ABANDON PRESUMÉ DE L'A45

Publié le par Résistance verte

Abandon de l’A45 : VICTOIRE des opposant.e.s !

Madame Valérie FAURE-MUNTIAN, Députée de la Loire, rapporte les propos de Madame Elisabeth BORNE, Ministre des Transports, lors d'une réunion avec des élus de la Région Auvergne-Rhône-Alpes : "L'A45 est définitivement abandonnée ".

Remarques de la SCL (Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais) :
- La SCL se réjouit de cette excellente nouvelle
- Mais la SCL se réjouira vraiment que si l'A45 n'apparaît pas dans la loi LOM (Loi d'Orientation sur les Mobilités) qui sera votée en début d'année 2019 ! Donc restons prudents.
- La Déclaration d'Utilité Publique (DUP) concernant le projet A45 est valable jusqu'au 16 juillet 2020 et elle est reconductible : alors restons mobilisés car bien des revirement politiques peuvent encore se passer d'ici là...
- Il nous faudra lutter encore longtemps pour que les alternatives que la SCL propose depuis plusieurs décennies soient enfin prises en compte : beaucoup plus de ferroviaire, beaucoup plus de covoiturage, des transports par câble (cabines suspendues), beaucoup plus de vraies pistes cyclables sécurisées, beaucoup plus de bandes d'urgence sur l'A47 existante...

Vous pouvez néanmoins dire votre satisfaction dans ce sondage du quotidien Le Progrès car les partisans de l'A45 se déchaînent !

https://www.leprogres.fr/loire-42/2018/10/17/le-projet-d-a45-abandonne-qu-en-pensez-vous

Et vous pouvez lire aussi  l'annonce de la Ministre des Transports, Elisabeth BORNE :

https://www.leprogres.fr/rhone-69/2018/10/17/l-autoroute-a45-ne-se-fera-pas-la-ministre-explique-cette-decision

Nous exigeons un véritable plan B
pas un simple rafistolage de l'existant

Réunie ce mercredi 17 octobre, la coordination des opposants à l'A45 se félicite de l'abandon de ce projet d'autoroute, imaginé au siècle passé et vieux de plusieurs dizaines d'années : c'est une TRES GRANDE victoire, fruit d'une mobilisation citoyenne exemplaire qui a eu raison d'une autoroute inutile et destructrice. La mobilisation citoyenne paie : à l'été 2016, suite au vote des financements par les collectivités territoriales, les promoteurs de l'A45 étaient sûrs de leur coup ! Par leur détermination et leur capacité à réunir jusqu'à 10 000 personnes et 130 tracteurs les 1 et 2 juillet 2017 à Saint-Maurice sur Dargoire, les opposant.e.s ont montré que ce projet d'autoroute, qui n'aurait rien résolu, faisait face à une résistance déterminée sur le terrain.

La décision d'Elisabeth Borne s'explique par ce rapport de force institué sur le terrain : pour justifier sa décision, la Ministre évoque une « absence de consensus » et s'appuie sur le rapport Duron qui jugeait le projet de l'A45 « beaucoup trop controversé » et qui préconisait d'étudier les pistes alternatives. En affirmant qu'il n'est pas possible d'« ignorer le prélèvement de terres agricoles, l’impact environnemental, l’absence de débouché sur Lyon », Elisabeth Borne reprend certains des arguments que les opposant.e.s à l'A45 n'ont cessé de marteler depuis des années. Elle déboute ainsi les pro-A45 qui ont toujours préféré s'enfermer dans une impasse plutôt que travailler à une alternative compatible avec les grands défis d'aujourd'hui.

Née à l'automne 2016 pour donner une nouvelle impulsion à la mobilisation citoyenne, la coordination des opposants à l'A45, articulée autour des associations d'opposant.e.s historiques, d'un collectif de paysan.e.s et d'un collectif de naturalistes, renforcée par des habitant.e.s, des jeunes, des chercheurs et des citoyen.ne.s venus de différents horizons, tient à saluer et remercier l'engagement quotidien et déterminé de toutes celles et tous ceux qui ont contribué à faire reculer les bétonneurs et à préserver les terres agricoles, la biodiversité et les activités de nos territoires ! Ce n'était pas gagné. C'est fait.

Non à un rafistolage de l'existant sans ambition

La coordination des opposant.e.s s'étonne néanmoins que les discussions sur les « alternatives » à l'A45 se tiennent derrière portes closes, à l'abri des regards, que ce soit à la préfecture ou au ministère. Le rapport Duron ne préconisait-il pas « un débat public d’orientation multimodale à une échelle de territoire adaptée » avant toute nouvelle décision ? En se contentant d'évoquer l'élargissement du pont de Givors, la création de bandes d'arrêt d'urgence sur l'A47 et des travaux dans les gares, Elisabeth Borne propose de simples rafistolages de l'existant. Ce n'est pas à la hauteur des enjeux. La ministre des transports et les élus locaux doivent entendre que notre territoire mérite mieux que des décisions prises à la hâte, en catimini et sans stratégie de long terme.

Pour la coordination des opposant.e.s, les pouvoirs publics doivent arrêter de faire comme si la vallée du Gier n'était rien d'autre qu'un couloir autoroutier et ferroviaire entre Lyon et Saint-Etienne : c'est un territoire habité qui mérite des solutions pérennes et efficaces pour améliorer la vie de ses habitant.e.s. Alors que les experts du GIEC appellent les décideurs politiques à des décisions ambitieuses en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, il est plus que temps d'arrêter de faire comme si la situation actuelle pourrait être durablement améliorée sans réduire les besoins de mobilité, améliorer la qualité des transports, rapprocher les lieux de travail des lieux d'habitation, relocaliser les lieux de production, développer la consommation de produits locaux, stopper l'extension des zones pavillonnaires et zones d'activités, installer de nouveaux paysans en mesure de fournir les populations en produits de qualité et respectueux de l'environnement, réduire les émissions de gaz polluants et protéger la biodiversité, etc.

Oui à un véritable débat sur le futur de nos territoires !

La coordination des opposant.e.s appellent donc les pouvoirs publics à organiser le vaste débat public qui permettrait à toutes celles et ceux qui, habitant, vivant et/ou travaillant sur les territoires concernés, de peser sur l’avenir de leurs territoires et sur les décisions qui les concernent. Ni la ministre, ni le préfet pas plus que les élus locaux, ne sauraient trancher, à l’abri des regards, un débat qui n’a pas eu lieu. La coordination des opposant.e.s à l’A45 entend y contribuer, à sa mesure, sur la base d’un questionnaire (disponible ici) listant plus d’une douzaine de pistes alternatives à partir desquelles un débat de qualité nous semble possible.

La coordination des opposant.e.s rappelle enfin que la page de l’A45 sera définitivement tournée lorsque le Déclaration d’Utilité Publique (DUP) arrivera à terme (juillet 2020) ou sera abrogée : écartée par la porte, l’A45 ne doit pas revenir par la fenêtre.

Déclaration de la coordination des opposant.e.s à l'A45
Chabanière, le 17 octobre 2018

ABANDON PRESUMÉ DE L'A45

Publié dans Non A45

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article