DISPARITION DES INSECTES

Publié le par Résistance verte

 

Les pesticides toxiques ont contribué à éradiquer la moitié des insectes de la planète au cours des 50 dernières années, dont 23 espèces d'abeilles. Les insectes comme les abeilles disparaissent à un rythme vertigineux à cause des pesticides.
L'ONU a averti que la fenêtre d'opportunité pour enrayer la dégradation du climat et des écosystèmes du monde se rétrécit à toute vitesse. En Allemagne, les espaces naturels ont perdu plus de 70% de leurs populations d'insectes au cours des 27 dernières années.

Mais les agriculteurs sont pris au piège d'un marché faussé. Ils dépendent financièrement de la pulvérisation d'énormes quantités de pesticides dans les grandes exploitations de monoculture. Ces pesticides affaiblissent leurs sols, nuisent à leur santé et exterminent les abeilles et les oiseaux à une échelle sans précédent.

Les agriculteurs ne devraient pas perdre de l'argent parce qu'ils souhaitent pratiquer une agriculture saine et respectueuse de la nature. En signant cette initiative citoyenne européenne (ICE), vous pouvez soutenir un plan radicalement nouveau visant à réformer le secteur agricole - en éliminant progressivement tous les pesticides synthétiques d'ici 2035 et en aidant les agriculteurs à passer à une agriculture locale, diversifiée et soutenable.

Cette initiative est l'occasion de mettre fin à toute utilisation de pesticides toxiques et de transformer notre système agricole en un système qui profite à la fois aux abeilles et aux personnes qui en dépendent.

https://act.sumofus.org/go/511257

LA DISPARITION DES INSECTES SE CONFIRME

Une nouvelle étude allemande étaye encore plus la disparition des insectes en Europe et pointe du doigt le modèle agricole.

On les croit grouillants et résistants à tout mais les insectes aussi souffrent de l’activité humaine. Les preuves de la chute de la biodiversité s’accumulent. Selon une récente étude allemande, la biomasse des arthropodes a diminué de 67 % en dix ans dans les prairies et de 41 % dans les forêts.

Cette recherche est inédite par son ampleur. Les scientifiques ont analysé les données de 150 prairies et 140 forêts en Allemagne pour 2 700 espèces d’arthropodes (insectes, araignées, mille-pattes, etc.) sur dix ans. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature le 31 octobre.

Les données annoncées sont en ligne avec d’autres publications précédentes. Une étude hollandaise évoque une baisse de 75 % de la biomasse des insectes volants en vingt-sept ans. Des Américains observent une baisse de 83 % de l’abondance des coléoptères en quarante ans dans une forêt du New Hampshire.

En France, Vincent Bretagnolle, écologue au Centre d’études biologiques de Chizé a déjà alerté sur la disparition des oiseaux dans les campagnes. Il a aussi des résultats sur les insectes. «Concernant les carabes [des coléoptères, ndlr], par exemple, nous observons une diminution de 85 % de la biomasse en 25 ans», déclare-t-il.

PAS DE SOLUTION MIRACLE

Si le constat est de plus en plus clair, la marche à suivre le devient aussi. Mais elle n’est pas simple. «Le résultat le plus fort de cette recherche est la corrélation entre la vitesse de la chute de la biodiversité sur une parcelle et la densité des terres cultivées dans le paysage alentour», commente Philippe Grandcolas, directeur de recherche CNRS au Muséum d’histoire naturelle.

En clair, la bonne échelle pour agir n’est pas locale. Il faudrait plutôt s’intéresser à l’échelle du paysage et assurer une plus grande diversité des habitats. C’est tout un système agricole qui est à revoir si l’on veut enrayer cette chute, de la consommation au mode de production.

Les chercheurs sont mobilisés sur le sujet. Plusieurs sociétés savantes européennes ont signé, le 5 novembre, une lettre ouverte à destination des parlementaires européens intitulée «réforme de la politique agricole commune : une agriculture nuisible détruit la nature». La lettre est à l’initiative de l’Union européenne des ornithologues dans le cadre des négociations autour de la PAC. «La PAC transforme les zones rurales en déserts verts de monocultures inhabitables à rendement maximal», écrivent-ils. Ils plaident pour une réforme visant à soutenir «une agriculture diversifiée et durable».

Olivier Monod

https://www.liberation.fr/sciences/2019/11/15/la-disparition-des-insectes-se-confirme_1762915

 

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