GUERRILLA GRAFTERS

Publié le par Résistance verte

Contre l’interdiction des arbres fruitiers en ville, des militants se mobilisent !

Le combat des guérilleros de la greffe progresse et se démocratise. N’ayez pas peur de ce nom barbare qui représente un joyeux collectif de greffeurs d’arbres. Ces derniers souhaitent augmenter la production de fruits dans l’espace urbain : audacieux et ingénieux !

ENGAGEMENT VERT ET SOCIAL

Tara Hui est une quadragénaire américaine qui fait penser à Géo Trouvetou. Cette dernière a voulu convaincre les résidents de son quartier pauvre de la banlieue de San Francisco de planter des arbres fruitiers dans les rues. Cette idée lui vient de la rareté des épiceries et de points d’approvisionnement en fruits frais aux alentours : pas facile de bien s’alimenter, surtout lorsqu’une bouteille de soda coûte moins cher qu’une barquette de fruits.
Seulement, il est interdit de planter de tels arbres dans les quartiers afin d’éviter les rongeurs potentiellement attirés par les fruits tombés, qui pourraient aussi faire glisser les passants. L’ingénieuse Tara Hui a donc contourné la loi en greffant directement des branches de prunier sur un arbre de sa rue. Quelques mois plus tard, cet arbre hybride attire l’attention et va fédérer de plus en plus de curieux : d’autres personnes l’imitent et se nomment les Guerilla Grafters, les Guerilleros de la Greffe.

GUÉRILLA DANS LE RESPECT DES AUTRES

Aujourd’hui, les guérilleros de la greffe sont présents à travers le monde « Nous ne tenons pas un inventaire précis des greffes, mais il y a des guérilleros de la greffe dans le monde entier. Nous recevons très souvent des mails de gens inspirés par notre projet. », explique Tara. Cette dernière veille cependant à respecter la loi et à rassurer les citadins « Pour montrer aux gens qu’avoir un arbre fruitier sur un trottoir n’est pas du tout un problème, nous ne greffons que là où les gens s’engagent à entretenir les arbres (…) et nous commençons à petite échelle. » Si certains greffons sont arrachés aux alentours de San Francisco, les émotions qu’ils suscitent normalement sont plutôt la surprise et la bienveillance.

LE MOUVEMENT SE RÉPAND TEL UNE TÂCHE D’HUILE

Le mouvement se démocratise depuis 2012, surtout depuis son exposition à la biennale d’architecture de Venise, dans la catégorie Interventions spontanées : le design pour le bien commun. Et il continue de grandir ! Certains guérilleros ont été trouvé sur Internet à Oakland, Vancouver ou en Slovénie et Tara reçoit des lettres de soutien du monde entier. Pas de traces de guérilleros pour l’instant en France : le champ est libre !

Diane Deswarte, La relève et la Peste, juillet 2017
http://www.guerrillagrafters.org

 

GUERRILLA GRAFTERS

Publié dans Solidarité, Artiviste

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