LE MUR DE LA HONTE À MARSEILLE

Publié le par Résistance verte

Comme ultime réponse à la contestation populaire contre son projet piloté par la Soleam, société d'aménagement, la mairie de Marseille monte un mur de béton entre les habitants et La Plaine, pour la «réaménager» par l'agence APS. Marseille prend ainsi le visage du Mexique, de Belfast, de Gaza, ou de Berlin en 1961.

Voici la réponse de la mairie de Marseille au souhaits démocratiques de ses habitants, exposés dans mon dernier portfolio. Devant cette dérive aussi fière d'elle-même, je poste donc l'adresse suivante à l'agence APS. La "vision" urbaine de cette officine est à l'origine, ou au moins complice, de la condamnation d'une place libre, démocratique, accueillante, transformée en camp retranché faute de dialogue par deux bataillons de CRS : Agence APS, message envoyé de ma part sur votre site ce jour 29 octobre 2018 Jour de deuil de la libre circulation, préparatoire à la prise de contrôle sécuritaire et paranoïaque sur la ville de Marseille :

"Bonjour.

Je m'appelle Fabrice Loi. Je suis écrivain, charpentier et vis à La Plaine. Je vous écris pour vous dire que votre projet d"aménagement", et surtout la manière dont il est amené sont un scandale sans précédent. Votre nom, ou plutôt celui, volontairement froid et abstrait, qui se voudrait élégant, de votre agence APS, eh bien dans le monde, et dans celui de votre métier, est entaché. Le ridicule et l'obscénité du mur de béton amené par les forces armées à la place Jean Jaurès, à Marseille, comme à Belfast ou à Gaza, pour couvrir vos agissements paysagers de commande fait déjà suite à ce qui pourrait être la plus grande méprise de votre agence. Réagissez. Il n'y a pas que l'argent qui compte ; prenez politiquement position, comme l'éthique de votre métier vous l'ordonne. Vous vous couvrez d'opprobre.

Le Mur de la Honte, à Marseille, s'il n'est pas mis à bas collégialement sera pendant des années un but de visite. Une horrible curiosité. Vous tuez un quartier, des vies, des commerces qui seront réattribués de manière opaque et spéculative. Ce mur aveugle, atroce, carcéral symbolise déjà, maintenant, à lui tout seul l'absence de concertation et de démocratie qui plombe notre ville. Il montre le pouvoir de l'argent dans notre pays marseillais et est, que vous le vouliez ou non, associé à votre nom, agence APS. Vous voilà collaborateurs de dizaines de cars de police qui protègent votre projet, qui n'est pas celui des habitants, qui n'en veulent pas. On tue leurs arbres, leurs vies, on surveille et quadrille l'espace en votre nom.

Votre honneur, votre dignité de citoyens et de professionnels exige que vous preniez publiquement position sur ce que vous prétendez faire de notre ville. Répondez. Justifiez vos murs, et votre association à des projets antidémocratiques.

Cordialement, Fabrice Loi.

https://blogs.mediapart.fr/671095/blog/301018/marseille-le-mur-de-la-honte

LE MUR DE LA HONTE À MARSEILLE
LE MUR DE LA HONTE À MARSEILLE
LE MUR DE LA HONTE À MARSEILLE
LE MUR DE LA HONTE À MARSEILLE
LE MUR DE LA HONTE À MARSEILLE
LE MUR DE LA HONTE À MARSEILLE

LA BATAILLE DE LA PLAINE CONTINUE

https://rebellyon.info/La-bataille-de-la-Plaine-19712

Depuis le 11 octobre 2018, date de début du chantier de rénovation de la place promis par la mairie pour gentrifier le quartier, la colère des habitant.e.s et usager.e.s ne retombe pas. Après 8 premiers jours d’altercations avec les CRS, de tronçonnage d’arbres, d’occupation de la place, de répression physique et judiciaire, de grosses manifestations, de résistance et de petits bousillages de l’avancée des travaux, ceux-ci sont suspendus, de fait, le 19 octobre. Le temps pour la préfecture et la Soléam - officine de la mairie de Marseille chargée de l’aménagement et de la gentrification de la ville - d’élaborer une "sécurisation" à la hauteur de l’écrasement du quartier qu’ils ont planifiés : un véritable mur d’enceinte. Voici une synthèse de la situation jusqu’à présent.

Un projet sans concertation, un quartier opposé au projet [2015-2018]

Depuis 2015, un certain nombre d’habitant.e.s et d’usager.e.s du quartier font entendre leur voix contre le projet de la Soléam qui rime plus avec nettoyage social qu’avec remise en état de la place que la mairie laisse pourrir volontairement. Cette "montée en gamme" du quartier, synonyme de gentrification, déplait à de nombreux plainard.e.s. Certain.e.s se regroupent en assemblée : cela devient la désormais fameuse Assemblée de la Plaine. Il faut défendre ce quartier historique ! La mairie, comme avec Euromed et l’aménagement de nombreux autres quartiers, ne l’entend pas de la même manière, en préférant opacité, brutalité et gros pognon...

https://mars-infos.org/la-bataille-de-la-plaine-3470

 

Publié dans Environnement

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article