EXPLOSION À LA CENTRALE NUCLÉAIRE DE FLAMANVILLE
LE SPECTRE DE LA CATASTROPHE NUCLÉAIRE PLANE SUR LA FRANCE
Avant même d’avoir des informations fiables sur la situation réelle de la centrale nucléaire de Flamanville, où une explosion s’est produite ce matin, les autorités se sont dépêchées de prétendre qu’il n’y avait « aucun risque radiologique ».
Une fois de plus, la protection des intérêts de l’industrie nucléaire passe avant celle de la population. Il est pourtant urgent de prendre acte de ce que :
- le parc nucléaire français nucléaire français est dans un état de délabrement avancé ;
- les centrales françaises sont truffées de pièces défectueuses (mal usinées par Areva et par le japonais JCFC) dont certaines sont couvertes par des certificats de « sûreté » falsifiés ;
- EDF, en passe de rejoindre Areva qui a déjà fait faillite, est dans l’incapacité technique et financière d’entretenir correctement son parc nucléaire.
Aujourd’hui, la question n’est même plus d’être pour ou contre le nucléaire mais de savoir comment et en combien de temps arrêter en urgence les réacteurs français… si possible AVANT une catastrophe nucléaire et non en pleine catastrophe comme a été obligé de le faire le Japon...
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QUESTIONS SUR LES CENTRALES NUCLÉAIRES FONCTIONNANT
AVEC DES GÉNÉRATEURS DE VAPEUR DÉFECTUEUX
L’explosion qui s’est produite ce matin à la centrale nucléaire de Flamanville a entraîné l’arrêt immédiat en urgence d’un réacteur. Cet évènement illustre de façon cruciale la situation insensée qui prévaut actuellement dans de nombreuses centrales françaises.
En effet, il a été montré ces derniers mois que la majorité des réacteurs d’EDF fonctionnaient avec des pièces défectueuses, parfois couvertes par des certificats de « sûreté » falsifiés. En particulier, 18 réacteurs sont dotés de générateurs de vapeur présentant de zones de grande de fragilité du fait d’une concentration anormale de carbone dans les parois en acier.
De façon insensée, sous prétexte qu’il faisait froid et qu’il fallait produire plus d’électricité, l’Autorité de sûreté nucléaire a autorisé EDF à remettre en service ces réacteurs défectueux en échange de quelques engagements peu contraignants.
Il s’agit de "mesures compensatoires", en particulier de faire monter et descendre en température les réacteurs de façon beaucoup plus lente que d’ordinaire, à savoir 14° par heure au lieu de 28°. Ces mesures sont accompagnées de "dispositions complémentaires" supposées éviter les situations au cours desquelles les générateurs de vapeur seraient amenés à rompre
Or, l’évènement de ce matin à Flamanville montre que ces pauvres « bricolages » peuvent être balayés en une seconde lors d’un évènement accidentel qui entraine l’arrêt immédiat du réacteur et peut, de fait, causer la rupture du générateur de vapeur.
Pour mémoire, la rupture d’un générateur de vapeur est dite « exclue » dans les démonstrations de sûreté, ce qui signifie… qu’il ne faut surtout pas qu’elle se produise : il n’y a alors aucune parade possible et c’est la perspective d’une catastrophe qui peut être de la gravité de celles de Tchernobyl et Fukushima.
Le 18 janvier dernier, saisi en urgence par l’Observatoire du nucléaire, le Conseil d’Etat s’est montré tout aussi défaillant et irresponsable que l’Autorité de sûreté nucléaire et a autorisé EDF à exploiter ses réacteurs dans ces conditions qui prêteraient à rire si ce n’était pas notre vie qui était en jeu.
Aujourd’hui encore, les Autorités se gargarisent de ce que l’incident n’aurait entrainé « aucun risque radiologique » (ce qui reste à prouver) et n’ont aucunement l’intention de tirer les enseignements de cet évènement qui résonne comme un véritable avertissement…