ÉCOLO CAPITALISTE MYSTIQUE

LE SYSTÈME PIERRE RABHI
https://www.infolibertaire.net/le-clan-rabhi-a-lavant-garde-de-la-confusion/
Le Monde Diplomatique, août 2018 (extrait)
La panne des grandes espérances politiques remet au goût du jour une vieille idée : pour changer le monde, il suffirait de se changer soi-même et de renouer avec la nature des liens détruits par la modernité. Portée par des personnalités charismatiques, comme le paysan ardéchois Pierre Rabhi, cette « insurrection des consciences » qui appelle chacun à « faire sa part » connaît un succès grandissant.
ans le grand auditorium du palais des congrès de Montpellier, un homme se tient tapi en bordure de la scène tandis qu’un millier de spectateurs fixent l’écran. Portées par une bande-son inquiétante, les images se succèdent : embouteillages, épandages phytosanitaires, plage souillée, usine fumante, supermarché grouillant, ours blanc à l’agonie. « Allons-nous enfin ouvrir nos consciences ? », interroge un carton. Le film terminé, la modératrice annonce l’intervenant que tout le monde attend : « Vous le connaissez tous... C’est un vrai paysan. »
Les projecteurs révèlent les attributs du personnage : une barbichette, une chemise à carreaux, un pantalon de velours côtelé, des bretelles. « Je ne suis pas venu pour faire une conférence au sens classique du terme, explique Pierre Rabhi, vedette de la journée « Une espérance pour la santé de l’homme et de la Terre », organisée ce 17 juin 2018. Mais pour partager avec vous, à travers une vie qui est singulière et qui est la mienne, une expérience. »
Des librairies aux salons bio, il est difficile d’échapper au doux regard de ce messager de la nature, auteur d’une trentaine d’ouvrages dont les ventes cumulées s’élèvent à 1,16 million d’exemplaires. Chaussé de sandales en toute saison, Rabhi offre l’image de l’ascète inspiré. « La source du problème est en nous. Si nous ne changeons pas notre être, la société ne peut pas changer », affirme le conférencier.
Passé la soixantième minute, il narre le fabliau du colibri qui a fait son succès : lors d’un incendie de forêt, alors que les animaux terrifiés contemplent le désastre, impuissants, le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau avec son bec pour conjurer les flammes. « Colibri, tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu éteindras le feu ! », lui dit le tatou. « Je le sais, mais je fais ma part », répond le volatile. Rabhi invite chacun à imiter le colibri et à « faire sa part ». (…)
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LES COLIBRIS N’ÉTEINDRONT PAS L’INCENDIE
Le Monde Diplomatique, octobre 2017
Promoteur d’une « sobriété heureuse », Pierre Rabhi, qui se définit sur son site comme « l’un des pionniers de l’agriculture écologique en France », jouit d’un magistère étonnant. Lui qui loue la « puissance de la modération » est aujourd’hui admiré par des vedettes comme Leonardo DiCaprio. Lui qui, avec des accents mystiques, revendique l’humilité face à la nature et le travail de la terre est consulté par la presse parisienne, du Figaro à Elle, et star de l’édition — depuis 2000, il est auteur, coauteur ou préfacier d’une trentaine de livres. Mieux encore, les médias traditionnels ne sont pas les seuls à lui reconnaître une aura de sage : ceux qui cherchent à construire des voies alternatives en font autant. En témoigne notamment le documentaire La Révolution silencieuse (1), qui le cite en ouverture : « La vraie révolution est celle qui nous amène à nous transformer nous-mêmes pour transformer le monde. » On y suit un paysan suisse en train de passer de la production laitière conventionnelle à la culture biodynamique de variétés anciennes de blé. Une « révolution » qui n’est pas sans ressembler à un choix entrepreneurial — mais écologiquement vertueux.
« Et si la révolution s’inspirait de la nature ? », interroge également L’Éveil de la permaculture (2), où l’on retrouve Rabhi et qui rend compte de diverses initiatives d’autogestion et de formation en France — un panorama qui donne à penser que l’écologie pratique serait en soi révolutionnaire. Enseignant en permaculture (3), Éric Escoffier en synthétise l’essence : « La révolte et la voie politique, je n’y crois absolument pas. Par contre, c’est là, dans le jardin-forêt, qu’on va résoudre les problèmes. » Ce film illustre la fable du colibri, souvent citée par Rabhi, créateur du mouvement auquel l’oiseau a donné son nom : lors d’un incendie de forêt, tous les colibris se précipitent avec chacun sa goutte d’eau dans le bec pour la verser sur les flammes, afin de faire leur part, notion essentielle dans la pensée de Rabhi : « “Fais ta part sans attendre qu’un autre le fasse à ta place. Arrête de protester, de geindre et agis” : c’est le premier pas vers la convergence des consciences, préalable à toute fédération et coordination des “hommes de bonne volonté” (4). » Pour le « colibrisme », que le capitalisme ne préoccupe pas, « il ne peut y avoir de changement de société sans changement humain ». Il n’envisage jamais, par exemple, de loi contre les multinationales de l’agrochimie. Et, quand il est question de collectif, ce n’est pas pour organiser une lutte, c’est pour déplorer l’« immaturité collective », cause des maux du monde. La « révolution » ne peut qu’être privée.
Le film Qu’est-ce qu’on attend ? (5), de Marie-Monique Robin, ne parle pas de révolution. Elle y montre la transition écologique dans laquelle un maire a engagé un village alsacien, Ungersheim. Une initiative qui conjugue l’écologie pratique et l’écologie politique, dans un apprentissage tant de la démocratie, par l’action participative et décisionnaire, que de la planification écologique et de la solidarité sociale. Le film a des airs de parabole pour l’autogestion, où les citoyens s’informent et décident par et pour eux-mêmes sans s’en remettre à des experts ni à la délégation passive de pouvoir à une autorité centrale. Au « colibrisme » dépolitisé et libéralo-compatible s’oppose alors une vision dont les deux faces seraient indissociables : « pour transformer la société, il faut se transformer soi-même »… sans oublier que « le collectif, c’est la base de tout ».
Mikaël Faujour
(1) Lila Ribi, La Révolution silencieuse, Tipimages - Agora Films, 92 minutes, en salles depuis janvier 2017.
(2) Adrien Bellay, L’Éveil de la permaculture, Media Solution - L’École de la permaculture - Destiny Films, 2016, 82 minutes, en salles depuis avril 2017. Sortie en DVD prévue pour 2018.
(3) La permaculture est un mode d’agriculture durable respectueuse de la nature et des hommes.
(4) Pierre Rabhi, La Convergence des consciences, Le Passeur, Paris, 2016, 240 pages, 17,90 euros.
(5) Marie-Monique Robin, Qu’est-ce qu’on attend ?, M2R Films, 119 minutes, en salles depuis novembre 2016.
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L'ARNAQUE PIERRE RABHI
On vient d'acheter le dernier numéro du "Monde Diplomatique" (août 2018), consacrant un intéressant article à Pierre Rhabi intitulé : "Le système Pierre Rabhi, frugalité et business"...!" En effet, il existe un véritable marketing derrière la "sobriété heureuse" prônée par Pierre Rabhi : 1,16 millions d'exemplaires vendus de ses livres, déclinant un projet de retour à la tradition, quête spirituelle et rapport vrai à la nature. Le paysan ardéchois bénéficie d'un véritable culte de la personnalité : "cet homme est arrivé comme une véritable lumière dans ma vie" affirme son ancienne éditrice à "Actes Sud", et actuelle ministre de la Culture : Françoise Nyssen. Son fils et son petit-fils bénéficient à leur tour de cette mane, cette "petite entreprise, qui ne connait pas la crise".
Rabhi commence sa vie comme magasinier à Puteaux (Hauts de Seine), et non comme ouvrier à la chaine comme on peut le lire dans un de ses livres. Ca commence mal, Rabhi ment. Il se marie en 1961 et rejoint l'Ardèche. Là il rencontre Gustave Thibon, écrivain ardéchois, acclamé par Charles Maurras dans "l'Action Française". Thibon fut une des sources intellectuelles de l'idéologie ruraliste de Vichy. Une relation se noue entre les deux hommes, qui durera jusque dans les années 1990. Dans l'Ardèche, Rabhi travaille comme ouvrier agricole, écrit de la poésie, ébauche des romans. L'entrepreneur de vols charters "Point Mulhouse", Maurice Freund rencontre Rabhi, qu'il juge aussitôt être un "homme providentiel"(sic).
Rabhi a mis au point une méthode d'engrais organique adaptée aux conditions du Sahel. Mais René Dumont, futur candidat écoligiste aux présidentielles et bon connaisseur des questions agricoles au Sahel est épouvanté par ce qu'il découvre. Et dénonce le manque de connaissances scientifiques de Rabhi. Rabhi se présente souvent comme "expert international" des questions agricoles qu'il n'est absolument pas.
Son projet social vise à se mettre en retrait du monde dans une ascèse intime : nullement à remettre en cause les structures de ce pouvoir. Rabhi fait d'ailleurs même l'éloge de la pauvreté, et critique "le secourisme social" à la façon de Laurent Wauquiez...!
Entre 2004 et 2016, 2350 bénévoles se succèdent sur ses terres, en échange d'un repas et d'un hébergement sous la tente.La production de légumes repose sur deux salariés à temps partiel, un escadron de volontaires, les "wwoofers". Certains claquent la porte, s'estimant exploités.En clair, Rabhi fait suer le burnou des autres.
En 2009, il participe à l'université d'été du MEDEF. Et rencontre de grands employeurs : VEOLIA, CLARINS, HSCB, Yves Rocher, Weleda, etc. Les rapports de son association parlent de la nécessité "de réunir un PDG, un agriculteur, un élu, un artiste pour trouver ensemble des solutions" (sic). En clair, Rabhi pratique le syncrétisme idéologique le plus total. Rabhi déjeune avec Macron au cours de la campagne présidentielle, extimant "qu'il s'agit d'un homme de bonne volonté"(sic). Il devient ami avec Stéphane Coum, Directeur des opérations de Carrefour, trois mois après que Bompard, le PDG de Carrefour, annonce la suppression de 2400 emplois.
On peut témoigner du succès incroyable de Rabhi : la publicité que lui fait France Inter, ses "colloques" à répétition, tous dithyrambiques sur le projet de vie frugal, qu'il défend en principe Un jour, je me suis disputée avec une fille sur Linkedin, parce qu'elle ne voulait pas écouter mes conseils de prudence vis à vis de ce faux essayiste.
Avec Rabhi et au delà de son cas, on voit comment les français 2018 sont prêts à adhérer à la première fable venue, pourvu qu'elle fasse baisser d'un cran la pression et l'angoisse causées par la société libérale. Rhabi nous fait oublier l'esssentiel : l'acquis des luttes passées en faveur d'une vie meilleure, la nécessité de poursuivre cette lutte emancipatrice.
Son vichysme 2018 est une machine à désorienter les consciences. L'article du Diplo ne surprend pas : il est vrai que depuis quelques temps, ca sentait l'embrouille. Les lettres d'amour à l'hectolitre recues de ses lectrices montraient clairement le statut de ce Monsieur : Gourou majuscule. tandis qu'il nous vendait un projet de societe ruraliste, ne visant nullement a changer le monde, promouvoir une idée disjointe de la pensÉe libérale, qu'on se le dise...!.
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RÉAC, CATHO INTOLÉRANT, IMPOSTEUR ?
Une longue enquête du Monde diplomatique s'attaque à l'image de Pierre Rabhi, figure de l'écologie option "spiritualité et retour à la Terre". Des tendances qui cacheraient mal un certain conservatisme s’accommodant fort bien du néo-libéralisme, et l'absence de toute base scientifique à ses travaux. Retour sur celui à qui les médias ont donné une large tribune bienveillante ces dix dernières années.
Pierre Rabhi est-il un imposteur ? Le vieux paysan souriant au pantalon de velours , figure de l'écologie politique et du mouvement "Colibris", auteur de best-sellers et squatteur régulier de plateaux télévisés ou radio où il prône une “"révolution intérieure" ”(et que nous avions rencontré en 2012), fait l'objet ce mois-ci d'un portrait-enquête (très) critique dans “Le Monde diplomatique” intitulé "le système Pierre Rabhi". Lui sont reprochés pêle-mêle son rapport avec des personnalités plus ou moins vichysso-compatibles, l'échec de son modèle agronomique qui exploite des travailleurs bénévoles, et ses liens avec des dirigeants de grandes entreprises. Sur Twitter, l'auteur de l'article pointe même le discours chrétien intolérant qu'il tiendrait à l'abri des micros des journalistes. Très loin de l'image du gentil papy prônant le retour à la terre et le lien avec la nature, d'habitude développée dans les médias.
"La puissance infinie de l’amour prôné par le Christ comme la plus grande énergie qu’un être humain puisse générer est à l’évidence la seule solution capable de redonner sens et pérennité à notre histoire." ”Citation du Pape François ? De mère Teresa ? De Christine Boutin ? En réalité, pas de chrétien célèbre derrière cette phrase, mais Pierre Rabhi. Dans le bulletin de l'association Les amis de Solan qu'il a fondée en 1995 pour soutenir les sœurs de ce monastère orthodoxe du Gard, qu'il aurait aidées à faire de leur lieu de vie“ ”“"une sorte d'écosite expérimental d'intérêt général"”, comme il l'affirme sur le site de l'association, Rabhi adopte un ton étonnant. La citation a été pointée par le journaliste Jean-Baptiste Malet sur Twitter parmi d'autres citations de même source où le chantre de l'agro-écologie loue "l'intelligence divine que révèle la vie sous toutes ses formes" ou s'interroge sur "une puissance maléfique extraordinaire qui met de l'inhumanité en nous". La "seule solution" : cette phrase en particulier dénote d'un ton surprenant dans sa référence directe au Christ. Car jusqu'à présent, Pierre Rabhi s'est plutôt présenté comme areligieux, à de nombreuses reprises, même si les références au“ "divin"” et à "la création" abondent dans son discours. Interrogé sur la question en 2011, celui qui a été élevé dans l'Islam du côté de sa famille biologique, et dans le catholicisme par sa famille adoptive -il a alors choisi de se convertir et de prendre le nom de Pierre- déclarait alors admirer “"la vie, et en admirant la vie, j'admire le divin. Et donc il y a une dimension spirituelle qui est permanente.” Difficile d'être plus clair.“
Pour l'ancienne journaliste de Rue89 Sophie Caillat, qui a co-écrit un livre d'entretien avec Rabhi intitulé “Il ne suffit pas de manger bio pour changer le monde”, “"il n'y a pas de nouveauté du tout"” dans sa collaboration avec les sœurs de Solan. Même analyse du côté de Jade Lindgaard, journaliste spécialisée dans les questions environnementales pour Mediapart, qui a consacré en 2016 un long portrait critique à Rabhi, et souligne que des passages du film biographique qui lui est dédié, “Au nom de la Terre”, y ont même été tournés. On voit aussi le monastère dans son portrait dans l'émission "13h15 le samedi" du 7 octobre 2017 sur France 2, et la collaboration entre Rabhi et le monastère est affichée sur le site du paysan. Rien de secret, donc, même si la citation faisant référence au Christ est particulièrement catégorique.
Permet-elle cependant de lever le voile sur des accointances de Rabhi avec les conservateurs religieux, voire avec l'extrême-droite ? C'est en tout cas la critique faite par Jean-Baptiste Malet dans “Le Monde diplomatique”. Il y révèle une amitié, à partir des années 1960, avec Pierre Richard, médecin, écologiste avant l'heure, instructeur d'un chantier de la jeunesse sous Vichy. Une "expérience hygiéniste, nationaliste et paramilitaire"” qui "l'influence durablement"”, écrit Malet. Surtout, Rabhi entretient "une relation" avec le monarchiste Gustave Thibon, loué par Maurras et selon Malet "l'une des sources intellectuelles de l'idéologie ruraliste de Vichy". "Dans le paysage éditorial français, Thibon a précédé Rabhi en tant que figure tutélaire du paysan-écrivain "enraciné" poursuivant une quête spirituelle au contact de la nature", ”détaille le journaliste. De quoi compromettre Rabhi ?“ ”Pas pour Fabrice Nicolino, ex chroniqueur d'“Arrêt sur Images”“”, qui publie sur son blog un long article de défense de son “"ami"” Pierre Rabhi. Ainsi, à propos de Thibon, il écrit : “ "Par des procédés casuistiques rebattus, Malet présente Thibon comme un soutien déclaré de Vichy, ce qui ne s’est pourtant pas manifesté pendant la guerre. A-t-il reçu, comme d’autres, la Francisque ? A-t-il écrit des mots d’épouvante dans la presse collabo ? Non, non et non." ”Sur son implication dans le régime de Vichy, on peut néanmoins noter que Thibon a bel et bien prononcé un discours sur l'autorité et le chef aux chantiers de la jeunesse de Vichy en 1942.“
Quant à Rabhi lui-même, il a ouvertement tenu dans le passé des propos conservateurs. Comme cette phrase, tirée du livre d'entretiens “Pierre Rabhi, semeur d'espoirs” paru en 2013 chez Actes Sud : "Je considère comme dangereuse pour l'avenir de l'humanité la validation de la famille "homosexuelle", alors que par définition cette relation est inféconde". Dans une interview publiée par Reporterre la même année, il clarifie sa position. S'il se dit“ "plein de compassion à l'égard de ceux qui ont été victimes de discrimination et d'exaction", il estime qu'avec le mariage pour tou.te.s “on crée des phénomènes de société qui n'en sont pas." Il réaffirme aussi son opposition à la PMA, un "mécanisme de procréation artificielle" qu'il compare à "l'agriculture chimique" (sans s'exprimer sur le recours à la PMA pour les couples hétérosexuels), mais se dit favorable aux adoptions homoparentales. Une position essentialiste qu'il réitère à propos de l'égalité femmes-hommes, en 2018. “"Il ne faudrait pas exalter l'égalité. Je plaide plutôt pour une complémentarité : que la femme soit la femme, que l'homme soit l'homme et que l'amour les réunisse", déclare-t-il dans une interview donnée au magazine Kaizen qui vise à diffuser les idées du mouvement Colibris, titrée "le féminin est au cœur du changement". Une naturalisation des rapports sociaux en continuité avec sa vision d'une nature idéalisée, dans laquelle l'intervention de l'humain à travers ses “produits chimiques" ”ne pourrait être que néfaste.
Le retour à une nature bienveillante semble donc être sa seule boussole idéologique. Pour le reste, "la notion d’injustice sociale n’apparaît presque jamais dans son discours. L’exploitation des travailleurs précaires non plus, alors qu’ils sont pourtant les premières victimes de l’exposition aux matières dangereuses pour la santé sur leur lieu de travail", notait Jade Lindgaard dans le long portrait qu'elle lui a consacré en 2016. La suite logique de l'esquive systématique des sujets clivants. Lui qui fait l'apologie de la pauvreté comme les textes de l’Évangile - "Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous" - semble moins adepte de la version des Béatitudes par Saint-Luc qui lui, ajoute "Malheureux, vous, les riches !". Car des amis riches, Pierre Rabhi en a beaucoup, comme le soulignait une enquête de Vanity Fair.
Patrons de grandes entreprises dont McDonald's ou Carrefour, actrices comme Marion Cotillard : Rabhi prend ses marques avec le star system depuis une dizaine d'années, quand il a commencé à bénéficier d'une communication professionnelle, mise en place par Cyril Dion, co-auteur du film Demain, et fondateur du mouvement Colibris, inspiré de la philosophie de Rabhi. "On a fait de plus en plus de médias, racontait-il à Vanity Fair, et des événements inédits, comme une intervention sur le campus de HEC pour l’université d’été du Medef et quelques tables rondes avec des banquiers. On a surtout professionnalisé les conférences, à raison d’une par semaine environ, et dégagé un petit salaire pour Pierre [il perçoit aujourd'hui 1 200 euros à chacune de ses interventions]." Une stratégie qui paye. Si Rabhi s'est vu consacrer des reportages télévisés dès les années 1980, c'est surtout depuis le début des années 2010 qu'il bénéficie de longues interviews radio ou télé, dont on peut dire qu'elles lui apportent généralement peu de contradiction. Ainsi de Jean-Jacques Bourdin qui le reçoit le 16 octobre 2015 sur RMC. “"Qui êtes-vous ?"” lui demande le journaliste, qui reste tout au long de l'interview sur des questions d'ordre personnel, ou sur des considérations générales. “"vous vous êtes éloigné de toute technologie ?" "Aujourd'hui, vous partagez le progrès ?" "Vous défendez la modération..." "Vous êtes militant ?"” En réponse, forcément, Rabhi raconte son histoire et ou développe des considérations vagues sur“ "la Terre qu'on est en train de tuer."” Même refrain en octobre 2017, au micro de Léa Salamé sur France Inter. Là encore, les grands principes sur la "nécessité de la modération", la "quête du bonheur" ou "l'harmonie avec les lois de la vie" se succèdent, sans propos très précis ou prise de position risquée. Rares sont les journalistes qui remettent en cause son discours “"angélique sur la nature"”, comme Géraldine Muhlmann en octobre 2014 dans Les grandes questions sur France 5“,” qui l'interpelle sur “"la nature"” qui est “"dangereuse"”, citant “"virus"” et “"bactéries". "Ce sont eux qui ont inventé l'arme atomique ?"” évacue Rabhi d'une pirouette.“
Surtout, ses résultats concrets ne sont jamais interrogés. “”Dans son enquête pour “Le Monde diplomatique”, Malet remet en cause les principes agronomiques sur lesquels Pierre Rabhi fonde son modèle. Son système, la biodynamie, est issu de l'anthroposophie, une pseudo-science. D'ailleurs, note Malet, son travail dans la région du Sahel dans les années 1980 a été vivement critiqué par un grand écologiste et agronome, René Dumont. Pierre Rabhi, écrivait-il dans son expertise du centre dirigé par Rabhi en 1986, "enseignait encore que les vibrations des astres et les phases de la Lune jouaient un rôle essentiel en agriculture et propageait les thèses anti-scientifiques de Steiner, tout en condamnant Pasteur."
Si Rabhi a acquis une certaine notoriété, ce n'est pas seulement grâce à ses principes spirituels, mais aussi en tant que pionnier de l'agro-écologie. Mais sur quoi se fonde son expertise ? L'infrastructure d'agro-tourisme des Amanins dans la Drôme, fondée par Rabhi et l'entrepreneur de la plasturgie Michel Valentin n'a jamais été expertisée, mais n'atteint pas l'auto-suffisance alimentaire, alors même qu'elle bénéficie du travail bénévole de plus de 150 volontaires chaque année... bien loin des conditions de travail de la plupart des agriculteurs. Même situation au Mas de Beaulieu fondé par l'association Terre et humanisme, anciennement Les Amis de Pierre Rabhi, que le groupe ardéchois de l'Association française pour l'information scientifique avait visitée en 2012, concluant à un grand amateurisme. Pas de quoi pavoiser a priori. Mais peu importe, puisque Rabhi ne s'embarrasse de toute façon guère de citer des travaux scientifiques ou les résultats concrets de son travail. Pourquoi pas, mais dans ce cas, ne faudrait-il pas préciser au public que ses préceptes, si louables soient-ils, restent tout à fait
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DU NOUVEAU SUR PIERRE RABHI ET SON SYSTÈME
J-B Malet, Le Monde Diplomatique, août 2018
https://labiodynamieaurisquedelanthroposophie.com/2018/07/29/du-nouveau-sur-pierre-rabhi/
RABHI EST OPPOSÉ AU paradigme global des LUMIÈRES, « obscurantisme moderne »
(Il) n’a jamais publié d’ouvrage d’agronomie ni d’article scientifique. Et pour cause. «Avec l’affirmation de la raison, nous sommes parvenus au règne de la rationalité des prétendues Lumières, qui ont instauré un nouvel obscurantisme, un obscurantisme moderne, accuse-t-il, assis dans la véranda de sa demeure de Lablachère, en Ardèche. Les Lumières, c’est l’évacuation de tout le passé, considéré comme obscurantiste. L’insurrection des consciences à laquelle j’invite, c’est contre ce paradigme global. »
LA SOBRIÉTÉ HEUREUSE SÉDUIT LES GRANDES ENTREPRISES… QUI LICENCIENT EN TOUTE BONNE CONSCIENCE ÉLASTIQUE LE LUXE DE LA PROTECTION SOCIALE la «sobriété heureuse (18) », expression bien faite pour cacher un projet où même la protection sociale semble un luxe répréhensible : «Beaucoup de gens bénéficient du secourisme social, nous explique Rabhi. Mais, pour pouvoir secourir de plus en plus de gens, il faut produire des richesses. Va–t–on pouvoir l’assumer longtemps ? » Pareille conception des rapports sociaux explique peut-être le fonctionnement des organisations inspirées ou fondées par le sobre barbichu, ainsi que son indulgence envers les entreprises multinationales et leurs patrons.
À partir de 2009, année marquée par la participation de Rabhi à l’université d’été du Mouvement des entreprises de France (Medef), le fondateur des Colibris rencontre des dirigeants de grandes entreprises, comme Veolia, HSBC, General Electric, Clarins, Yves Rocher ou Weleda, afin de les «sensibiliser». Les rapports d’activité de l’association Colibris évoquent â cette époque la création d’un «laboratoire des entrepreneurs Colibris » chargé cc de mobiliser et de relier les entrepreneurs en recherche de sens et de cohérence ». «On peut réunir un PDG, un associatif, une mère de famille, un agriculteur• un élu, un artiste, et ils s’organisent pour trouver des solutions qu’ils n’auraient jamais imaginées seuls ».
Désireux de stimuler cette imagination, Rabhi a également reçu chez lui, ces dernières années, le milliardaire Jacques-Antoine Granjon, le directeur général du groupe Danone Emmanuel Faber, ainsi que M. Jean-Pierre Petit, plus haut dirigeant français de McDonald’s et membre de l’équipe de direction de la multinationale. «J’admire Pierre Rabhi je vais à toutes ses conférences », clame M. Christopher Guérin, directeur général du fabricant de câbles Nexans Europe (26 000 salariés), qui se flatte dans le même souffle d’avoir «multiplié par trois la rentabilité opérationnelle des usines européennes en deux ans » (Le Figaro, 4 juin 2018). Rabbi a également déjeuné avec M. Emmanuel Macron durant sa campagne pour l’élection présidentielle. « Macron, le pauvre, il fait ce qu’il peut, mais ce n’est pas simple, nous déclare–t–il. li est de bonne volonté, mais la complexité du système fait qu’il n’a pas les mains libres. »
À force de persévérance, les consciences s’éveillent. Le 8 mai 2018, à Milan, dans le cadre du salon de l’agroalimentaire Seeds & Chips, M. Stéphane Coum, directeur des opérations de Carrefour Italie, disserte devant un parterre de journalistes et d’industriels. Trois mois à peine après que M. Alexandre Bompard, président-directeur général de Carrefour, a annoncé 2 milliards d’euros d’économie, la fermeture de 273 magasins et la suppression de 2 400 emplois, le dirigeant de la succursale italienne fait défiler une présentation. Soudain, une citation appelant à l’avènement d’un «humanisme planétaire» apparaît à l’écran, accompagnée d’un visage au sourire rassurant. Il y a six ans, j’ai commencé à lire Pierre Rabhi, déclare ce patron colibri. Pour que nous parvenions au changement, il faut que chacun « fasse sa part ». Nombreux sont aujourd’hui ceux qui veulent changer le monde, et c’est aussi la volonté de Carrefour: »
Réconcilier grande distribution et sollicitude environnementale, grandes fortunes et spiritualité ascétique, la sobriété heureuse est décidément une notion élastique. »
(fin de citation du monde diplomatique)
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RENCONTRE COLIBRIS – LE MONDE
Au Festival International de Journalisme devrait permettre aux lecteurs de découvrir les étonnantes – et inquiétantes – dimensions prises par le mouvement Colibris, représentés à cette rencontre par Vincent Tardieu.
Vincent Tardieu dirige
• Le Pôle Inspirer (270 000€ de budget en 2016 hors Boutique Colibris) qui comprend :
• les supports médias sur lesquels s’appuient Colibris dans sa mission « Inspirer » ;
• le porte-parolat ;
• les campagnes d’actions comme
• « (R)évolution Intérieure » ou le « Projet Oasis ».
La rencontre Colibris/Le Monde porte sur le développement des outils en libre accès et des réseaux collaboratifs.
Parmi leurs si nombreux engagements on trouve que depuis 2016, Colibris a développé des outils libres et un parcours en ligne pour les découvrir et se les approprier. Florian Schmitt a co-créé le logiciel libre YesWiki et développé les outils libres Colibris. Aurore Du Roy est en charge du développement de l’Université des colibris. Tous les deux nous guident dans l’aventure d’un numérique alternatif, qui peut être celle de chaque colibri..
Ils ont aussi le moteur de recherche LILO qui leur ristourne 50 % de ses revenus publicitaires à chaque recherche.
Ils participent à la Collection d’Actes-Sud « Le domaine du Possible », qui leur ristourne un % sur les ventes.
Ils ont lancé Depuis plus de 3 ans maintenant des lieux de retrait hors société, les oasis, entre personnes de même sensibilité, dont le 1er objectif est l’autonomie alimentaire.
Cette entreprise ambit-ieuse est entourée d’un arsenal complet d’outils avec juristes, assistance web pour convaincre les maires, des formations en MOOC (*) pour la conception des projets, et un réseau de collaborateurs professionnels.
Sans parler du soutien et de l’organisation du Mouvement Colibris par le Fonds Mayaud, engagé également dans le financement des Écoles Steiner-Waldorf…
(*) Un MOOC (pour massive open online course, d’après l’anglais) ou formation en ligne ouverte à tous (FLOT), aussi appelée cours en ligne ouvert et massif (CLOM), est un type ouvert de formation à distance capable d’accueillir un grand nombre de participants.
« Colibris soutient la création de lieux de vie écologiques et participatifs, les oasis. Et ça marche ! Aujourd’hui, il y a plus de 700 oasis habitées ou en création en France, et leur nombre continue de grandir ».
« Colibris est là pour servir ceux et celles qui veulent faire leur part et je crois que c’est vraiment notre rôle de savoir créer des outils communs qui répondent à des besoins concrets. Au lieu de laisser chaque oasis créer son propre outil de financement – au risque de drames quand le montage n’est pas parfait – on s’est dit qu’on pouvait créer un outil commun qui servirait à toutes. Colibris est à l’origine de ce projet et joue un rôle important dans sa gouvernance, mais cette Coopérative devra aussi prendre son envol de façon plus autonome.
« Le format d’une entreprise de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) était primordial et on a choisi celui de la SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) pour le côté participatif et coopératif, en cohérence avec nos valeurs.
« La force de la Coopérative c’est a priori aussi la capacité de Colibris de mobiliser des dizaines de milliers de citoyens prêts à faire leur part.
« C’est au passage aussi ce que fait la Nef, banque éthique qui suit avec attention notre Coopérative Oasis et aimerait pouvoir bénéficier de notre expertise pour monter en compétences sur ce type de projets ».
« Le plus important est celui du sens et du sentiment de participer à une aventure qui peut jouer un rôle essentiel dans notre avenir. Imaginez que partant des 700 lieux créés ou en création aujourd’hui, ce qui est déjà incroyable en si peu d’années, on passe à plusieurs milliers dans les 10 ans qui viennent. Je vois à quel point cela aurait un impact sur les territoires et sur nos représentations collectives.
Les oasis sont les catalyseurs d’une bascule plus globale ».
Un monde anthroposophique parallèle dans le sillage d’un Pierre Rabhi dont la bienveillance et la sobriété heureuse ignorent la gourmandise des actionnaires et l’éventail des salaires toujours plus large des entreprises ?) Ensuite on appliquera au chômeurs la sobriété heureuse chère à Rabhi :
« Dites-nous de quoi vous avez-besoin, on vous expliquera comment vous en passer » (Coluche).
LE CLAN RABHI À L’AVANT-GARDE DE LA CONFUSION
https://www.infolibertaire.net/le-clan-rabhi-a-lavant-garde-de-la-confusion/
http://www.confusionnisme.info/index.php/2014/12/14/ecologie-monnaie-le-clan-rabhi-a-lavant-garde-de-la-confusion/
Gabriel Rabhi, fils de Pierre, commence peu à peu à se faire une place au sein de la complosphère, et affiche sans honte ses sympathies pour l’extrême droite. Beaucoup plus discret, son frère David partage les mêmes idées sur Facebook. Sans aller aussi loin, leur père est connu pour développer une pensée réactionnaire et mystique, sous couvert d’humanisme, qui rencontre un grand succès dans les milieux écologistes. Le confusionnisme, une tradition chez les Rabhi ?
Gabriel Rabhi, dont le père Pierre Rabhi n’a à notre connaissance jamais condamné les prises de positions alors même qu’il semble tirer sa légitimité d’être le « fils de » (il l’indique dans son CV, au même titre que ses études et son parcours professionnel [1]), réalise des vidéos à tonalité complotiste sur la question monétaire [2], sous prétexte de réflexion sur les possibilités d’un système économique plus démocratique. Loin d’être aussi connu que son père, sa promotion a toutefois été récemment assurée par Le Cercle des Volontaires (CDV) dans le cadre d’un projet de revue auquel il participe, La Relève et La Peste, qui serait soutenu par les sociologues Edgar Morin et Jean Ziegler, tous deux ancrés dans le camp progressiste3.
Toutefois, les références conseillées sur son site Internet, Inter-agir.fr, ne laissent aucun doute quant à ses sympathies politiques réelles, et il n’est pas étonnant que le CDV l’apprécie. Parmi les ouvrages recommandés, on trouve La guerre des monnaies de l’économiste chinois Hongbing Song, édité en français par la maison d’extrême droite Le Retour aux Sources ; deux livres sur la banque fédérale américaine, l’un du complotiste Anthony Sutton et le deuxième du négationniste Eustace Mullins (préfacé par Michel Drac) ; un livre de Pierre-Yves Rougeyron, fondateur du think tank d’extrême droite Le Cercle Aristote, sur la loi du 3 janvier 1973 qui aurait prétenduemment livré la France au bon vouloir des banques privées, etc. On trouve également plusieurs livres de l’économiste proche d’Etienne Chouard et militant à Debout La République (devenu récemment Debout le France) André-Jacques Holbecq, qui apparaît aussi au générique de ses films.
Du côté des liens, Gabriel Rabhi propose le média poutinien ProRussia, le journaliste conspirationniste très populaire à l’extrême droite Pierre Jovanovic, le Réseau Voltaire, Enquête et Débat (site animé par l’éditeur de droite radicale Jean Robin), le site complotiste Sott.net, le webzine confusionniste Ragemag5, un site consacré audit « Prix Nobel d’économie » Maurice Allais (qui a soutenu en 2009 Lyndon LaRouche), les blogs complotistes Les-crises.fr et Postjorion ainsi que le site d’extrême droite Polémia. Surtout, il invite à lire Egalité et Réconciliation et la Dieudosphère, des « subversifs » selon lui, qu’il décrit comme suit (fautes d’orthographe incluses) : « Ils sont populaires et pourtant bien mal aimés de l’establishment. Dérrière une forme trop souvent trop aggressive, leurs points de vus dérangent le politiquement correcte. A chacun de s’en faire son opinion, sans relayer celle des médias dominants, véritablement irrespectueuses. » On pourrait également détailler le contenu de son profil sur Facebook, qui est du même acabit, mais à ce stade, est-ce vraiment utile ?
Beaucoup plus anecdotique, l’autre fils de Pierre Rabhi, David, grand frère de Gabriel, a lui aussi ouvert en février 2013 un compte sur le réseau social, et sa première publication le 11 mai de la même année était une vidéo de Marine Le Pen, présentée comme une « provoc ». Le 17 juillet suivant, il y a fait la promotion d’Aymeric Chauprade, ex-soutien de Philippe De Villiers devenu cadre du Front national, puis y a ardemment défendu Dieudonné au cri (virtuel) de « Vive les Quenelles » en décembre et janvier derniers (il continue d’ailleurs d’en faire la promotion). Il apprécie enfin Egalité et Réconciliation, l’ex-député belge d’extrême droite Laurent Louis, Etienne Chouard et les interviews de Bachar Al-Assad par le Réseau Voltaire ou celles de Vladimir Poutine par TF1 (mais sans les coupes), le blog Les-crises.fr ainsi que l’Union populaire républicaine (UPR).
Ainsi, dans la famille Rabhi, le confusionnisme se pratique de père en fils. Il y aurait en effet beaucoup à dire sur la cohérence politique du père, Pierre Rabhi, et des multiples organisations qui lui sont liées, même si lui n’a jamais défendu ouvertement des idées d’extrême droite, au contraire de ses fils. Son association Les Colibris s’est néanmoins ces dernières années rapprochée d’Etienne Chouard et de ses réseaux, et certaines de ses antennes locales ont co-organisé des événements avec le groupuscule techno-scientiste Zeitgeist.
Le 30 janvier 2013, un meeting des Colibris a réuni à Paris plusieurs centaines de personnes autour de Pierre Rabhi et d’Etienne Chouard. Il s’agissait de la « conférence de lancement de la (R)évolution des Colibris », donc un moment important dans la vie du mouvement. Les Colibris ont justifié sur Facebook cette invitation en ces termes, alors même que la proximité de Chouard avec les idées de l’extrême droite la plus crasse était déjà bien documentée :
« Nous pensons qu’Etienne Chouard est en accord avec les valeurs du Mouvement. […] après recherches approfondies et discussion avec l’intéressé, Chouard n’a pas réellement de sympathie pour Soral, pour lequel nous n’avons AUCUNE sympathie. Il y a eu 1 lien malencontreux sur son site. Pour autant, nous ne souhaitons pas mettre Etienne, qui est un homme qui gagne à être découvert et une belle personne, en quarantaine. Je comprends que cela vous embête (nous aussi), mais ne soyez pas inquiets, ce sera une belle soirée à propos de construire une société cohérente en devenant des humains meilleurs. »
Le site du Mouvement des Colibris, qui est aujourd’hui la principale organisation de promotion de Pierre Rabhi (sa Fondation a mis la clé sous la porte), comprend des liens vers les autres projets soutenus par l’éco-gourou, parmi lesquels le Monastère de Solan, tenu par des moines et des soeurs chrétiens orthodoxes11 et dont les objectifs sont donc a priori religieux et non écologistes. Si le site des Colibris est discret sur ses soutiens institutionnels, il a toutefois du mal à cacher ses objectifs mercantiles, la « boutique » étant la principale rubrique mise en avant.
Figure tutélaire de l’agriculture paysanne, Pierre Rabhi jouit d’un grand nombre d’adeptes, tout en étant pourtant connu pour son mysticisme et son discours sexiste latent, ainsi que sa défense de la petite entreprise « éco-responsable » contre la grosse. Sur une question comme le Mariage pour Tous, Pierre Rabhi s’est refusé à prendre une position claire, jugeant que cela « ne figure pas sur l’agenda des priorités » comparé aux « enfants qui meurent de faim » et même que ce sujet est le « symbole » d’une « manipulation des consciences ». Il se dit aussi opposé à la procréation médicalement assistée (PMA), qui serait selon lui traumatisante pour l’enfant qui en est issu.
Pierre Rabhi, le Mariage pour Tous et la PMA [3]
http://confusionnisme.info/?p=377
Il est largement relayé par la complosphère, voire par l’extrême droite mais aussi, en dépit des aspects réactionnaires et irrationnels de sa pensée, par de larges pans de l’écologie y compris de gauche, y compris radicale. Il faut dire que malgré les failles de sa philosophie, c’est aussi un intellectuel reconnu internationalement, qui a été consulté par l’Onu sur la question de la désertification à la fin des années 199016. D’après le CDV, il conseillerait à son fils Gabriel la lecture du philosophe mystique indien Jiddu Krishnamurti. On n’ose imaginer ce que son fils lui conseille en retour…
A lire en complément, le dossier du groupe antifasciste Les Enragés : « Pour en finir avec la supercherie Rabhi : l’éco-gourou sur le chemin du compostage », également reproduit ici, en même temps que d’autres articles critiquant le clan Rabhi. Un autre internaute a publié sur Facebook un texte sur la gestion des finances du Hameau du Buis, initié par la fille de Pierre rabhi. Enfin, le Cercle laïc pour la prévention du sectarisme signale que le mouvement des Colibris a soutenu la Ferme des Deux-Soleils en Franche-Comté, une structure fermée suite à des dérives sectaires en 2012. Voir enfin cet article du rationaliste marxiste Yann Kindo qui évoque aussi le mysticisme de Rabhi (voir aussi ici).
Mise à jour du 15 décembre 2014 à 17h15 : Sur demande de Gabriel Rabhi, nous rajoutons en note un lien vers son film, inactif comme il est d’usage ici concernant les liens complotistes. Comme il nous le précise lui-même dans son courriel, le contenu de son film corrobore tout à fait les informations figurant dans notre article.
Mise à jour du 25 janvier 2015 à 15h50 : Un lecteur nous signale que Pierre Rabhi entretient des liens avec le mouvement anthroposophique, fondé au début du 20e siècle par l’occultiste allemand Rudolf Steiner et parfois accusé de dérives sectaires. Grégoire Perra, ancien anthroposophe qui dénonce aujourd’hui les dérives de ce mouvement, en témoigne dans plusieurs articles publiés sur son blog. Extrait de l’un d’eux :
« En effet, lorsque Rabhi est interrogé, il affirme qu’il n’est pas anthroposophe. Pourtant, dans son domaine agricole, il organise des stages de Biodynamie, la méthode d’agriculture magico-religieuse de Rudolf Steiner. De plus, bon nombre de personnalités de son mouvement sont des anthroposophes. Et Pierre Rabhi donne fréquemment des conférences dans des institutions liées à l’anthroposophie, comme les écoles Steiner-Waldorf. Or, selon moi, il est absolument impossible de pratiquer – et encore moins d’enseigner – la Biodynamie sans une adhésion totale à la doctrine ésotérique de Steiner. Il faut même pour cela s’être engagé dans des pratiques cultuelles et magiques de l’anthroposophie. Comment donc, le sachant, pourrait-on considérer que Pierre Rabhi ne serait pas anthroposophe ?! »
De son côté,le Centre d’Information et de Prévention sur les Psychothérapies Abusives et Déviantes (Cippad) cite à l’appui de ces affirmations un extrait sans équivoque du livre de Pierre Rabhi paru en 2002, Du Sahara aux Cévennes :
« La méthode d’agriculture dite biodynamique de l’anthroposophe autrichien Rudolf Steiner me semble apte à répondre à l’exigence de globalité. Elle éveille la conscience à la notion de subtilité, comme le fait l’homéopathie dans le domaine des substances. On ne tient plus seulement compte des mécanismes et des effets les plus évidents, mais aussi des phénomènes qui, bien qu’échappant à notre analyse, n’en produisent pas moins des effets probants, comme l’utilisation des préparats. »
[1] Voir la rubrique « A propos » de son site inter-agir.fr. C’est aussi comme « fils du grand Pierre Rabhi » qu’il est présenté par le projet de revue La Relève et la Peste : kisskissbankbank.com/la-releve-et-la-peste
[2] Son principal film, « Dette, crise, chômage : qui crée l’argent ? » est visionnable ici : youtube.com/watch ?v=syAkdb_TDyo
[3] Extrait de l’entretien accordé par Pierre Rabhi à Reporterre le 29 décembre 2013
POUR EN FINIR AVEC LA SUPERCHERIE RABHI
La bienveillance médiatique à l’égard du phénomène Pierre Rabhi est assez surprenante. Le personnage n’est pas aussi lisse que l’image du poète paysan éloigné des choses matérielles qu’il nous donne à regarder ou entendre. « Je ne veux pas être un gourou », écrit-il sur son blog, immédiatement contredit dans les commentaires qui suivent ce billet, réactions qui oscillent entre adoration béate et remerciement extatique, tout esprit critique semble s’être évaporé devant tant de spiritualité. Le billet suivant, idem. Les autres billets n’ont plus de commentaires, cela faisait sans doute trop courrier des lecteurs pré écrit.
http://www.pierrerabhi.org/blog/
A comparer avec cet entretien dans l’Huma, où cette bienpensance naturaliste se métamorphoserait presque en icône subversive : http://www.humanite.fr/pierre-rabhi-toute-demarche-qui-construit-de-lautonomie-est-insurrectionnelle
Le fantôme de Sankara passe, ça se finit avec « La modération devient un fondement puissant de l’organisation d’un monde futur. Avec elle, le capitalisme a du souci à se faire » La vache, il sait donc aussi s'adapter à son public ! Un peu plus léger, le site de Colibris, le «mouvement politique» de Pierre Rabhi, vous donne une étrange impression d’invitation au consumérisme, systématiquement à chaque page, ce bandeau vous attire le regard.
Sur l’ensemble des cases liens qui vous est proposé, la moitié vous incite à l’acquisition des produits dérivés Pierre Rabhi ; livres, CD, DVD…http://www.colibris-lemouvement.org/ Une vous conseille même très fortement de changer de banque pour le crédit coopératif -filiale de la banque populaire- qui est un des principaux bailleurs de fonds du système Rabhi. Le reste est complété par des sortes de fiches pratiques : la démocratie tirée au sort, manger bio, consommer maigre, monnaie locale, avec de nombreuses adresses. L’écolo de base y apprendra peu, mais le novice pourrait être motivé par cette simplicité textuelle donnant l’impression que c’est facile de s’y mettre. Un compte rendu –light et sans sel- des initiatives des colibris est là aussi, et semble démontrer un éveil des consciences partout dans le pays. Pas vu.
Pierre Rabhi apparaît dans le consistant Bastamag, site peu suspect de complaisance journalistique et de bonne tenue, et pourtant.
http://www.bastamag.net/S-initier-a-l-agroecologie-mode-d L’article est très positiviste, parle bien d’initiation à l’agroécologie, que le lecteur perçoit comme une sorte de jardinage écolo, la portée sociale est absente. Les vidéos attestent de ce coté initiatique, assez bon enfant pour ne pas dire empreintes d’une certaine simplicité naturaliste. Le coté fiche pratique-conso des colibris réapparait.
http://afis-ardeche.blogspot.fr/2012/09/humanisme-notre-visite-chez-des.html
Là, nous sommes dans le dur. Le ton y est adverse et résolument contre, une asso pro OGM et plutôt productiviste tient le stylo, normal, hein, mais tout de même, le réquisitoire laisse des traces, je cite « Tout cela pour tout dire que la réalité, non seulement agronomique, mais aussi financière, est forcément un peu plus complexe que ce qui nous a été présenté. » J’arrête là, un Médiapartien traite déjà du sujet : http://blogs.mediapart.fr/blog/yann-kindo/280912/agroecologie-quand-bastamag-voit-ce-quil-croit
Bon, on se doute bien un peu, beaucoup, que le mas de Beaulieu, de l'association « Terre et Humanisme » ne concurrence pas les productions beauceronnes, mais cette vision critique, même à charge, montre combien le bon sens et les bonnes volontés ne suffiront pas à valider que la décroissance est une évidence facile, un chemin aisé. Ce lieu semble être avant tout un outil de découverte promotionnel de cette utopie plutôt que sa démonstration réelle. Une ferme de ce type existe donc, alors qu’elle n’est clairement pas auto suffisante mais est présentée comme telle sur France Inter notamment. Elle produit peu, voire mal, le travail non rémunéré des stagiaires et bénévoles ne suffisent pas non plus à la rendre viable économiquement, d’où la nécessité d’apports financiers et de dons privés pérennes au petit artisan Pierre Rabhi, le crédit coopératif revient, mais aussi de riches entreprises.
Il parait évident que son élan individuel initial vient au départ d’une démarche communautaire, « je m’isole du monde moderne pour prouver que je peux vivre sans lui sur une terre inhospitalière» dans l’Ardèche, ce n’est pas une rareté, c’était même assez couru dans les années 60. A quel moment a-t-il basculé vers ce leadership tout en douceur de la décroissance –concept pourtant plutôt raide quand c’est Jean-Claude Michéa qui cause par exemple-. Pourquoi les médias l’ont-ils élu lui, plutôt qu’un autre, on pourrait penser à un Paul Ariés, autre exemple.
Mais non, Rue 89 assure aussi sa promotion et sa diffusion, parfois complaisante voire angélique, puisqu’elle nous vend aussi l’école privée de la fille de Rabhi, (2800 € l’inscription annuelle), sans compter l’accès induit à son village bio communautaire peuplé de retraités (…),http://rue89.nouvelobs.com/2013/01/11/chez-la-fille-de-pierre-rabhi-une-ecole-ou-ladulte-sadapte-lenfant-238499 et pas ouvert à toutes les bourses…mais sans doute très bien aux convaincus. http://www.bastamag.net/L-ecovillage-bati-a-l-envers-qui
Dans quelques uns des liens cités plus haut, vous pourrez y lire des allusions ésotériques hilarantes ou teintées d’une religiosité précieuse, et surtout un curieux rejet systématique de la modernité dans son ensemble. Pierre Rabhi ne relativise jamais, ni sur le progrès -forcément- néfaste, ni sur la -forcément- parfaite harmonie de tout ce qu’il peut développer. Il vit et tricote son truc à coté de notre monde, ne le fréquente que pour y faire son modeste show, provoquer des financements ou des vocations de stagiaires ou de bénévoles qui lui demeurent nécessaires pour faire perdurer sa petite affaire à moindre coût. Ces rares apparitions seraient elles autant de vrais mirages, in fine.
Le libéralisme, l’économie financière et le productivisme court-termiste peuvent ravager la planète, votre sort lui sera sans doute indifférent, puisque votre comportement en serait la cause. Seul salut, faut devenir comme son petit colibri qui éteint le feu avec sa goutte d’eau, et quand nous seront tous des mignons colibris tout ira bien, c’est simple, dit comme cela. Pierre Rabhi ne s’oppose pas, il ne construit pas de contre-pouvoir, il est à coté. De fait, il ne lutte pas, ni ne résiste, il s’éloigne juste, là ou il n’y a personne, signe à la rigueur quelques appels ou rejoint quelques tribunes.
La crise systémique qui bouleverse les rapports sociaux, crée des inégalités intolérables, les excès de pouvoir des puissants, la domination de quelques uns sur les masses, ou même la géopolitique, seraient de notre responsabilité individuelle et par la même, la négation des pouvoirs à l’œuvre. Les 15% de français sous le seuil de pauvreté, les enfants sans logis, sont déjà dans une décroissance optimale, mais ils ne sont pas le cœur de cible de Colibris, ils n’amèneront pas le rapport d’achat qui vous fera accéder à l’agroécologie.
Tout cela ne comptera plus dans sa société paysanne séculaire, qui ne vise pas l’émancipation de la condition humaine, mais plutôt une sorte de bien être individuel indéfini, car sans statut, la loi, le droit, Rabhi n’en parle jamais, pas besoin. La terre suffirait donc à réguler nos rapports sociaux et partager nos richesses. Nous ne sommes alors plus très loin du slogan pétainiste sur la vérité terrienne, indiscutable puisque innée, en tout point identique au fait religieux. On ne saura jamais ce qu’il fera des faibles, des pauvres, des malades, ou des délinquants, il n’y en aurait sans doute pas en agroécologie.
Rabhi est sans doute un utopiste véritable qui nous fait croire qu’il se réalise, en mettant sous le boisseau les apports extérieurs en espèces sonnantes et trébuchantes qui assurent sa survie. La croissance de sa petite affaire ne serait-elle pas un peu contraire à ses principes, notamment son rapport à l’argent issu du capital, que son jardinage n’a pas éliminé.
En ces temps où la protection sociale commune va être mise à bas, où des millions de gens sont exclus du sort normal, le discours de la décroissance culpabilisante résonne curieusement en phase avec ces économistes libéraux ou le Medef qui trouvent que nous coûtons trop cher, que l’on vit trop dans le confort. Intrinsèquement, le discours de Pierre Rabhi sert ces gens là, serrez vous la ceinture, pendant que les autres goinfres continuent de se remplir les poches avec notre travail, et monétisent ou détruisent des biens collectifs que l’on croyait inaliénables.
D’où sa médiatisation, contrairement aux autres théoriciens de la décroissance qui n’apparaissent pas, trop politisés pour lui, ils dérangeraient un peu trop le ronron de l’info mainstream. La présence du bon paysan rassure les classes moyennes apeurées par la violence de la crise économique. Un prêche et ça repart, comme le sermon du dimanche des temps anciens pour mieux supporter l’injustice de la semaine. Il parle doucement, positive toujours, nous fait juste du bien dans l’instant, parce qu’il ne nous dérange pas finalement, il nous calmerait même, un des rares que nous n’ayons pas à craindre, contrairement à la troïka aux portes du pays, aux amis de l’ordre blanc, aux religions liberticides ou aux recommandés dans la boite aux lettres.
http://blogs.mediapart.fr/blog/joseph-g/170414/le-cas-rabhi-nie
Des figures médiatiquement consensuelles comme celles de Pierre Rhabi et son mouvement des Colibris fustigent la modernité, critiquent le fonctionnement de la démocratie, ou prônent les pédagogies Steiner. Peut-on dire que par certains positionnements anti-Lumières cette mouvance se distingue de l’écologie politique de la gauche républicaine ?
Oui, clairement. Comme je l’ai dit précédemment, refuser les Lumières, c’est refuser les fondements de notre système démocratique. Le modèle proposé s’éloigne de la gauche républicaine et de ses valeurs. Là, en l’occurrence, nous sommes dans une volonté de quitter le monde issu de 1789. Par contre, il est intéressant de noter que, s’ils critiquent le fonctionnement de la démocratie et fustigent la modernité, ils sont beaucoup plus flous en ce qui concerne leur projet de remplacement… Une société organique de petites communautés ? Avec quel mode de fonctionnement ? Une assemblée démocratique ou une régence d’expert ?, Qu’est-ce que, concrètement, « la sobriété heureuse » ? etc. L’idée d’une société organique de petites communautés est très à la mode dans les milieux anarchistes/libertaires, mais elle relève d’un imaginaire conservateur de défense des corps intermédiaires…
De fait, ces milieux, de gauche ?, font la promotion d’une forme de « société fermée » dans les milieux de gauche, ou du moins écologistes. Pour certains d’entre eux, comme Pierre Rabhi, on peut se demander s’il ne serait pas plus juste de le considérer comme un anarchiste de droite par son scepticisme vis-à-vis de la Révolution française, par son refus de l’État et par sa promotion des corps intermédiaires et des « petits peuples »…
En outre, ces milieux soutiennent l’idée selon laquelle les personnes des « sociétés traditionnelles » qui possèdent peu de choses ne sont paradoxalement pas « pauvres », leur richesse venant d’un réseau dense de relations sociales à la fois familiale et communautaires. Là encore, on a un discours qui relève avant tout d’un imaginaire conservateur, romantique
http://tempspresents.com/2013/07/19/stephane-francois-contre-cultures-et-heritages-reactionnaires/
"Pour se faire une idée sur la DERIVE SECTAIRE . Nous constatons également que le village de la famille Rabhi est conçu autour d'uneECOLE PRIVEE HORS CONTRAT. Sur les intentions affichées, la laïcité n'implique nul uniformisation des modes de vie. C'est au niveau de la réalisation que nous ne pouvons pas ne pas nous poser des questions. Le hameau des buis, initié par la famille de Rabhi, est construit par des BENEVOLES et des salariés. Quel est le statut de ces bénévoles? Ont-ils droit à une protection sociale? Les reportages sont muets sur ce point. Le gendre de Rabhi dit explicitement que les bénévoles bénéficient d'un système gagnant-gagnant car ils bénéficient d'une formation professionnelle. Le reportage nous laissera sur notre faim en ce qui concerne l'hostilité parfois rencontrée aux alentours et que ledit gendre attribue à un défaut de communication. Sur le forum de l'émission de France Culture, une auditrice de la région en Ardèche regrette que la parole de Rabhi soit prise pour argent comptant.
Les parents fuient en masse cette école pour se réfugier dans l'école privée de Lablachère. Certains ont déménagé de très loin pour mettre leurs enfants dans cette école et et se retrouvent le bec dans l'eau une fois qu'ils ont réalisé l'autoritarisme de Sophie Rabhi et les méthodes limites qui sont utilisées avec les enfants. Quant au hameau des Buis, renseignez-vous vraiment sur les modalités de logement (et surtout les modalités FINANCIERES) avant de le présenter de façon aussi unilatéralement positive. Pierre Rabhi est l'apôtre des nouvelles pensées écologistes, ORIENTEES A DROITE, littéralement polluées par l'idéologie managériale (hé oui, il faut se méfier des apparences). Véritable trahison pour des gens en quête d'alternatives
Un journal local, l'Écho des Cévennes, relatait un FONCTIONNEMENT SECTAIRE de l'école dite la ferme des enfants où les parents sont amenés à participer aux tâches matérielles et décrivait également le désenchantement des parents.
Le rapport de l'Éducation nationale en notre possession était quant à lui plus neutre, ne faisait état d'aucune notion sectaire mais laissait voir des déficiences dans le niveau malgré des progrès constatés depuis l'inspection précédente et envisageait une SAISINE DE LA JUSTICE si les progrès déjà enregistrés ne se confirmaient pas."
http://www.sectes94-sofi.org/avril-2010
13 ans, violée à 5 reprises sur le domaine Rabhi par l'ex-mari de Sophie Rabhi puis à 15 ans en 2001, une relation sexuelle avec Vianney, l'un des fils Rabhi âgé alors de 38 ans, normalisée par la famille Rabhi :
Article de 2005: http://www.liberation.fr/societe/2005/11/05/violee-chez-sa-seconde-famille_538151
Indymedia: "Quelques mots sur Pierre Rabhi : figure historique de l’agriculture paysanne, se voulant philosophe, écouté jusqu’à l’ONU, Pierre Rabhi a monté des tas de structures militantes centrées autour de sa personne, et fait l’objet d’un véritable culte de la personnalité dans certains milieux. Pourtant, sa « pensée », fortement teintée de mysticisme et de moralisme, n’a rien de très radical ni de très pertinent. Actuellement, quand il n’écrit pas des livres en compagnie de l’hélicologiste Nicolas Hulot ni ne parade aux universités d’été d’Europe-Ecologie-Les-Verts, il vice-préside l’association Kokopelli qui, si elle fait un travail formidable de protection des semences paysannes, n’en diffuse pas moins auprès de son public des thèses conspirationnistes, via son blog (qui promeut actuellement les « thèses » de Sylvie Simon, connue pour ses travaux sur l’ésotérisme et sa défense des « médecines non conventionnelles ») et via les écrits de son président-fondateur Dominique Guillet (qui ne croit pas à l’origine anthropique du réchauffement climatique, thèse qui serait promue selon lui par les industries des agro-carburants en vue de justifier leur conquête des terres arables au détrimeNt de l’agriculture destinée à produire de la nourriture)"
Pierre Rabhi, promoteur de la biodynamie et des méthodes Steiner :
"La Terre n'est pas isolée en quelque sorte du cosmos, elle est reliée au cosmos, personne ne peut nier l'influence du soleil sur la terre, personne ne peut nier ça mais il y a aussi toutes sortes d'énergies subtiles qui sont vibratoires et qui concernent l'ensemble du cosmos, et chaque planète en quelque sorte, beaucoup de ces planètes, pas toutes mais certaines de ces planètes ont un rapport à la terre qui est un rapport vivifiant avec ces planètes-là qui émettent des énergies, et ces énergies la planète Terre les capte et ça rentre dans sa vitalisation." Pierre Rabhi, La biodynamie et l’anthroposophie, publié le 13 mars 2014 par gperra
Parmi les personnalités en vogue actuellement, on trouve Pierre Rabhi. Celui-ci est devenu, en quelques années, une figure de proue de la défense de l’environnement, se posant en "serviteur de la Terre-Mère", ainsi que l’indique le sous-titre ronflant donné récemment à son ouvrage "Du Sahara aux Cévennes, itinéraire d’une homme au service de la Terre-Mère". France Inter a consacré une émission entière à cet homme, dont on trouve actuellement les ouvrages mis en avant dans de nombreuses librairies.
La Terre-Mère… Concept étrange et à la mode dont on ne trouve pourtant nulle part la trace dans la première version de l’ouvrage en question. Concept new-age dont il est facile de se revendiquer, cette déesse issue de la mythologie grecque ou des cultures amérindiennes n’ayant pas su gérer commercialement son image.
Ce que l’on sait moins, ce sont les liens qui existent entre Pierre Rabhi, la Biodynamie, les Écoles Steiner-Waldorf et l’Anthroposophie. Certes, lorsque Rabhi est interrogé, il affirme qu’il n’est pas anthroposophe. Mais cela ne veut rien dire, car beaucoup d’anthroposophes l’affirment également (lire à ce sujet mon article Qui sont les anthroposophes ?). Pourtant, dans un de ses livres, il déclare avoir pratiqué la Biodynamie, la méthode d’agriculture magico-religieuse de Rudolf Steiner, qu’il qualifie lui-même de "méthode de sorciers" (sic), sans que cette appellation ne soit une critique dans sa bouche. Il fut donc très tôt initié, ainsi qu’il le raconte dans son ouvrage intitulé Du Sahara aux Cévennes, à ce mode d’agriculture basé sur les fondamentaux de l’occultisme ésotérique de Rudolf Steiner. Or, selon moi, il est absolument impossible de pratiquer – et encore moins d’enseigner – la Biodynamie, sans une adhésion foncière à la doctrine ésotérique de Steiner. Il faut même pour cela s’être engagé dans des pratiques cultuelles et magiques de l’Anthroposophie.
De plus, Pierre Rabhi n’a pas découvert tout seul cette méthode. Toujours dans le même ouvrage, dans l’édition de 1984, il déclare en effet fréquenter certains amis "pour qui la réincarnation est une évidence" (sic). En l’occurrence, il s’agit très probablement des anthroposophes, pour qui l’idée de "Karma" est au cœur de leurs croyances. D’ailleurs, c’est à peu près vers l’époque de la première édition de ce livre que la promotion de Pierre Rabhi a commencé dans le milieu anthroposophique et dans les écoles Steiner-Waldorf, jusqu’à atteindre un point culminant il y a quelques années, à l’occasion du lancement de son mouvement Colibris. En effet, à cette époque, lors de la première édition de son livre, lorsque j’avais 16 ans, mon professeur d’Histoire-Géographie, Bodo von Plato, qui devait par la suite devenir l’un des principaux dirigeants de la Société Anthroposophique Universelle, me recommanda chaudement la lecture de l’ouvrage de Pierre Rabhi mentionné plus haut.
Or il faut savoir que les anthroposophes ne font jamais en vain la promotion d’une personnalité en apparence extérieure à leurs cercles. Le caractère profondément méfiant de ces derniers à l’égard de ce qu’ils appellent le "monde extérieur" en marche vers la "décadence", selon leurs propres termes, ne les autorise guère à accorder de crédit à quiconque appartient à la société civile contemporaine. S’ils le font, c’est donc qu’ils ont de bonnes raisons de le faire ! Et que les personnes en question sont en réalité très proches de leur doctrine, comme c’est le cas par exemple pour le sculpteur Joseph Beuys, qu’ils citent autant qu’ils peuvent. Cependant, le fait que ces personnalités soient en apparence extérieures à leur mouvement leur procure une caution intéressante, qu’ils pourront brandir le cas échéant.
Avoir dans leur poche quelqu’un qui épouse leurs thèses sans trop l’afficher leur permet en outre de faire un travail de consolidation interne. Qu’est-ce à dire ? Pierre Rabhi donne fréquemment des conférences dans des institutions liées à l’Anthroposophie, comme les écoles Steiner-Waldorf. Il y est invité et profite de ces occasions pour convaincre les élèves qui assistent à ses prestations de certaines de ses idées… qui sont en réalité très proches de celles des anthroposophes ! Le procédé est remarquablement habile : plutôt que d’amener directement l’Anthroposophie aux élèves, ce qui serait un peu trop visible, on leur assène des idées en apparence externes, mais qui y ressemblent de près.
Lire la suite ici :
http://veritesteiner.wordpress.com/2014/03/13/pierre-rabhi-la-biodynamie-et-lanthroposophie/
A ce sujet, lire notre dossier sur la biodynamie et sur ce vigneron irresponsable qui a refusé de traiter son vignoble en mettant en danger l'ensemble de la profession, y compris celle en agriculture biologique :
Ici les liens entre le mouvement écolo de droite radicale "Colibri" avec toute la sphère conspirationniste, notamment avec le référencement de films conspirationnistes comme "l'argent dette", ou l'auteur obscurantiste proche de l'extrême droite Pierre Jovanovic ou encore même le fasciste Alain Soral, idéologue du FN :
Voir l'une des capture d'écran ici, puisque les liens directs ont été supprimés par Colibri depuis la publication de notre dossier :
https://www.facebook.com/LesEnrages/photos/p.278821942284385/278821942284385/
http://colibris.ning.com/video/revue-de-presse-de-pierre-jovanovic-avec-alain-soral
http://colibris.ning.com/video/guerre-civile-europ-enne-pierre-jovanovic-paris?xg_source=activity
A l'occasion de la première conférence nationale de Colibri, on retrouve parmi les 7 intervenants Etienne Chouard, la tête de pont de toutes les extrêmes droites :
http://parasite.antifa-net.fr/wp/wp-content/uploads/2013/07/chouard2.jpg
Etienne, Chouard est quelqu’un qui a désormais largement franchi la ligne rouge et s’affiche clairement comme sympathisant d’extrême droite : en niant l’antisémitisme d’une vidéo qui l’est pourtant on ne peut plus ouvertement[v], en présentant un eurodéputé nationaliste comme un « remarquable résistant à la tyrannie mondialiste »[vi], en déclarant « Je pense que Soral n’est ni fasciste, ni raciste. (Y a-t-il encore des fascistes en France aujourd’hui, d’ailleurs ?) Je le trouve même plutôt clairement antifasciste et antiraciste »[vii] . Par ce type de déclaration, il montre (1) qu’il ne comprend absolument pas ce qu’est le fascisme et ne peut donc pas prétendre le combattre (2) qu’il adhère parfaitement aux schémas de pensée de l’extrême droite, nationaliste et antisémite.
On retrouve également à la Conférence de lancement de la (R)évolution des colibri le 30 janvier 2013, à l’Espace Reuilly à Paris :
Raphaël Souchier qui est consultant européen en économies locales, développement durable, valorisation du patrimoine et communication inter-culturelle, il a reçu une double formation en gestion d'entreprise (MBA de HEC Paris) et sciences humaines (Sociologie, Ethnologie et science des religions) et semble là pour venir vendre son nouveau livre auquel il fait référence plusieurs fois.
"L'entreprise, c'est l’extension du cœur et de l'énergie de l'entrepreneur. Ils savent qu'ils vont changer le monde"
Puis l'intervenant Colibri passe au récit d'une success story mettant en scène une restauratrice américaine qui un jour décide de ne plus proposer de porc qui a été élevé dans "des conditions inhumaines"
"Elle a trouvé un paysan qui élève des porcs sans les traiter comme ça, il les laisse vivre dans la nature, c'est un révolutionnaire d'avant l'époque moderne, puisque c'est un amish, comme vous connaissez peut être, ce sont des gens qui ont refusé certains éléments du progrès technique, et ils sont révolutionnaires dans la mesure où ils sont un peu leaders sur ce qu'il faudra faire demain, c'est intéressant, une révolution pousse l'autre"
Chez Colibri, les amishs, issus de cette secte religieuse bien connue, sont des "révolutionnaires".
Il s'astreint ensuite à ne parler que "d'égalité des chances" et surtout pas d’Égalité, l'égalité des chances étant une expression venant de la droite, de Pétain plus exactement. (à ce sujet, lire notre article consacré à "l'égalité des chances" ici https://www.facebook.com/notes/les-enragés/savez-vous-doù-vient-lexpression-égalité-des-chances/257112071122039 )
Le plus frappant à l'occasion de cette conférence Colibri est cette mise en scène destinée à prouver que le savoir serait dans la salle et non sur la scène. C'est ainsi que des micros défilent dans l'assistance avec pour chaque spectateur, l'injonction de prononcer un mot dans une forme de pseudo implication théâtralisée des récepteurs du discours et qui rappelle certains fonctionnements sectaires.
La promotion de la très réactionnaire "Manif pour tous" par Gabriel Rabhi, l'un des fils Rabhi ainsi que ses vidéos d'extrême droite et conspirationnistes :
Ici David Rabhi, l'un des fils Rabhi, faisant la promotion d'une tête de liste du Front National :
https://www.facebook.com/LesEnrages/photos/p.285499198283326/285499198283326/
Les conditions d'accès au Hameau des Buis :
"Vous devez prêter à la SC Le Hameau des Buis une somme correspondant à un apport collectif fixe de 30 500 € et une participation aux frais de construction du logement que vous occuperez. Les montants des prêts sont subordonnés à un calcul avec indexation sur l'indice de référence des loyers.
Les montants de base, apport collectif de 30 500 € compris, étaient, au 5 novembre 2011, de :
- 145 500 € pour un T4
- 125 500 € pour un T3
- 95 500 € pour un T2
- 75 500 € pour un T1
Cette somme prêtée est intégralement remboursée à votre départ moyennant une indexation sur le capital dont les conditions sont fixées dans le contrat de prêt (voir la page juridique / financement).
Cette indexation sur l'Indice de Référence des Loyers (IRL) a débuté le 05 novembre 2011, date de la signature de l'ensemble des contrats de prêts pour les 20 logements. L'IRL connu à cette date était de 120,95. Vous pouvez donc calculer le montant du capital réel devant être prêté pour un logement en fonction de la date d'entrée prévue.
La formule mathématique est la suivante : (valeur de référence du logement x IRL connu le jour de signature du contrat) / IRL de référence (en l'occurence 120,95) = montant à prêter pour le logement.
En sus, une somme forfaitaire de 5000€ non remboursable doit être versée à la Société Civile du Hameau des Buis à titre de droit d'entrée.
Pour le fonctionnement, vous vous acquitterez d'une somme mensuelle qui comprend l'intégralité des charges liées au logement : eau froide et chaude, électricité, utilisation de la laverie, charges d'emprunts.
Cette mensualité est de (montants susceptibles d'être modifiés en 2013) :
Pour un T4 : 600 €/mois ou 520 € à partir de 3 enfants ;
Pour un T3 : 520 €/mois ou 500 € si plus d'un enfant ;
Pour un T2 : 370 €/mois ;
Pour un T1 : 280 €/mois.
Pour les T1 et T2, un supplément peut être envisagé en fonction du nombre d'habitants adultes dans le logement."
Rabhi a inventé l'anticapitalisme décroissant mais financier : tu inverses le modèle conventionnel du capitalisme (emprunter coute de l'argent, en prêter en rapporte) : l'argent emprunté rapporte a l'endetté et coute au préteur qui lui, voit décroitre son capital.
En fait, Rahbi est bien un paysan mais d'un genre particulier, il transforme ton argent en dépense pour une poule de luxe : elle n'y laisse aucune plume mais tu y laisseras tout ton blé.
Rabhi est vraiment un génie et les média n'ont vu en lui qu'un marchand de compost agrémenté d'un manuel de philo des castors juniors alors qu'il était bien avant l'heure le visionnaire du capitalisme du 21e siècle...
Ce gars avait tout compris avant tout le monde et personne ne le voyait, un business model qui sera n'en doutons pas, très bientôt enseigné à HEC.
Comment opposer question écologique et question sociale dès lors que l’exploitation des ressources et des hommes sont intimement liés ? Comment ?
En fermant les yeux et en cautionnant le système promu par Rabhi en exploitant idéologiquement une masse de bénévoles dont les ressources en travail ne sont pas intégrées dans la méthodologie et l’évaluation des résultats.
Dès lors que ce système est faussé dès le départ, il n'est pas transposable.
Le système étant lui même associé à une escroquerie économique (système d'engagement contractuel proche d'un prêt indexé dans un paradis fiscal) l'enrichissement économique généré par l'exploitation et la construction de l'éco-village est lui même faussé puisque la ressource en capital provient d'une production externe (le pognon grassement offert par les sociétaires et dont la provenance est externe au processus économique mis en place par P. Rabhi.
Lorsque les bénévoles versent 5000 euros non récupérables, une indexation prélevée sur leur capital et s'acquittent en plus d'un loyer pour des propriétés qui leur coûtent mais ne seront jamais a eux, c'est quoi si ce n'est pas un contournement de subvention puisque l'exploitation ne tire pas ses ressources de sa qualité économique ?
A ces contributions énormes et uniquement accessibles à une catégorie aisée et vulnérable s'ajoute en plus un bénévolat de 120 heures par mois.
Et bien évidemment aucune charge en matière d'assurances sociales, la protection contre la maladie et les accidents, c'est aux autres qu'il incombe de la financer...
Si Rabhi n'existait pas, Bernard Tapie l'aurait inventé.
http://afis-ardeche.blogspot.fr/2012/09/humanisme-notre-visite-chez-des.html
Les Enragé-e-s
AVANT-GARDE DE LA CONFUSION
Le clan Rabhi et ses Colibris : à l’avant-garde de la confusion réactionnaires et irrationnels
Pierre Rabhi est largement relayé par la complosphère, voire par l’extrême droite mais aussi, en dépit des aspects réactionnaires et irrationnels de sa pensée, par de larges pans de l’écologie y compris de gauche, y compris radicale. Ainsi de plus en plus des collectifs lyonnais s’associent régulièrement avec le mouvement des Colibris, qui est aujourd’hui la principale organisation de promotion du clan Rabhi.
Loin de nous l’idée de jeter au pilori celles et ceux qui s’associent involontairement à ce clan diffusant des idées réactionnaires, à leur décharge, il faut dire que malgré les failles de sa philosophie, Rabhi est aussi un intellectuel reconnu internationalement, qui a été consulté par l’Onu sur la question de la désertification à la fin des années 1990.
Si un certain nombre d’articles on été refusés sur Rebellyon ces derniers temps à cause de liens avec les Colibri, il m’a semblé à moi simple rédacteur anonyme, plus efficace de faire de la pédagogie et d’expliquer en quoi le mouvement des Colibri est un collectif « infréquentable » si l’on se considère un minimum comme progressiste.
Gabriel Rabhi, fils de Pierre, commence peu à peu à se faire une place au sein de la complosphère, et affiche sans honte ses sympathies pour l’extrême droite. Beaucoup plus discret, son frère David partage les mêmes idées sur Facebook. Sans aller aussi loin, leur père est connu pour développer une pensée réactionnaire et mystique, sous couvert d’humanisme, qui rencontre un grand succès dans les milieux écologistes. Le confusionnisme, une tradition chez les Rabhi ?
Gabriel Rabhi, dont le père Pierre Rabhi n’a à notre connaissance jamais condamné les prises de position alors même qu’il semble tirer sa légitimité d’être le « fils de » (il l’indique dans son CV, au même titre que ses études et son parcours professionnel [1]), réalise des vidéos à tonalité complotiste sur la question monétaire [2], sous prétexte de réflexion sur les possibilités d’un système économique plus démocratique. Loin d’être aussi connu que son père, sa promotion a toutefois été récemment assurée par Le Cercle des Volontaires (CDV) dans le cadre d’un projet de revue auquel il participe, La Relève et La Peste, qui serait soutenu par les sociologues Edgar Morin et Jean Ziegler, tous deux ancrés dans le camp progressiste [3].
Toutefois, les références conseillées sur son site Internet, Inter-agir.fr, ne laissent aucun doute quant à ses sympathies politiques réelles, et il n’est pas étonnant que le CDV l’apprécie. Parmi les ouvrages recommandés, on trouve La guerre des monnaies de l’économiste chinois Hongbing Song, édité en français par la maison d’extrême droite Le Retour aux Sources ; deux livres sur la banque fédérale américaine, l’un du complotiste Anthony Sutton et le deuxième du négationniste Eustace Mullins (préfacé par Michel Drac) ; un livre de Pierre-Yves Rougeyron, fondateur du think tank d’extrême droite Le Cercle Aristote, sur la loi du 3 janvier 1973 qui aurait prétenduemment livré la France au bon vouloir des banques privées, etc. On trouve également plusieurs livres de l’économiste proche d’Etienne Chouard et militant à Debout La République (devenu récemment Debout le France) André-Jacques Holbecq [4], qui apparaît aussi au générique de ses films.
Du côté des liens, Gabriel Rabhi propose le média poutinien ProRussia, le journaliste conspirationniste très populaire à l’extrême droite Pierre Jovanovic, le Réseau Voltaire, Enquête et Débat (site animé par l’éditeur de droite radicale Jean Robin), le site complotiste Sott.net, le webzine confusionniste Ragemag [5], un site consacré audit « Prix Nobel d’économie » Maurice Allais (qui a soutenu en 2009 Lyndon LaRouche), les blogs complotistes Les-crises.fr [6] et Postjorion [7] ainsi que le site d’extrême droite Polémia [8]. Surtout, il invite à lire Egalité et Réconciliation et la Dieudosphère, des « subversifs » selon lui, qu’il décrit comme suit (fautes d’orthographe incluses) : « Ils sont populaires et pourtant bien mal aimés de l’establishment. Derrière une forme trop souvent trop agressive, leurs points de vue dérangent le politiquement correct. A chacun de s’en faire son opinion, sans relayer celles des médias dominants, véritablement irrespectueuses. » On pourrait également détailler le contenu de son profil sur Facebook, qui est du même acabit, mais à ce stade, est-ce vraiment utile ?
Beaucoup plus anecdotique, l’autre fils de Pierre Rabhi, David, grand frère de Gabriel, a lui aussi ouvert en février 2013 un compte sur le réseau social, et sa première publication le 11 mai de la même année était une vidéo de Marine Le Pen, présentée comme une « provoc ». Le 17 juillet suivant, il y a fait la promotion d’Aymeric Chauprade, ex-soutien de Philippe De Villiers devenu cadre du Front national, puis y a ardemment défendu Dieudonné au cri (virtuel) de « Vive les Quenelles » en décembre et janvier derniers (il continue d’ailleurs d’en faire la promotion). Il apprécie enfin Egalité et Réconciliation, l’ex-député belge d’extrême droite Laurent Louis, Etienne Chouard et les interviews de Bachar Al-Assad par le Réseau Voltaire ou celles de Vladimir Poutine par TF1 (mais sans les coupes), le blog Les-crises.fr ainsi que l’Union populaire républicaine (UPR).
Ainsi, dans la famille Rabhi, le confusionnisme se pratique de père en fils. Il y aurait en effet beaucoup à dire sur la cohérence politique du père, Pierre Rabhi, et des multiples organisations qui lui sont liées, même si lui n’a jamais défendu ouvertement des idées d’extrême droite, au contraire de ses fils. Son association Les Colibris s’est néanmoins ces dernières années rapprochée d’Etienne Chouard et de ses réseaux, et certaines de ses antennes locales ont co-organisé des événements avec le groupuscule techno-scientiste Zeitgeist [9].
Le 30 janvier 2013, un meeting des Colibris a réuni à Paris plusieurs centaines de personnes autour de Pierre Rabhi et d’Etienne Chouard. Il s’agissait de la « conférence de lancement de la (R)évolution des Colibris », donc un moment important dans la vie du mouvement. Les Colibris ont justifié sur Facebook cette invitation en ces termes, alors même que la proximité de Chouard avec les idées de l’extrême droite la plus crasse était déjà bien documentée :
« Nous pensons qu’Etienne Chouard est en accord avec les valeurs du Mouvement. […] après recherches approfondies et discussion avec l’intéressé, Chouard n’a pas réellement de sympathie pour Soral, pour lequel nous n’avons AUCUNE sympathie. Il y a eu 1 lien malencontreux sur son site. Pour autant, nous ne souhaitons pas mettre Etienne, qui est un homme qui gagne à être découvert et une belle personne, en quarantaine. Je comprends que cela vous embête (nous aussi), mais ne soyez pas inquiets, ce sera une belle soirée à propos de construire une société cohérente en devenant des humains meilleurs. » [10]
Le site du Mouvement des Colibris, qui est aujourd’hui la principale organisation de promotion de Pierre Rabhi (sa Fondation a mis la clé sous la porte), comprend des liens vers les autres projets soutenus par l’éco-gourou, parmi lesquels le Monastère de Solan, tenu par des moines et des sœurs chrétiens orthodoxes [11] et dont les objectifs sont donc a priori religieux et non écologistes. Si le site des Colibris est discret sur ses soutiens institutionnels, il a toutefois du mal à cacher ses objectifs mercantiles, la « boutique » étant la principale rubrique mise en avant.
Figure tutélaire de l’agriculture paysanne, Pierre Rabhi jouit d’un grand nombre d’adeptes, tout en étant pourtant connu pour son mysticisme et son discours sexiste latent [12], ainsi que sa défense de la petite entreprise « éco-responsable » contre la grosse [13]. Sur une question comme le Mariage pour Tous, Pierre Rabhi s’est refusé à prendre une position claire, jugeant que cela « ne figure pas sur l’agenda des priorités » comparé aux « enfants qui meurent de faim » et même que ce sujet est le « symbole » d’une « manipulation des consciences ». Il se dit aussi opposé à la procréation médicalement assistée (PMA), qui serait selon lui traumatisante pour l’enfant qui en est issu [14].
Extrait de l’entretien accordé par Pierre Rabhi à Reporterre le 29 décembre 2013 :
Un autre sujet de ce début d’année, qui intéresse beaucoup les écologistes, c’est le mariage homosexuel. De quelle manifestation étiez-vous en janvier ?
D’aucune.
Vous n’avez pas d’avis sur le mariage homosexuel ?
Pour être honnête, je ne sais pas comment l’aborder. Cette mobilisation est devenue un tel enjeu de société ces dernières semaines… Pour moi, ça ne figure pas sur l’agenda des priorités. Je crois que c’est quelque chose qui m’intéresse assez peu, je suis beaucoup plus préoccupé par les enfants qui meurent de faim. C’est là qu’on se rend compte que nous ne subissons pas les problèmes fondamentaux, que nous sommes dans une sorte de délire généralisé. Le mariage homosexuel est un symbole de cette manipulation des consciences, où on crée des phénomènes de société qui n’en sont pas.
Le principe de lutte pour l’égalité du droit au mariage ne vous touche pas particulièrement ?
Si, bien sûr. Je suis plein de compassion à l’égard de ceux qui ont été victimes de discrimination et d’exaction. Que des gens s’aiment et aient des attirances, quels que soient les sexes… je ne vois pas où est le problème. Ils sont libres de le faire et heureusement. Mais que cela devienne ensuite une problématique sociale aussi énorme… Par contre, ce qui me pose problème dans le débat actuel, c’est qu’il y a une troisième entité qui n’est pas consulté. C’est l’enfant. L’enfant qu’on va faire naître par je ne sais quel stratagème…
Vous pensez à la PMA ?
Je ne peux pas souscrire à un tel mécanisme de procréation artificielle. Est-ce que l’on réalise ce que cela implique comme destin pour la personne concernée ? J’essaye d’imaginer un enfant à l’école, expliquant à ses camarades comment il est venu au monde… Je ne peux pas comprendre qu’on fasse advenir sur Terre un être humain selon un tel procédé, qui l’engage pour toute sa vie, sans qu’il ait pu un seul instant être consulté auparavant. Car personne ne peut se mettre à sa place pour savoir comment il vivre cela…
Privilégieriez-vous l’adoption dans ce cas, ou êtes-vous simplement opposé à l’idée d’enfants pour les couples homosexuels ?
Non, je n’ai aucun problème avec l’idée de familles homoparentales, bien au contraire. Vous savez, il y a tellement d’enfants qui ne demanderaient que de l’amour pour grandir… L’adoption me semble un processus beaucoup plus sain en effet, j’y vois beaucoup moins d’inconvénients que dans les artifices de la PMA.
La PMA, c’est simple, je m’y oppose. C’est un syndrome inhérent à la modernité : on intègre dans des activités humaines des éléments qui n’ont pas raison d’être.
S’il est largement relayé par la complosphère, voire par l’extrême droite mais aussi, en dépit des aspects réactionnaires et irrationnels de sa pensée, par de larges pans de l’écologie y compris de gauche, y compris radicale. Il faut dire que malgré les failles de sa philosophie, c’est aussi un intellectuel reconnu internationalement, qui a été consulté par l’Onu sur la question de la désertification à la fin des années 1990 [15]. D’après le CDV, il conseillerait à son fils Gabriel la lecture du philosophe mystique indien Jiddu Krishnamurti. On n’ose imaginer ce que son fils lui conseille en retour…
O. G.
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A lire en complément, le dossier du groupe antifasciste Les Enragés :
« Pour en finir avec la supercherie Rabhi : l’éco-gourou sur le chemin du compostage », également reproduit ici, en même temps que d’autres articles critiquant le clan Rabhi. Un autre internaute a publié sur Facebook un texte sur la gestion des finances du Hameau du Buis, initié par la fille de Pierre rabhi. Enfin, le Cercle laïc pour la prévention du sectarisme signale que le mouvement des Colibris a soutenu la Ferme des Deux-Soleils en Franche-Comté, une structure fermée suite à des dérives sectaires en 2012. Voir enfin cet article du rationaliste marxiste Yann Kindo qui évoque aussi le mysticisme de Rabhi (voir aussi ici).
Mise à jour du 15 décembre 2014 à 17h15 : Sur demande de Gabriel Rabhi, nous rajoutons en note un lien vers son film, inactif comme il est d’usage ici concernant les liens complotistes. Comme il nous le précise lui-même dans son courriel, le contenu de son film corrobore tout à fait les informations figurant dans notre article.
Mise à jour du 25 janvier 2015 à 15h50 : Un lecteur nous signale que Pierre Rabhi entretient des liens avec le mouvement anthroposophique, fondé au début du 20e siècle par l’occultiste allemand Rudolf Steiner et parfois accusé de dérives sectaires. Grégoire Perra, ancien anthroposophe qui dénonce aujourd’hui les dérives de ce mouvement, en témoigne dans plusieurs articles publiés sur son blog.
Extrait de l’un d’eux : « En effet, lorsque Rabhi est interrogé, il affirme qu’il n’est pas anthroposophe. Pourtant, dans son domaine agricole, il organise des stages de Biodynamie, la méthode d’agriculture magico-religieuse de Rudolf Steiner. De plus, bon nombre de personnalités de son mouvement sont des anthroposophes. Et Pierre Rabhi donne fréquemment des conférences dans des institutions liées à l’anthroposophie, comme les écoles Steiner-Waldorf. Or, selon moi, il est absolument impossible de pratiquer – et encore moins d’enseigner – la Biodynamie sans une adhésion totale à la doctrine ésotérique de Steiner. Il faut même pour cela s’être engagé dans des pratiques cultuelles et magiques de l’anthroposophie. Comment donc, le sachant, pourrait-on considérer que Pierre Rabhi ne serait pas anthroposophe ?! »
De son côté, le Centre d’Informatin et de Prévention sur les Psychothérapies Abusives et Déviantes (Cippad) cite à l’appui de ces affirmations un extrait sans équivoque du livre de Pierre Rabhi paru en 2002, Du Sahara aux Cévennes :
« La méthode d’agriculture dite biodynamique de l’anthroposophe autrichien Rudolf Steiner me semble apte à répondre à l’exigence de globalité. Elle éveille la conscience à la notion de subtilité, comme le fait l’homéopathie dans le domaine des substances. On ne tient plus seulement compte des mécanismes et des effets les plus évidents, mais aussi des phénomènes qui, bien qu’échappant à notre analyse, n’en produisent pas moins des effets probants, comme l’utilisation des préparats. »
A (re)lire sur Confusionnisme.info :
– Le climatoscepticisme des fils Rabhi
– Gabriel Rabhi publie de la propagande négationniste sur Facebook
– L’extrême droite et l’écologie
– Décryptage du programme écologique du Front national
– La Décroissance par l’incohérence ?
– Nettoyage chez Reporterre : encore un effort !
La suite à lire sur :
http://confusionnisme.info/2014/12/14/ecologie-monnaie-le-clan-rabhi-a-lavant-garde-de-la-confusion/
Notes
[1] Voir la rubrique « A propos » de son site inter-agir.fr. C’est aussi comme « fils du grand Pierre Rabhi » qu’il est présenté par le projet de revue La Relève et la Peste : kisskissbankbank.com/la-releve-et-la-peste
[2] Son principal film, « Dette, crise, chômage : qui créé l’argent ? » est visionnable ici : youtube.com/watch ?v=syAkdb_TDyo
[3] Voir ici : cercledesvolontaires.fr/2014/12/07/interview-de-gabriel-rabhi-auteur-de-la-video-dette-crise-chomage-qui-cree-largent/ et là : cercledesvolontaires.fr/2014/12/05/releve-peste-nouveau-journal-alternatif-soutenir/
[4] Ex-personnalité altermondialiste, André-Jacques Holbecq est également un « ufologue » spécialiste des extraterrestres « Ummites ». dans le cadre de ses activités d’économiste amateur, il a co-rédigé un rapport pour la Fondation Nicolas Hulot et est intervenu à plusieurs reprises sur la radio complotiste parisienne Ici et Maintenant. Juriste de formation, pilote d’avions de ligne de métier, il ne dispose à notre connaissance d’aucune compétence particulière en économie autre que celle d’un autodidacte. Voir sa fiche Wikipedia.
[5] A l’époque où Gabriel Rabhi l’a mis en lien, ce webzine était pointé du doigt pour son idéologie réactionnaire par plusieurs blogs antifascistes, ici ou là. Depuis ces critiques, le webzine, qui vient de mettre la clé sous la porte, avait évolué vers une ligne éditoriale très culturelle et semblait se faire plus discret sur les sujets à proprement parler politiques
[6] Animé par Olivier Berruyer, soutien de Nouvelle Donne, Les-crises.fr est largement relayé dans la blogosphère confusionniste, conspirationniste et même d’extrême droite (notamment par Le Cercle des Volontaires), à cause de sa complaisance avec des régimes autoritaires comme celui de Vladimir Poutine (le 5 décembre de cette année, il a même publié un discours du président russe à la Douma). Ce blog diffuse par ailleurs des auteurs conspirationnistes comme Paul Craig Roberts, Diana Johnstone et même Etienne Chouard, ainsi que des écrits de François Asselineau. Son auteur est régulièrement l’invité d’@rrêt sur Images, qui semble le considérer comme une source fiable lorsqu’il s’agit d’analyser les tenants et aboutissants du conflit ukrainien.
[7] postjorion.wordpress.com, « Pour aller plus loin que Jorion » : ce blog a été fondé par un Internaute déçu de voir ses messages passés à la trappe sur le blog de l’anthropologue Paul Jorion. Il y est abondamment fait la promotion d’André-Jacques Holbecq, entre autres.
[8] Il s’agit du site de la Fondation Polémia, créée en 2003 par Jean-Yves Le Gallou et qui a pour objectif la « réinformation » sur Internet, à savoir en réalité la diffusion de désinformation avec un objectif propagandiste au service de l’extrême droite et une stratégie volontairement confusionniste
[9] De plus, des internautes n’hésitent pas à relayer de la propagande conspirationniste et notamment des interventions de Pierre Jovanovic sur son réseau social, colibris.ning.com. Des exemples ici : colibris.ning.com/video/guerre-civile-europ-enne-pierre-jovanovic-paris ?xg_source=activity là : colibris.ning.com/group/argent-dette-et-magouilles-politiques ?commentId=2998321%3AComment%3A344071&xg_source=activity ou là : http://www.facebook.com/LesEnrages/photos/p.278821942284385/278821942284385/
[10] facebook.com/events/132873763544606/permalink/135468953285087/
[11] Voir la rubrique « La famille des Colibris » sur le site du mouvement, colibris-lemouvement.org. La rubrique « Comprendre » du site contient aussi une sous-rubrique « Le sens du sacré ». De plus, le nom même de « Colibris » provient d’une légende amérindienne, comme Pierre Rabhi et ses adeptes se plaisent à le rappeler : colibris-lemouvement.org/colibris/la-legende-du-colibri
[12] Sous forme d’essentialisme, et même si les valeurs dites « féminines » sont vues positivement par Pierre Rabhi. Un exemple : pierrerabhi.org/blog/index.php ?post/2011/07/19/Je-suis-jaloux-des-femmes
[13] Ainsi, sans surprise, Pierre Rabhi et les Colibris ne sont pas anticapitalistes. Le discours des Colibris sur les petites entreprises sonne tantôt marketing, tantôt business-plan, tantôt greenwashing. Leurs propositions en la matière, qui n’ont rien de révolutionnaires, sont au contraire parfaitement adaptées à la mise en place de politiques publiques de « développement durable » au niveau local, dans lesquelles les Colibris seraient opportunément tout à fait à même de jouer un rôle, par exemple comme conseillers. Voir ici : colibris-lemouvement.org/agir/guide-tnt/creer-un-reseau-dentreprises-pour-une-economie-locale-et-durable et là : colibris-lemouvement.org/comprendre/collection-domaine-du-possible/revolutions/vers-une-entreprise-sociale-et-solidaire. Cependant, Pierre Rabhi ne rejette pas le soutien de grands patrons pour autant, comme le mentionne le site Ecolopedia.fr : « Sa démarche radicale ne l’empêche pas d’avoir des relations très courtoises avec les écologistes réputés pour collaborer avec les multinationales, comme Nicolas Hulot ou le WWF. Par exemple, son association, Colibris, a été hébergée jusqu’au printemps 2009 au siège du WWF, au Domaine de Longchamp. De même, il accepte volontiers l’aide et le soutien de grandes entreprises et organise des événements en direction des chefs d’entreprise. Ainsi, en 2010, la Fondation Pierre Rabhi comptait parmi ses fondateurs : le PDG du Groupe Léa Nature, le PDG de Nature & Découvertes, le président de la Fondation Yves Rocher, le directeur des Editions Actes Sud ou encore la Princesse Constance de Polignac. » Voir aussi sur le site de la Fondation Pierre Rabhi : fondationpierrerabhi.org/fondateurs-et-structures-historiques.php
[14] Entretien au site Reporterre (repris par FdeSouche), le 29 décembre 2013 : reporterre.net/spip.php ?article3912 De son côté, Gabriel Rabhi, sans surprise déplore la « destruction de la cellule familiale », tout en niant être homophobe
[15] Voir sa biographie officielle : pierrerabhi.org/blog/ ?static/biographie ainsi que sa fiche Wikipedia.
https://rebellyon.info/Le-clan-Rabhi-a-l-avant-garde-de-la-confusion