NON AUX OGM CACHÉS !

Publié le par Résistance verte

Pourquoi les Faucheurs volontaires disent NON aux VrTH mutées (variétés rendues tolérantes aux herbicides)


Depuis les années 90, la grande majorité des OGM sont des plantes génétiquement manipulées pour être tolérantes à un herbicide. On le sait: le fabricant vend à la fois l'OGM et l'herbicide associé. Le but affiché étant de faciliter le travail de l'agriculteur et d'augmenter les rendements.
Les premiers OGM étaient obtenus par la technique de transgenèse c'est à dire par transfert d'un gène (en fait, une construction génétique) d'une autre espèce dans la plante cultivée. Ainsi la plante qui a reçu un gène de tolérance à un herbicide absorbe celui-ci sans que cela ne la tue, ce qui n'est pas le cas des mauvaises herbes qui meurent (en théorie mais en réalité des résistances s'installent).

Il faut parler par exemple du soja Round Up Ready importé d'Amérique latine et qui nourrit les animaux d'élevage.
Une autre de ces plantes OGM est le colza qui a été cultivé en France dans les années 90. Il s'avère que celui-ci se croise facilement avec un grand nombre de variétés sauvages et cultivées. Le gouvernement français alerté par la profession agricole (et des fauchages !) avait alors interdit la culture des colzas transgéniques tolérants aux herbicides en raison des risques de dissémination irréversible du caractère de tolérance.
D'autre part sous la pression des Faucheurs Volontaires et autres mouvements et face au rejet des OGM transgéniques par la société, les cultures de ces OGM en France ont été supprimées. Le moratoire sur le maïs Mon 810 étant redemandé et reconduit chaque année.

Cependant pour répondre aux besoins de l'agriculture industrielle, une nouvelle technique : la mutagenèse provoquée (par des agents mutagènes) a permis d'obtenir artificiellement des variétés de plantes tolérantes aux herbicides (colza , tournesol et dans une moindre mesure maïs) qui sont cultivées.
Ces plantes mutées VrTH brevetées sont issues de manipulations génétiques et définies comme OGM par la Directive européenne 2001/18 mais exclues du champ d'application de celle-ci et de ce fait elles ne sont pas évaluées et étiquetées en tant qu'OGM. Ce qui est contraire au principe de précaution puisque ces plantes absorbant l'herbicide en contiennent et sont à l'origine d'huiles alimentaires que nous retrouvons dans nos assiettes.
Elles ont été exclues du champ d'application de la directive au motif que la mutagenèse a été traditionnellement utilisée depuis plusieurs décennies et que sa sécurité est avérée.

Les Faucheurs volontaires réfutent cet argument parce que:
- les variétés mutées utilisées depuis 50 ans sont des OGM qui n'ont jamais été évalués, on les a cachés aux paysans, la mutagenèse était dans ce cas faite sur plante entière ce qui n'est pas le cas des VrTH mutées actuelles issues de cultures de cellules in vitro, ce qui empêche toute réparation par la plante,
- il est démontré aujourd'hui que les VrTH mutées ont plus d'effets non intentionnels que les variétés obtenues par transgenèse*, donc elles sont encore moins sûres,
- la culture des VrTH ne réduit pas la quantité d'herbicides à grande échelle car elle génère des résistances qui amèneront les utilisateurs à augmenter les doses et à utiliser d'autres toxiques.
Nous rappelons aussi que pour le colza muté VrTH, les risques de dissémination du caractère de tolérance sont les mêmes que pour le colza transgénique, la pollution génétique induite par des croisements interfertiles avec les espèces sauvages de crucifères étant très élevée (moutarde des champs, ravenelle, rapistre, etc...).
 
Nous dénonçons donc :
- le manque d’expertises objectives sur le sujet et conflits d'intérêts majeurs, la plupart des études étant directement produites par les sociétés qui commercialisent ces produits,
- la coexistence impossible avec les filières de l'agriculture biologique ,
- l' absence de transparence dans toute la filière, des agriculteurs aux consommateurs.
Nous dénonçons le passage en force des semenciers, nous dénonçons le fait qu'ils voudraient faire passer cette mutagenèse provoquée comme similaire d'un phénomène naturel : il y a tromperie des paysans et de toute la société. Ces VrTH sont des OGM cachés.
Nous dénonçons aussi le brevetage du vivant parce que l'enjeu est celui de la privatisation et de la marchandisation du vivant au profit de quelques multinationales et au détriment du bien commun et des peuples dans leur ensemble.
 
Les politiques doivent prendre leurs responsabilités en ce domaine.
 
Un moratoire a été demandé au gouvernement par des organisations regroupées sous le nom d'Appel de Poitiers. Après plusieurs requêtes, le conseil d'État renvoie 4 questions préjudicielles à la Cour de Justice Européenne qui en est donc saisie. Ces questions sont relatives à la réglementation des OGM mutés y compris par les nouvelles techniques et notamment vis à vis du principe de précaution.
 
Mathieu et Annick,  faucheur(se) volontaires


NON AUX NOUVEAUX 0GM

La directive européenne 2001/18 est claire :
« OGM : organismes, à l'exception des êtres humains, dont le matériel génétique a été modifié d'une manière qui ne s'effectue pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle. »

Cette définition est contraignante c'est pourquoi, des techniques de manipulation du génome reconnues comme donnant des OGM ont été exemptées du champ d'application de cette loi (ex la mutagénèse).
Depuis quelques années, de nouvelles techniques de manipulation du génome (NTMG) voient le jour dans les labos grâce à la montée en puissance de l'informatique et des cultures de cellules in vitro. Elles sont en attente d'un statut juridique en UE.

Ces techniques sont diverses. Pour certaines, il s'agit de la mise au point d'outils qui vont cibler l'endroit à modifier sur l'ADN: ce sont des ciseaux à ADN (constructions avec une partie enzymatique) dont le dernier, très en vogue car pas cher et facile d'utilisation: le CRISPR. D'autres techniques visent à modifier que quelques nucléotides sur le gène, ce sont les techniques de « gene editing », langage pris à l'informatique ! Des techniques sont liées à l'épigénétique : on ne touche pas à la composition de l'ADN mais à sa régulation ou son expression (c'est à dire à la synthèse des protéines codées par les gènes). Il existe aussi des techniques pour introduire une modification génétique dans une plante .... La liste est non exhaustive. Ces techniques s'associent souvent, elles sont complexes. Il y a donc un risque de les voir traiter au cas par cas, d'où à notre sens une nécessité de vigilance scientifique, éthique et citoyenne.

Si l'on reste dans le domaine scientifique : ces techniques en dehors des effets induits non intentionnels , ne sont pas pertinentes pour un grand nombre de caractères des plantes. En effet, elles s'appliquent aux caractères gérés par un gène ou un petit nombre de gènes comme les résistances aux herbicides ou à certaines maladies mais pas aux caractères concernant les rendements, la résistance à la sécheresse ou l'absorption des nutriments pour lesquels de nombreux gènes interviennent avec de nombreuses régulations. C'est pourtant ces problématiques qui sont avancées pour justifier les NTMG !

Pour les Faucheurs volontaires, toutes ces techniques sont des manipulations génétiques au regard de la directive européenne 2001/18. Les produits qui en sont issus sont donc des 0GM.
Les arguments avancés par les industriels et par nombre rie chercheurs pour justifier ces NTMG sont 1 que ces techniques sont plus précises, ciblées, donc plus sûres, 2 que les phénomènes naturels peuvent aboutir à produire les mêmes modifications que celles produites par ces NTMG, 3 que cela permet un gain de temps de sélection des plantes.
Nous ne sommes pas d'accord.
1 : la soi‑disante précision n'exclut en aucun cas les très nombreux effets hors cible ailleurs sur l'ADN et donc sur la cellule et sur l'organisme. Et en conséquence sur l'environnement. Les scientifiques ne maîtrisent pas tout !
2: ce qui se produit dans la nature ne peut être comparé à ce qui est réalisé en laboratoire pour a minima trois raisons : le temps n'est pas le même :
‑ des centaines de millions d'années d'évolution sur Terre, quelques générations cellulaires en laboratoire
‑ un sol réduit à un milieu de culture et des interactions très limitées en laboratoire.
3: l'argument du gain de temps n'a de sens qu'en laboratoire et dans le système compétitif international mais pour un paysan, le gain de temps de sélection est un écueil : il faut bien une dizaine d'années pour qu' une variété s'adapte aux conditions de l'environnement et du coup s'améliore.

La stratégie des multinationales semencières et Cie étant, soit de faire exempter de la loi ces produits des NTMG comme pour la mutagénèse, soit de ne considérer que le produit de ces manipulations qui parfois n'en porte plus la trace. Après ce tour de passe passe, ces plantes ne seront pas considérées 0GM, donc ne seront pas évaluées, pas tracées et pas étiquetées
Nous dénonçons:
• le vrai mobile des industriels qui est l'accaparement du vivant par le biais des brevets et pour leur profit, brevets qui pourront concerner les produits issus de ces NTMG qui seraient alors similaires (mais pas identiques !) à des plantes sauvages ou cultivées : brevets sur des caractères, sur des traits natifs qui pénaliseraient les paysans qui ne pourraient prouver alors qu'ils n'ont pas utilisé des plantes protégées par ces brevets,
• le modèle agricole soutenu par ces nouvelles biotechnologies : agriculture industrielle, chimique et technologique,
• le défaut de démocratie : des organismes qui ont réellement été obtenus après manipulations génétiques, ne seraient ni reconnus ni tracés ni étiquetés 06M et donc comme pour les mutés, ni vus ni connus !
• la non prise en compte du principe de précaution : Les risques sanitaires et les risques environnementaux des produits issus des NTMG n'ont pas été évalués. Ces nouvelles biotechnologies ouvrent la porte à de grands dangers potentiels : leur facilité d'utilisation pour certaines et à un moindre coût permettrait à ces nouveaux 0GM d'envahir notre environnement de façon incontrôlée : tout le monde vivant serait concerné: microorganismes, plantes, animaux dont l'homme.

Les administrations et les politiques qui s'engageraient dans cette voie le feraient en toute connaissance de cause et seraient tenus responsables devant les citoyens.

Nous réclamons le droit à une réflexion éthique : tout devenant possible, tout peut se faire et de plus en plus vite.
Ne laissons pas certains scientifiques, certains politiques et les multinationales décider de l'avenir du monde vivant !

Faucheur volontaire d'OGM

BOYCOTT OGM
Limagrain, Clause, Tézier, Vilmorin, Vita... et les pains Jacquet.

NON AUX OGM CACHÉS !
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