COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF ARRÊT DU NUCLÉAIRE

Publié le par Résistance verte

Le Collectif Arrêt du nucléaire (ADN) s'est retrouvé les 9 et 10 septembre au Cun du Larzac pour ses 4° Journées d'études, avec une cinquantaine de participants représentants 23 groupes antinucléaires venus de la France entière.

À l'issue de ces Journées, le Collectif ADN :

- appelle à participer à la manifestation qui se tiendra Place de la Mairie à Saint-Lô le 30 septembre à 14 h 30 pour protester contre la validation de la cuve de l'EPR par l'ASN ;
- encourage à manifester ce même jour pour l'abandon de ce projet désastreux devant les sièges des différentes divisions de l'ASN en France ;
- apporte son soutien aux citoyen-nes dans leur lutte contre le projet d'enfouissement des déchets hautement radioactif sur le plateau de Bure ;
- apporte son soutien aux deux militants, Jean Revest et Jean-Jacques Mu, poursuivis par Areva devant la 17° chambre correctionnelle de Paris ce mardi 12 septembre.

Le Collectif ADN,
le 10 septembre 2017 au Cun du Larzac
contact [at] collectif-adn.fr
http://collectif-adn.fr

 

NUCLÉAIRE, NOTRE PAYS A‑T‑IL PRÉVU UNE AUTRE ALTERNATIVE ?

Dans son « Point de vue » publié dans Ouest France du 18 août 2017, Mme Valérie Faudon, représentante de la Société française d'énergie nucléaire, tente de réhabiliter l'atome et de faire croire à son avenir... en occultant les réalités.
Ainsi, s'il est vrai que le trio pétrole‑gaz‑charbon couvre environ 85% de la consommation mondiale d'énergie, Mme Faudon oublie de préciser que le reste se compose de 13 % d'énergies renouvelables, une part insuffisante mais en augmentation continue, et seulement de 2 % de nucléaire, une part infime ‑ inversement proportionnelle au danger causé par cette énergie ‑ et en déclin irréversible.

Si on ne regarde que la seule électricité, l'atome couvrait 17 % de la production mondiale en 2001 contre moins de 10 % aujourd'hui, une véritable chute libre, commencée d'ailleurs bien avant le drame de Fukushima. L'explication de ce phénomène est simple et, contrairement à ce que l'on pourrait croire, ne tient pas aux risques de catastrophes ou au problème insoluble du démantèlement des centrales et de l'impossible gestion des déchets radioactifs : le tout est légué sans état d'âme aux générations futures.
En réalité, les entreprises d'énergie font leurs comptes et aboutissent à une conclusion incontournable : le nucléaire est ruineux. Il est d'ailleurs notable que les deux plus grandes entreprises mondiales de l'atome viennent de taire faillite, tant le français Areva que l'américain Westinghouse. Ce dernier a même entraîné dans le gouffre son actionnaire majoritaire Toshiba, comme l'a rapporté Le Monde: « Le nucléaire entraîne Toshiba au bord de la faillite».

La situation de l'atome dans le monde est désespérée :
• les chantiers des nouveaux réacteurs sont désastreux, qu'il s'agisse des EPR de Finlande et Flamanville, ou des AP1000 américains. Ouest‑France s'est d'ailleurs fait l'écho du récent abandon du chantier de deux AP1000 en Caroline du Sud. En Corée du Sud, ce sont les chantiers ‑ pourtant largement avancés ‑ de deux réacteurs qui sont abandonnés à Shin Kori.
• en grande majorité, les 400 réacteurs encore en service sur Terre sont très anciens et nécessitent des investissements ruineux pour continuer à fonctionner, ce que la plupart des entreprises propriétaires ne peuvent se permettre. Les fermetures de réacteurs ont commencé et vont se produire par dizaines dans les années à venir.

En France, la situation financière d'EDF est catastrophique, plombée en particulier par le désastre du chantier de l'EPR de Flamanville, et l'entreprise ne pourra financer la rénovation des 58 réacteurs actuels, presque tous dans un état de délabrement avancé.
La question n'est donc plus de savoir s'il « faut » ou pas fermer des réacteurs. EDF va dans tous les cas être obligée d'en fermer de nombreux dans les années à venir, en espérant que cela se fasse avant une catastrophe et non pendant comme au Japon, qui a fermé ses 54 réacteurs en un an suite à Fukushima.

Hélas, contrairement à l'Allemagne, la France n'a prévu aucune alternative et devra importer massivement de l'électricité de chez ses voisins pour essayer d'éviter la pénurie. L'option nucléaire imposée en France était en réalité un piège qui a commencé à se refermer sur nous...

Stéphane Lhomme, directeur de l'Observatoire du nucléaire
Ouest‑France Finistère, le 12 septembre 2017

Publié dans Nucléaire

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article