UN LIEN ENTRE CANCERS ET TÉLÉPHONIE MOBILE

Publié le par Résistance verte

Conclusions définitives du Programme National de Toxicologie américain : des preuves évidentes entre ondes de téléphonie mobile et tumeurs chez l'animal

Après dix années d'études, 30 millions de dollars dépensés, et un processus robuste d'évaluation des résultats par des experts extérieurs, le NTP américain rend aujourd'hui ses conclusions définitives sur une étude dont l’objet était d'établir ou non un lien de causalité entre exposition aux ondes et cancer. Et elles sont sans appel : chez les rats mâles, l'apparition de tumeurs au niveau du coeur est reliée à l'exposition aux ondes 2 G et 3 G, et certaines preuves sont relevées concernant les tumeurs cérébrales et des glandes surrénales.

Hasard du calendrier, ces résultats arrivent au moment où 157 scientifiques et médecins et 86 ONG du monde entier en appellent à proposer des valeurs limites d'exposition réellement protectrices, en réaction aux nouvelles directives établies de manière non scientifique par l'ICNIRP, un organisme non indépendant de l'industrie, ayant pourtant mandat de l'OMS pour établir des valeurs guide.

Selon le Dr Gerd Oberfeld, du Département de Santé Publique de Salzburg en Autriche, on s'est mondialement appuyé depuis trop longtemps sur des directives partielles en matière d'exposition : “L'ensemble des preuves scientifiques des effets néfastes sur la santé de l'exposition aux CEM est accablant. Il n'est même plus nécessaire de faire appel au principe de précaution pour prendre des mesures.”

Faut-il rappeler que les résultats que vient de publier le NTP arrivent en complément de tout un corpus de récentes études, encore non intégrées dans les expertises d'évaluation du risque, comme par exemple l'étude Lerchl de 2015 confirmant le rôle de promotion des tumeurs chez la souris à des niveaux inférieurs aux valeurs limites, ou encore cette étude épidémiologique indienne parue en novembre 2017, montrant des dommages à l'ADN chez les riverains d'antennes à des niveaux d'exposition rencontrés usuellement dans l'environnement, notamment en milieu urbain.

Des problématiques que le NTP entend maintenant explorer à l'aide de dispositifs plus petits et permettant d'obtenir des résultats plus rapidement. Ces études porteront en effet sur le développement d’indicateurs physiques mesurables, ou de biomarqueurs, des effets potentiels des radiofréquences. Celles-ci peuvent inclure des changements de paramètres tels que les dommages à l'ADN dans les tissus exposés, qui peuvent être détectés beaucoup plus tôt que le cancer.

Les auteurs de l’étude NTP insistent, en outre sur la non prise en compte, dans leurs travaux des évolutions technologiques actuelles. Comme le note Wyde, toxicologue chef des études NTP : “La 5G est une technologie émergente qui n’a pas encore été évaluée. De ce que nous comprenons actuellement, il est probable que cela diffère radicalement de ce que nous avons étudié”. Rappelons que nombre de scientifiques s’inquiètent de l’arrivée de cette nouvelle technologie, à l’image de Lennart Hardell, lequel considère qu’ ”un moratoire sur le déploiement de la 5G devrait être mis en oeuvre.”

PRIARTEM, signataire de l'appel pour des valeurs limites réellement protectrices, réitère une nouvelle fois sa demande de réévaluation des niveaux de preuve en cancérogénicité par l'ANSES et l'abrogation du décret fixant les valeurs limites au niveau français. PRIARTEM se joindra également aux scientifiques et associations impliquées, afin de libérer l'OMS de l'emprise de l'influence de l'industrie dans la définition de sa politique en matière de champs électromagnétiques.

PRIARTEM http://www.priartem.fr/


Une étude américaine renforce les soupçons d’un lien entre cancers et téléphonie mobile

Les résultats préliminaires d’une vaste étude sur le rat suggèrent un accroissement de deux cancers rares sur les animaux exposés aux radiofréquences des téléphones portables.

Ce ne sont pour l’heure que des résultats partiels, mais ils sont de mauvais augure. Le National Toxicology Program (NTP) américain a mis en ligne, jeudi 26 mai au soir, la première partie d’une étude toxicologique de grande ampleur, suggérant un lien entre deux cancers rares et l’exposition à des radiofréquences de 900 MHz, modulées selon deux normes de téléphonie mobile : GSM et CDMA. Les données rendues publiques mettent en avant une « incidence faible » de gliome cérébral et d’une tumeur très inhabituelle, le schwannome cardiaque, chez les rats mâles ayant été exposés à ces radiofréquences. Aucun des rats du groupe témoin n’a développé ce type de cancers.

Pour le toxicologue Christopher Portier, ancien directeur adjoint du NTP, les résultats partiels présentés devraient suffire à ce que « les pouvoirs publics investissent plus, sans attendre, dans la recherche scientifique sur les impacts sanitaires de ces technologies ». Car même si les effets mis au jour n’étaient que ténus, l’affaire serait importante. « Vu l’usage mondial généralisé des appareils de communications mobiles, par des utilisateurs de tous âges, même une augmentation très faible de l’incidence d’une maladie résultant d’une exposition aux rayonnements électromagnétiques pourrait avoir des conséquences importantes pour la santé publique », notent en effet les chercheurs du NTP dans leur compte-rendu.

Stéphane Foucart, le Monde.

http://biorxiv.org/content/biorxiv/early/2016/05/26/055699.full.pdf

https://www.lemonde.fr/sante/article/2016/05/28/une-etude-americaine-renforce-les-soupcons-d-un-lien-entre-cancers-et-telephonie-mobile_4928063_1651302.html

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