier Raoult.
“Le Professeur Raoult, et les autres qui y travaillent, je les ai tous les jours au téléphone”, a indiqué Olivier Véran sur LCI, avant d’expliquer que la France pourrait présenter des résultats concluants dans une quinzaine de jours.
“Nous devons tout mettre en œuvre pour vérifier son efficacité. Si elle est avérée, nous ferons tout pour le donner sans délai aux Français. D’ici à 15 jours, nous devrions avoir des données consolidées. Auquel cas, je ferais une déclaration devant tous les Français.”
Et le ministre de la Santé de lancer un avertissement concernant tout remède miracle: “parfois, l’espoir a été déçu (...) ce ne serait pas responsable de parler aujourd’hui d’un traitement avant qu’il soit formellement identifié.”
800 Français, 5 hôpitaux
C’est pour cela que l’Inserm a lancé, ce dimanche une large étude européenne. Baptisée “Discovery” et coordonnée par l’Institut national de la santé et de la recherche, elle porte sur quatre traitements expérimentaux, dont un qui inclut la chloroquine. Il est prévu, au total, d’inclure 3200 patients européens touchés par le coronavirus, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, au Royaume uni, en Allemagne et en Espagne.
En France, 800 personnes hospitalisées pour une infection Covid-19 dans un service de médecine ou directement en réanimation seront concernées par l’étude.
“Cinq hôpitaux français participeront au départ (Paris – hôpital Bichat-AP-HP, Lille, Nantes, Strasbourg, Lyon) puis nous ouvrirons d’autres centres pour arriver au moins à une vingtaine d’établissements participants”, explique Florence Ader, infectiologue dans le service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de la Croix-Rousse au CHU de Lyon, qui pilote les opérations.
Mais certains ne souhaitent pas attendre les conclusions de cette étude -qui portera en plus de la chloroquine sur le le remdesivir, le lopinavir et la combinaison des deux- pour appliquer le traitement du Professeur Raoult.
Quelques heures avant qu’Olivier Veran ne confirme le lancement de l’étude, le maire de Nice Christian Estrosi -lui même soigné à la chloroquine- annonçait que le CHU de sa ville traiterait désormais les patients Covid-19 avec cette molécule.