SANS NATURE PAS DE FUTUR
Disons que nous sommes animés par un pressant sentiment d’urgence. La planète est en surchauffe avérée, les écosystèmes s’effondrent, les océans s’engorgent de plastique, les catastrophes « naturelles » se multiplient, les misères – toutes les misères – galopent, des populations en panique se jettent à la mer pour peut-être survivre.
Le pouvoir politique, dans son ultime discrédit, échoit de plus en plus à des fous, et pendant ce temps les puissances capitalistes déchaînent leur rapacité de fin du monde plus sauvagement que jamais ; elles cherchent à gratter quelques années encore avant l’apocalypse annoncée, quelques années d’empoisonnement rentable de plus, quelques années de surexploitation supplémentaires.
Nos gestes sont parfois maladroits, nos cris sont peut-être inaudibles, nos raisons généralement rendues incompréhensibles et bientôt, à coup sûr, répréhensibles.
Mais si nous appelons au soulèvement, c’est que tout cela ne peut plus durer.
C’est que nous avons l’impression que nos semblables se laissent endormir par les gouvernements d’un sommeil en forme de cercueil.
C’est que toute cette façade gouvernementale faite de responsables de rien du tout n’est qu’un paravent de communication qui ne cherche qu’à gagner un peu de temps.
C’est que, lorsque chacun se décide à reprendre en main les conditions d’une survie de plus en plus menacée en cessant de déléguer à ceux qui nous ont menés au désastre l’organisation de leur existence, cela porte un nom : cela s’appelle l’insurrection, qui n’est ni le chaos ni la promesse toujours déçue d’un meilleur gouvernement.
Il faut arrêter la machine, de toute urgence.
L’organisation présente de la vie ne recèle à l’évidence aucun avenir.
Un cauchemar climatisé reste un cauchemar.
Personne ne fera notre salut pour nous.
Des lycéens
https://lundi.am/Marche-pour-le-climat-les-petits-pas-ca-ne-suffit-pas (extrait)