LE CHOIX DE L'INTOXICATION DES RIVERAINS
Après une "concertation" de pure forme, le gouvernement a pris la responsabilité de définir des zones sans pesticides autour des écoles et des habitations de seulement 5 à 10 mètres. Pire, les utilisateurs de pesticides auront la possibilité d'imposer des chartes locales réduisant encore ce périmètre à 3 m !
Cette zone de non traitement d’à peine 3 mètres est aux pesticides ce que la frontière française a été au nuage de Tchernobyl : une limite politique supposée rassurer les riverains !
Alors même que les associations de surveillance de la qualité de l'air viennent de rendre publiques des analyses mettant en évidence l'omniprésence des pesticides dans l'air, le gouvernement a cédé à la pression de l'agrochimie.
http://www.agirpourlenvironnement.org
EXCÈS ET DANGERS DES PESTICIDES
Symboles d’une agriculture industrielle destructrice, les pesticides empoisonnent la terre, l’eau, l’air, tuent les pollinisateurs et nuisent gravement à notre santé.
Qu’est-ce qu’un pesticide ?
Le terme « pesticide » est un nom générique donné à des substances chimiques que l’on peut classer en plusieurs familles. Les trois principales familles sont les fongicides, destinés à éliminer les champignons, les insecticides, pour tuer les insectes, et les herbicides, pour lutter contre les mauvaises herbes. Ils ont comme point commun la lutte contre des organismes vivants considérés comme nuisibles pour les cultures ou pour l’être humain.
Les pesticides, parfois faussement appelés produits phytosanitaires, phytopharmaceutiques ou encore produits de protection des plantes, sont utilisés en agriculture, au jardin ou encore dans les collectivités territoriales.
Le glyphosate, l’herbicide le plus vendu au monde, est classé comme potentiellement cancérigène. Il est plus connu sous la marque commerciale Round Up de Monsanto et il est associé à certains OGM. Il a été confronté à de très nombreux problèmes de résistance, notamment aux États-Unis.
Les néonicotinoïdes quant à eux sont une famille d’insecticides particulièrement dévastateurs et très utilisés en agriculture. Leur responsabilité dans le déclin des abeilles et autres pollinisateurs est régulièrement pointée du doigt par la communauté scientifique.
Une France accro aux pesticides
En France,75 000 tonnes de pesticides sont produites en moyenne tous les ans et 65 000 sont utilisées, ce qui représente un tiers des tonnages consommés en Europe. La France est ainsi le 2e marché européen et l’un des principaux consommateurs de pesticides dans le monde. Plus de 90 % des pesticides ont un usage agricole ; les 10 % restants sont utilisés par les collectivités (à hauteur d’un tiers environ) ainsi que par les particuliers (deux tiers).
Depuis le début des années 1990, le niveau de production de ces produits reste à peu près le même alors que les pesticides actuels sont beaucoup plus puissants et s’utilisent donc à plus faible dose. Sauf que la France reste complètement dépendante de ces produits…
Des acteurs industriels influents, un secteur très concentré
Bayer (leader sur le marché français des pesticides), BASF, Syngenta, Monsanto … Tous sont des acteurs très influents dans le secteur des produits phytosanitaires. Ils se regroupent de plus en plus (rachat de Monsanto par Bayer annoncé en septembre 2016, par exemple) pour se renforcer et contribuer à accroître la dépendance française aux pesticides dont certains, en plus d’être une menace pour la santé, sont particulièrement nocifs pour les pollinisateurs. Ces grands groupes sont représentés par l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP), lobby de l’industrie des pesticides en France. L’UIPP compte aujourd’hui 22 entreprises adhérentes, qui représentent 95 % du marché. Leur chiffre d’affaires a dépassé en 2014 les 2,2 milliards d’euros.
https://www.greenpeace.fr/exces-et-dangers-des-pesticides/
EXCÉDÉ PAR LES PESTICIDES
Excédé de voir ses abeilles mourir, Roger a tiré au fusil sur une cuve d’épandage de pesticides traitant les parcelles voisines de chez lui. Son acte a révélé le ras-le-bol des habitants de la région face à cette activité industrielle.
Roger Prigent n’en pouvait plus. Le 14 juin 2019, excédé après des années à ruminer sa colère, il a pris son fusil et tiré dans une cuve d’épandage de pesticide. Cet apiculteur retraité de 67 ans avait déjà subi plusieurs faillites, vu son cheptel mourir et son activité s’écrouler. À cinq reprises en moins de quinze ans. « Là, je suis sorti de mes gonds, dit-il à Reporterre au téléphone. On nous empoisonne. Mes abeilles, c’est ma vie. »
Dans le massif du Morvan, à Marigny-l’Église (Nièvre), ses voisins cultivent des sapins de Noël. Loin de l’image bucolique qu’elles peuvent véhiculer, ces plantations sont devenues intensives. En France, un sapin vendu sur quatre vient de la région. Soit plus de 1,2 million chaque année. Ces champs d’arbres, tracés au cordeau, sont traités comme des parcelles de maïs, arrosés, sous perfusion d’engrais et aspergés de produits phytosanitaires.
« Quand ils épandent des pesticides, le nuage s’étire parfois sur un kilomètre, raconte Roger. Ils utilisent des fongicides, des herbicides, et même du glyphosate. » L’apiculteur habite à quinze mètres de la parcelle. « Ça se passe sous nos fenêtres. On respire tous les résidus toxiques. » Il y a quelques années, Roger a même attrapé un cancer. « Je peux rien prouver mais je suis sûr que c’est lié. À une époque, ils passaient le pulvérisateur toutes les deux semaines. »
Marigny-l’Église se situe dans un coin vallonné de la Nièvre, au cœur du parc naturel régional du Morvan. Un comble pour l’apiculteur. « Comment le Parc naturel a-t-il pu cautionner ces pratiques agro-industrielles ? », s’interroge-t-il. Depuis quelques décennies, le bocage s’est transformé. Les élevages de charolais ont cédé la place au sapin. Une culture devenue aussi rentable que la vigne. Elle rapporte dans les 4.000 euros l’hectare.
« À côté de chez moi, les planteurs ont arraché des haies, canalisé des sources et drainé des zones humides. Ils ont même coupé à ras une parcelle de forêt et labouré les prés pour installer leurs sapins, explique Roger. Le terrain est en pente, alors tous les pesticides s’écoulent dans le lac du Crescent. J’ai alerté les autorités, la gendarmerie, le préfet, le conseil général, le député, les organismes de la protection de l’eau, le Parc… Mais personne ne bouge », regrette-t-il.
L’apiculteur se sent esseulé. Il ne pèse pas grand-chose face à ce secteur économique grandissant. Au mois de novembre, à Planchez-en-Morvan, à quelques kilomètres de Marigny-l’Église, une soixantaine de camions partent chaque jour remplis de sapins pour inonder le marché français, les magasins Truffaut, Carrefour ou Bricorama.
« Je vais pas laisser ma famille se faire contaminer »
Au cours d’un énième épandage, l’apiculteur a explosé. « Il était six heures du matin, je me dirigeais vers les ruches et j’ai vu mes voisins dans un tracteur en train de pulvériser des produits phytosanitaires et du soufre. » L’homme a d’abord fait de grands signes, leur a demandé d’arrêter. Sans résultat. « Je voudrais au moins qu’ils me préviennent. Ils ne peuvent pas faire ça impunément. Mes abeilles étaient de sortie. Je ne savais pas si elles reviendraient le soir. »
L’homme est allé chercher son fusil et a tiré dans la cuve remorquée par le tracteur. « Je ne suis pas un illuminé, se défend-il. J’ai tiré simplement sur un morceau de plastique. C’était le seul moyen de me faire entendre, une forme de légitime défense. Je ne vais pas laisser ma famille se faire contaminer. Mon fils vient de s’installer en agriculture biologique juste à côté. »
Le 12 novembre 2019, Roger était entendu au tribunal correctionnel de Nevers. Le Morvandiau de 67 ans a voulu transformer ce procès en diatribe contre les pesticides. Mais le président n’a eu de cesse de lui répéter qu’il était là pour répondre de ses actes. « L’audience ne porte pas sur le bien fondé de l’épandage », a-t-il tranché.
Fragilisé, Roger s’est enfermé. Son avocate, Me Élodie Picard, a affirmé au cours du procès que son client n’avait « pas d’autre choix. Soit il se tirait une balle dans la tête, soit il tirait dans la cuve. Heureusement qu’il a tiré dans la cuve ! »
Un mois plus tard, Roger confie à Reporterre avoir songé au suicide. « J’ai failli sombrer », dit-il pudiquement. L’apiculteur a été condamné à six mois de prison avec sursis. Il a l’interdiction d’entrer en contact avec un membre de la société et de porter une arme pendant cinq ans. Il devra également débourser 6.000 euros au titre des préjudices moral et matériel et pour les frais de justice.
« C’est énorme compte tenu de mes faibles revenus, déplore-t-il. Sur quinze ans, après avoir retiré 20 % de perte due à la mortalité naturelle des abeilles, j’estime à 170.000 euros la perte d’exploitation due aux produits phytosanitaires employés par les planteurs de sapins, calcule-t-il. Moi, je n’ai jamais été indemnisé. »
« Le sapin reçoit entre 80 et 100 traitements chimiques dans sa vie »
Localement, cette histoire a fait bouger les lignes. Roger est soutenu par plusieurs dizaines de personnes. Une pétition a été lancée. « On fait circuler une caisse de solidarité. On essaye d’être autour de lui. Je vends ses pains d’épices sur les marchés, raconte Marie-Anne Guillemain, une céramiste membre de l’association locale Adret Morvan. Le but de cette cagnotte : aider l’apiculteur à racheter ses ruches.
L’affaire reflète un sentiment de ras-le-bol plus général exprimé par de nombreux habitants de la région. « En France, peu de gens savent que les sapins de Noël sont cultivés de manière industrielle. On croit tous que c’est naturel et respectueux de l’environnement, mais c’est faux », s’exclame Marie-Anne, également animatrice du livret forêt à la France insoumise.
« En moyenne, un sapin en conventionnel reçoit dix traitements par an. Des fongicides, des herbicides, du glyphosate, énumère Hugo Querol, un professionnel du secteur qui s’est lancé dans le sapin de Noël bio. « L’arbre est coupé entre 8 et 10 ans. Il aura donc reçu entre 80 et 100 traitements chimiques au cours de sa vie. C’est considérable. »
Des hormones de croissance sont également utilisées pour donner du volume au sapin et lui assurer sa forme conique. Or, ces produits ont des tendances cancérigènes.
Comme nous l’apprend le parc du Morvan :
Afin d’obtenir une croissance apicale contrôlée des arbres de Noël, des régulateurs de croissance chimique sont parfois appliqués en plus des engrais et pesticides divers. Il s’agit la plupart du temps de molécules inhibant la synthèse des gibbérellines, ces hormones végétales favorisant l’élongation cellulaire. Toutefois, ces produits ne sont pas sans poser un certain nombre de problèmes (…) Du point de vue toxicologique, le daminozide est suspecté de cancérogenèse. »
Quelques scandales ont d’ailleurs éclaté. En 2010, une étude de l’Agence régionale de santé a révélé que des traces de pesticides avaient été retrouvées au niveau d’un captage d’eau potable à Champeau-en-Morvan. Le produit incriminé est du « dichlobénil », un puissant herbicide, possible cancérogène, utilisé dans les monocultures de sapins. La substance a été interdite depuis 2012 mais la pollution est toujours présente localement.
« Aucune enquête sanitaire n’a été faite, dit Hugo Querol. Mais on peut imaginer qu’un sapin, après avoir été coupé, peut continuer à exhaler des substances chimiques, d’autant plus dans une zone confinée, à proximité d’un poêle ou d’une source de chaleur. »
De son côté, Roger milite désormais pour que les traitements chimiques soient interdits à proximité des zones d’habitation. « C’est quand même fou d’en arriver là, pour une belle fête comme Noël. »
PESTICIDES ET RIVERAINS,
ASSEZ DE TARTUFFERIES !
Jamais l’exposition des riverains aux pesticides n’a occupé tant d’espace dans la sphère médiatique. Les arrêtés municipaux anti-pesticides qui se multiplient y sont pour beaucoup. Ils reflètent l’inquiétude grandissante d’une société civile informée et d’une réelle volonté politique de certains édiles de protéger la santé de leurs concitoyens. Ces arrêtés qui menacent d’engorger les tribunaux administratifs commencent à inquiéter le pouvoir en place. C’est d’ailleurs la première fois que le ministère de la santé cosigne un Communiqué de presse aux côtés de celui de l’agricultre.
La présence du Ministère de la santé, grande absente sur ces questions pourrait être une raison de se réjouir, si l’on avait pas entendu Madame Buzin réciter un argument du manuel Monsanto et menacer du retour de maladies et ravageurs disparus pour justifier l’utilisation des pesticides.
Alerte aux Toxiques travaille et collabore depuis plusieurs années avec d’autres organisations locales sur la question de l’exposition des riverains, une notion absente des textes règlementaires. La définition de cette notion par l’ANSES a le mérite d’exister et de cadrer « ceux qui travaillent habitent ou fréquentent les zones de culture et ceux qui s’y trouvent de manière fortuite.
Si Alerte aux Toxiques a tenu à adresser courrier de soutien au Maire de Langouët, auteur du premier arrêté anti-pesticides, il n’en a pas été de même pour la mairesse de Parempuyre. La raison de cette différence de traitement s’explique par les positionnements respectifs des élus : Daniel Le Cueff a interdit l’utilisation de tous pesticides de synthèses à moins de 150 mètres de toutes habitations ou bâtiment professionnel, dans son arrêté, la commune bretonne est engagée dans l’agriculture Bio depuis 20 ans. Béatrice de François a elle interdit l’utilisation des produits issus de la chimie de synthèse et les produits de traitements Bio.
Elle abonde ainsi dans le sens du ministre de l’Agrochimie, Didier Guillaume qui impose une confusion dangereuse entre chimie de synthèse et traitements Bio et qui déplace ainsi le cœur du débat. Son annonce de 3, 5 ou 10 mètres en distance de sécurité est une tartufferie indigne d’un ministre qui a déjà beaucoup marqué les esprits dans la société civile. Tant la notion de présence des pesticides dans l’air que nous respirons (Enquête ATM0 2018), dans les sols, les cours d’eau, jusque dans les cordons ombilicaux des enfants à naître est connue de la société civile.
Ces ZNT permettraient par ailleurs à la FNSEA d’agiter son chiffon rouge et de crier au scandale à propos d’une mesure qui empêcherait les agriculteurs de travailler en les privant de leur outil de travail.
Néanmoins, la réalité et la diversité des professionnels est à prendre en compte. si ces ZNT éatient appliquées, les propriétaires de petites parcelles ne pourraient plus travailler, n’en seraient capables que ceux qui ont de grandes parcelles, de grandes propriétés. Les petites propriétés à taille humaine et familiale n’auraient alors aucun avenir économique et ne subsisteraient que les grands propriétaires.
Une fois pulvérisées de pesticides, qu’adviendra-t-il de ces parcelles ? les propriétaires y installeront barbelés, miradors et toute personne non-professionnelle sera tenue à distance ? Non seulement cela cliverait encore plus le monde agricole et les riverains mais cela évincerait discrètement la question de l’exposition des salariés. Les buses anti-dérives présentées comme outil innovant existent en réalité depuis les années 80. Elles permettent surtout la récupération du produit et ne garantissent en aucun cas une déperdition des micro gouttelettes dues à une dérive inévitable.
Alerte aux Toxiques ne soutient pas ce projet d’agriculture où la cohabitation avec les autres activités humaines est impossible.
La vraie question est bien la nature des produits et non les distances de sécurité. Il y a une différence cruciale entre les produits issus de la chimie de synthèse et les produits de produits de traitements Bio : les risques de contracter certaines pathologies. Les risques entre des produits Cancérogènes, Mutagènes Reprotoxiques, perturbateurs endocriniens, SDHI et des risques comme de réactions cutanées, démangeaisons, problème autour de la sphère ORL ; encore faudrait-il coller son nez aux buses du matériel de pulvérisations.
Les études établissant les liens entre pathologies lourdes et irréversibles et pesticides de synthèse sont aujourd’hui connues de tous, ne serait-ce que la méta-étude de l’INSERM DE 2013. En revanche, à ce jour il n’existe pas de lien établi entre ces pathologies et produits de traitements Bio.
Non aux Zones de Non Traitement !
Oui aux Zones de Traitements Aménagés et à la cohabitation.
Des mesures concrètes et faciles à mettre en œuvre existent :
La suppression immédiate des pesticides les plus dangereux, les CMR, PE et SDHI est une mesure que nous réclamons depuis longtemps et pour laquelle nous avons mis à disposition une aide technique et gratuite à la disposition des vignerons qui souhaitent modifier leurs pratiques : Zéro CMR des calendriers de traitements du vignoble sans CMR qui sont en réalité un deux en un : 1ère année, suppression des CMR, 2ème année, suppression des pesticides de synthèse, les traitements restants sont tous issus homologués agriculture Bio.
Le traitement en Bio des parcelles qui entourent les 130 écoles de Gironde doit être imposé : Les enfants ne peuvent pas baigner dans les vapeurs de dangereuses substances pour leur santé d’avril à septembre chaque année. Les délais de ré-entrée des produits doivent être prises en compte pour les enfants scolarisés. Elle doit être étendue à tous les lieux qui accueillent du public.
D’autres mesures comme des installations de manchons à air visant à rendre public le contrôle de la vitesse du vent, l’implication des mairies dans l’information des jours des dates de pulvérisations pour les riverains.
Si ces mesures ont l’avantage d’établir un cadre, elles constituent aussi un moyen d’entamer un changement de pratique pour aller vers une agriculture respectueuse de la santé de l’homme et de l’environnement, du producteur au consommateur, seule agriculture viable pour l’avenir.
SANS TOXINE NI NUISANCE
Éliminons tout ce qui détruit la vie !
Éradiquons tous les poisons, les pesticides, fongicides, herbicides, PCB, bisphénol A, Parabènes, PFC, PBDE, perfluorés, phtalates, DDT, HCH, HCB, PCDD, dioxyne, solvants, détergents, métaux lourds, plastiques, particules fines, nanoparticules, perturbateurs endocriniens, vapeurs de bitume, CO2, SO2, NO2, NOx, ozone, OGM, additifs alimentaires, stress, surmenage, oppression, anxiété, dépression, insomnies, agressions publicitaires, conditionnement numérique, intoxication mentale, scintillement d'écrans, électrosmog, radiations nucléaires...
Résistance verte
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