OPÉRATION MILITAIRE À NDDL
Malgré l’annonce de l’arrêt des expulsions par la préfète jeudi soir, les interventions militaires ont repris ce vendredi matin. Officiellement, pour déblayer et dans le cadre d’opération de police judiciaire. Sur place, grenades et gaz continuent d’emplir le bocage.
13 avril 2018
11h00 Un groupe de personnes du Taslu, bibliothèque et lieu culturel de la Zad, appelle dans un communiqué à « veiller sur le phare de la Zad ».
Depuis lundi 9 avril, aux prémices d’un printemps bouillonnant, l’hiver est revenu sur la zad. Il a la couleur des gyrophares, l’odeur des lacrymos et le son assourdissant des grenades. La zad résiste depuis 4 jours à une opération de destruction aveugle menée par les gendarmes mobiles sur de nombreux lieux de vie collectifs, d’espaces communs et de parcelles cultivées, blessant de nombreuses personnes, habitants, soutiens, mais aussi journalistes. Pas de temps pour la sidération, il s’agit pour l’heure de tenir, de défendre les lieux encore debout et de porter, plus fortement encore, notre volonté de gérer collectivement ce territoire toujours en lutte.A ce jour, la préfecture se vante d’avoir "déconstruit" 29 lieux et refuse tout ce qui ne relève pas d’une démarche "individuelle" et agricole. L’ampleur des destructions et des violences commises sur les personnes venant chaque jour plus nombreuses défendre la zad nous permet de comprendre un peu mieux ce que recouvre le terme "dialogue" pour Macron et son gouvernement, représentés en Loire-Atlantique par la préfète Nicole Klein. Pour l’heure, rien ne garantit que les expulsions-destructions vont cesser, comme nous l’exigeons depuis l’ensemble du mouvement. Les gendarmes mobiles se déploient toujours autour et au cœur de la Zad.
10h50 - Point sur la conférence de presse de la préfète de Loire-Atlantique Nicole Klein, d’après Ouest-France et France Bleu : La préfète a annoncé qu’elle « recevrait le plus rapidement un collectif s’occupant pour reprendre les discussions, comme avant l’opération de gendarmerie. C’est une main tendue. »
Les gendarmes, quant à eux, « vont rester le temps d’effectuer les déblaiements. Ça va prendre de 3 semaines à 1 mois. J’espère que dans ce laps de temps, des projets agricoles individuels seront déposés ».
« Il ne peut pas y avoir d’évacuation totale de ce territoire, estime Nicole Klein. Parce qu’il y a des gens qui ont parfaitement le droit d’être là. »
Elle affirme, à propos de la ferme des Cent Noms, qu’« il n’y a pas eu de bavure. Ils étaient dans l’illégalité. Pourquoi les occupants se déclareraient-il pas alors qu’ailleurs, ils le font ? »
La préfète a également présenté un formulaire simplifié pour permettre à ceux qui le souhaitent de déposer des projets agricoles individuels. Date butoir : le 23 avril 2018.
À propos du rassemblement de dimanche, il ne sera pas interdit, mais la préfète « souhaite qu’il se déroule dans un périmètre hors de la zone de gravas. Les réunions dans la Zad ont toujours été pacifiques ». En d’autres termes, elle appelle à ce qu’il se tienne hors des zones d’affrontements, où des lieux de vie ont été détruits, afin d’éviter les reconstructions. Le carnaval de nuit de Nantes est reporté et « les autres manifestations auront lieu avec une force de police conséquente », annonce-t-elle.
Elle confirme également que « c’est bien Emmanuel Macron qui a piloté le dossier et donné l’ordre final de cesser les expulsions et destructions sur la Zad. Pas Matignon ou Beauvau ».
10h35 « Il n’y a plus de journalistes sur place, on craint des exactions », s’alarme un témoin.
Les médias ont en effet retiré leurs envoyés spéciaux, semble-t-il. Du côté, de Reporterre, depuis que notre journaliste sur place a été blessée mercredi par un éclat de grenade, nous n’avons plus de reporter sur la Zad. Nous travaillons avec plusieurs témoins pour vous tenir informés au mieux de la situation, et serons sur zone ce week-end.
10h30 Extrait du communiqué des habitants de la Zad ce matin : « Après avoir enfin annoncé hier soir la fin des opérations d’expulsions, le gouvernement veut maintenant se venger de celles et ceux qui ont protégé la Zad et résisté pour sauver les lieux de vie. » Entre 4 (d’après France Info) et 6 (d’après Radio Klaxon) arrestations depuis ce matin.
10h25 Sur place, un témoin signale plusieurs blessures liées aux opérations des gendarmes, dont une épaule fracturée, probablement par un tir de Flash-Ball.
10h20 Dans un communiqué, l’Acipa rappelle qu’elle n’a jamais entamé de négociations avec madame la préfète. « Les informations qui circulent sont fausses. La délégation commune, composée de 9 personnes venant de différentes composantes, est la seule habilitée à conduire des négociations. »
10h15 « L’opération destructions et expulsions est terminée, annonce en conférence de presse Nicole Klein, préfète de Loire-Atlantique, au micro de France Bleu Loire-Océan. Elle indique également que les gendarmes restent sur place pour les opérations de déblaiement, la libération des routes D81 et D281 et pour empêcher toute « réoccupation illégale ».
10h00 - Point sur la situation. Ce matin, les opérations militaires ont repris. La gendarmerie assure qu’il s’agit de déblayer les routes d’accès et de mener des opérations de police judiciaire, et non d’expulser de nouveaux lieux de vie. Une perquisition a eu lieu à la Grée, dans le cadre de l’enquête en flagrance liée à un tir de fusée sur un hélicoptère. Au moins deux personnes ont été arrêtées, sans lien avec l’enquête. Dans la forêt de Rohanne, des affrontements se sont déclenchés : nos témoins sur place signalent une pluie de grenades.
9h32 D’après des témoins sur place, les gendarmes avancent sur le chemin de Suez en direction de la Wardine. On entend la meuleuse découpant la barricade des Lascars. Ils se déploient actuellement dans la forêt de Rohanne et autour de l’Ambazada.
9h15 Des actions de soutien à la Zad ont été menées dans plusieurs communes de France, comme par exemple à Rodez (Aveyron), où des militants bloquent depuis 4h du matin le plus grand rond-point de la ville. « Puisque l’État poursuit l’évacuation violente de la Zad de Notre des landes, en détruisant une à une les cabanes, nous avons bâti une cabane au beau milieu du rond point, expliquent-ils. Nous appelons tous ceux et celles qui veulent se mobiliser à nous rejoindre aujourd’hui avec tentes, palettes, banderoles, pétards, chocolat chaud et parasols. »
9h11 Un nouveau poste de l’équipe Médics a ouvert au Liminbout.
9h05 Ce vendredi matin, le porte-parole de l’Acipa nie toute négociation avec la préfecture : « Nous démentons cette information de la préfecture, l’Acipa ne négocie RIEN », fait savoir Julien Durand à Ouest-France.
9h00 D’après un communiqué du procureur général auprès de la cour d’appel de Rennes, l’opération de ce matin à la Grée visait à perquisitionner les lieux dans le cadre d’une enquête ouverte suite au tir d’une fusée ayant visé, le 10 avril, un hélicoptère de la gendarmerie.
Deux individus ont par ailleurs été interpellés, signale le procureur, sans lien avec la perquisition.
8h45 Dans le bocage, pluie de grenades et fumée épaisse dans la forêt de Rohanne.
8h42 La Gendarmerie nationale assure qu’ « aucune expulsion n’aura lieu ». Parallèlement au « déblaiement des routes », une « opération de police judiciaire » a débuté en lien avec « les violences commises contre les forces de l’ordre » la veille. Selon Le Monde, le dispositif policier pourrait être légèrement allégé dès la semaine prochaine mais, confirme-t-on à l’état-major de la gendarmerie, le quadrillage restera important sur l’ensemble de la zone et les travaux de déblaiement seront protégés, ainsi que les deux routes départementales, RD 281 et RD 81 qui traversent la ZAD.
08h00 Depuis une maison à l’ouest de la zone, on entend les oiseaux gazouiller. Et puis les détonations de grenades, au loin.
07h57 Affrontements en forêt de Rohanne. Beaucoup de grenades.
07h45 Une trentaine de personnes sont encerclées par les gendarmes à La Grée.
07h31 Environ cent cinquante gendarmes se dirigeraient vers Le Rosiers.
07h19 Selon le journaliste de Ouest-France Arnaud Wajdzic, la gendarmerie a déclenché une opération de dégagement des axes et de police judiciaire dans le cadre de « violences commises contre les forces de l’ordre », indiquent les autorités. « Il ne s’agit en aucun cas d’une opération d’expulsion ou de destruction de squat. »
07h17 Selon le groupe d’information de la Zad, la préfecture a dit à un soutien paysan qui l’a appelée ce matin que les gendarmes devaient rester stationnés sur la route près de La Grée, un habitat situé au sud des Fosses noires, afin d’y mener des arrestations à la demande du procureur, l’opération étant sous contrôle judiciaire.
07h10 Des gendarmes encerclent des tentes au sud de La Wardine.
07h08 Les gendarmes sont à 150 m de La Wardine, une maison située sur le chemin de Suez, partant du carrefour de la Saulce vers l’ouest. Un endroit important, où se tiennent de nombreuses réunions des habitants de la Zad.
07h03 Grosses explosions au carrefour de la Saulce, « ça canarde ».