ATLAS DE LA FRANCE TOXIQUE
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L’association Robin des bois répertorie les zones les plus toxiques de France
Amiante, pollution atmosphérique et aquatique, déchets radioactifs, pesticides... Une enquête dresse la carte des nombreuses zones à risques sur le territoire français dans un livre intitulé "Atlas de la France toxique" et publié ce mercredi 4 mai. "Notre but n'est absolument pas de faire un hit-parade des villes les plus polluées ou des zones les plus toxiques mais plutôt d'informer les lecteurs des risques qu'ils encourent afin qu'ils fassent pression sur les politiques et s'opposent aux industriels", explique Jacky Bonnemains, co-auteur et président de Robin des bois.
Marseille apparaît comme la ville la plus polluée, devant Lyon et Paris qui n’arrive qu’en troisième position. L'air de la cité phocéenne comporte la plus forte concentration de particules fines avec 31,8 µg/m3 selon l'Institut de veille sanitaire (InVS). "Malgré son ouverture sur la mer, Marseille est la ville la plus polluée. Cette pollution vient surtout des transports et des ports. Ce problème s'est aggravé ces dernières années à cause des escales des grands paquebots de croisière", détaille Jacky Bonnemains.
Lyon détient quant à elle le titre de championne de sites pollués. La ville a gardé des traces de plomb, de chrome et d'hydrocarbures dans ses quelque 2 millions de mètres carrés de friches industrielles et compte trois sites Seveso, les plus dangereux en cas d'accident grave. De plus, la capitale des Gaules est la seule ville de France à abriter un laboratoire P4, qui conserve les virus les plus dangereux. Ebola, peste et choléra y sont emmagasinés, à 150 m du Rhône et en plein centre-ville.
Paris enfin se distingue par sa forte présence de déchets radioactifs. Des substances qui servent beaucoup pour les recherches dans les laboratoires. On trouve ainsi 35 sites de stockage dans la capitale.
Dans leur atlas, les co-auteurs dressent également quatre cartes des zones infestées par l'amiante en France. On apprend ainsi que des kilomètres de voiries parisiennes sont enrobés d'amiante ou que la Haute-Corse présente un fort taux d'amiante naturelle.
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Quelles sont les villes les plus polluées?
Amiante, pollution atmosphérique et aquatique, déchets de guerre abandonnés, pesticides.... Une enquête menée par l'association Robin des bois retrace les nombreuses zones à risques sur le territoire français dans un livre, intitulé "Atlas de la France toxique", publié ce mercredi.
On en sait un peu plus sur ce que l'on boit et ce que l'on respire et le bilan n'est pas reluisant. Dans un ouvrage intitulé "Atlas de la France toxique", à paraître mercredi, l'association Robin des Bois dresse un état des lieux des dangers et des risques dans les milieux urbains, et dans les zones littorales et rurales français. Ils sont nombreux. "Notre but n'est absolument pas de faire un hit-parade des villes les plus polluées ou des zones les plus toxiques mais plutôt d'informer les lecteurs des risques qu'ils encourent", martèle Jacky Bonnemains, coauteur et président de Robin des bois.
Trois dangers majeurs ressortent de cette étude: la pollution atmosphérique et aquatique, la proximité de grands sites industriels et chimiques de grandes agglomérations et l'amiante.
Les particules fines
Paris sort son épingle du jeu en se plaçant seulement en troisième position dans le classement des villes françaises les plus polluées. La capitale est dépassée par Lyon et surtout par Marseille. L'air de la cité phocéenne comporte la plus forte concentration de particules fines (31,8 µg/m 3 selon l'Institut de veille sanitaire (InVS). "Malgré son ouverture sur la mer, Marseille est la ville la plus polluée. Cette pollution vient surtout des transports et des ports. Ce problème s'est aggravé ces dernières années à cause des escales des grands paquebots de croisière", détaille Jacky Bonnemains.
Lyon suit Marseille dans ce triste classement. "En hiver, il y a très souvent des pics de pollution à cause de la combustion du bois dans le couloir du Rhône", commente le président de Robin des bois. On note aussi une forte présence de PCB, les polychlorobiphényles, dans tous les fleuves traversant les grandes villes comme Paris, Marseille, Toulouse ou Strasbourg, dont les poissons ne sont ainsi pas comestibles.
Industriels et labo au coeur des agglomérations
Paris se distingue malheureusement par sa forte présence de déchets radioactifs. Des substances qui servent beaucoup pour les recherches dans les laboratoires. On trouve ainsi une trentaine de sites de stockage à Paris.
Un risque partagé par Lyon qui accueille le laboratoire P4 au coeur de son agglomération. "Un laboratoire dans lequel on teste des vaccins contre Ebola, la peste ou le choléra", précise Jacky Bonnemains. Avant d'ajouter: "Cela représente un risque de contamination bactériologique majeure en cas d'incendie ou d'attentat!"
De l'amiante
Dans leur atlas, les coauteurs dressent quatre cartes des zones infestées par l'amiante en France. On apprend ainsi que des kilomètres de voiries parisiennes sont enrobés d'amiante ou que la Haute-Corse présente un fort taux d'amiante naturelle.
Des conseils ?
Avec ce bilan alarmiste, l'association de défenseurs de l'environnement souhaite mobiliser les lecteurs pour qu'ils agissent auprès de leurs élus. "Nous avons réalisé cet atlas pour informer les gens afin qu'ils fassent pression sur les politiques et s'opposent aux industriels", confie Jackie Bonnemains.
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L'«Atlas de la France toxique» dresse la liste des sites les plus pollués
L'association de protection de l'environnement Robin des Bois publie, ce mercredi, un atlas «violent» mais «réaliste» qui a pour but d'informer le public pour qu'il soit prêt à interpeller les responsables.
À chaque ville sa pollution. L'Atlas de la France toxique (Editions Arthaud) publié par l'association Robin des Bois, recense toutes les formes de pollution qui touchent la France, à travers trente-six cartes qui reviennent sur la pollution nucléaire, chimique et toxique. On y découvre que la ville de Paris compte le plus de déchets radioactifs, provenant surtout des laboratoires médicaux. Les Marseillais respirent quant à eux un air très pollué, riche en particules fines, notamment dû aux autoroutes qui entrent jusque dans la ville ou aux paquebots dans le port. En sa qualité de capitale française de la pétrochimie, Lyon est une des villes qui abrite le plus de sites pollués. Avec ses deux millions de mètres carrés de friches industrielles, les traces de plomb, chrome et hydrocarbures sont très présentes.
Les zones rurales et les littoraux sont aussi pollués
Si les grandes villes n'échappent pas à la pollution, cet atlas révèle que les zones rurales ne sont pas nécessairement plus préservées, notamment à cause de l'utilisation des pesticides. «Les départements producteurs de champagne et de sauternes, de pommes de terre et de betteraves, sont les plus gros utilisateurs de pesticides cancérogènes», souligne l'atlas. La Gironde, la Somme ou le Pas-de-Calais sont pointés du doigt. En mars dernier, des échantillons de poussière collectés dans une vingtaine de maisons situées à proximité de cultures (vignes, vergers, céréales) s'avéraient d'ailleurs contenir des résidus de pesticides. Les maisons étaient situées à moins de deux cents mètres des cultures.
Selon les cartes de l'atlas, les littoraux ne sont pas non plus épargnés. Après les deux guerres mondiales, les stocks de munitions auraient été jetés dans l'océan. Toutes les côtes françaises seraient concernées par ces armes conventionnelles et chimiques coulées au large, qui représentent des «bombes à retardement» (voir document ci-dessous). Pour Charlotte Nithart, de l'association Robin des Bois, «il n'y a pas de zones épargnées, chaque territoire est concerné par des typologies différentes de pollution selon son passé industriel et ses activités économiques».
L'amiante, un problème français
Très tôt déclaré cancérigène mais pas immédiatement interdit, l'amiante a envahi les hôpitaux, les écoles et les usines. Utilisé à Paris pour enrober les rues, cette substance est censée rendre les routes plus résistantes à l'abrasion dûe au trafic. «Vingt millions de tonnes de produits amiantés sont encore en place sur le territoire national», selon Charlotte Nithart, qui regrette le manque de communication sur ce matériau. Selon l'atlas, il tuera entre 100.000 et 200.000 personnes dans les quarante prochaines années. Le percement du tunnel Lyon-Turin, dans les Alpes, risquerait même de se cogner contre des gisements d'amiante jusque-là inconnus, il faudra alors traiter les déblais comme des déchets toxiques.
Ainsi, tout au long de l'ouvrage, les cartes dressent un inventaire des risques causés par les pesticides, les déchets toxiques, les épaves en mer, l'amiante, les marées noires et tous les autres catastrophes humaines et matérielles qui ont conduit à la pollution moderne. Cet atlas, «violent» mais «réaliste», a pour but d'informer le public pour qu'il soit conscient des risques et prêt à interpeller les responsables. «Il faut combattre les pollutions une par une, tout en ayant en tête que chacun est attaqué par toutes les pollutions», insiste Charlotte Nithart.
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Pollution : l'association Robin des Bois publie un atlas de la France toxique
Vaine polémique ou triste réalité territoriale ? Dans un ouvrage intitulé "Atlas de la France toxique" publié le 4 mai aux éditions Arthaud (groupe Flammarion), l'association écologiste Robin des Bois liste et cartographie les risques environnementaux auxquels s'exposent les citadins dans plusieurs régions françaises.
"Informer les citadins des risques qu'ils encourent" : tel est le but de cet ouvrage compilant une trentaine de cartes et plusieurs grands travaux sur lesquels l'association Robin des Bois s'est taillé depuis des années une réputation d'experte et de lanceuse d'alerte. Robin des Bois réalise, entre autres, des inventaires de sites pollués par d’anciennes activités industrielles. Et alerte à nouveau dans cet atlas, publié ce 4 mai aux éditions Arthaud, sur l'amiante, deuxième source de maladie professionnelle en France et première cause de décès au travail, qui a vu ses seuils réglementaires se durcir en juillet dernier. Quatre cartes des zones infestées par cette substance y sont dévoilées, tant en Île-de-France (enrobés routiers) qu'en Haute-Corse (ancienne usine de Canari, rachetée par la municipalité).
Autre enjeu, pas forcément connu de tous, mais que cette association suit de près : la pollution de l'eau potable au perchlorate, liée à d'anciennes munitions de guerre. Il y a deux ans, Robin des Bois avait tiré la sonnette d'alarme sur ce sujet via un inventaire mis en ligne (voir notre article du 2 juin 2014).
Son enquête porte aussi sur la gestion des boues de dragage et recense plus de 700 sites terrestres pollués aux polychlorobiphényles (PCB, voir notre article du 26 juillet 2011). L'impact de ces très persistants PCB dans les fleuves traversant les villes est également pointé. Cinq focus sont proposés sur des pollutions à Paris, Lyon, Strasbourg, Toulouse et Marseille, épinglée pour sa piètre qualité de l'air (concentration de particules fines), non sans lien selon l'association avec la croissance du nombre d'escales des grands paquebots de croisière transitant par son port.
Morgan Boëdec / Victoires-Editions
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L’atlas de la France toxique
Une carte de France des pollutions paraît aujourd’hui aux éditions Arthaud.
Pendant des années un trafic a eu cette idée de fabriquer du charbon de bois à partir de traverses de chemin de fer. Ces longues poutres de bois qui soutiennent les rails des voies ferrées.
Pour les rendre imputrescibles, résistantes aux insectes et aux champignons on les asperge de créosote, un biocide.
Une fois retirées des voies, elles obtiennent le statut de "déchets dangereux". Pourtant on les a vendues illégalement pour alimenter les barbecues. Aujourd’hui, après des années de combats de l’association Robin des Bois, le commerce n’existe plus. Mais les traverses sont toujours là :
On les a interdites dans les jardins publics… où elles pouvaient servir à dresser des clôtures. Mais pas dans les jardins privés. Et on en trouve même dans les maisons : c’est joli, une poutre apparente, sauf quand elle est encore saturée de produit chimique.
La carte de France des Toxiques nous emmène aussi en mer.
La France a connu deux guerres mondiales. Que faire des munitions qui heureusement n’avaient pas tué. Les détruire. Mais comment ? Dans ce qui nous sert de poubelle : l’océan.
Quand on regarde la carte, on s’aperçoit que toutes les côtes françaises sont concernées. On a coulé les armes conventionnelles et chimiques au large. On les a mises sur des bateaux, tout est au fond : ces épaves bourrées de produits chimiques se corrodent. Ce sont des bombes à retardement commente Jackie Bonnemain l’un des auteurs de ce recensement.
Un peu d’arsenic dans l’eau de mer entre autres produits chimiques ce n’est pas idéal pour les poissons.
Après l’arsenic, un peu d’amiante peut être ?
Très tôt déclarée cancérigène mais les lobbies ont œuvré pour repousser son interdiction. On s’en est même servi à Paris pour enrober les rues. On pensait les rendre plus résistantes à l’abrasion du trafic.
La France a exploité l’amiante. Notamment à Canari sur le cap Corse. La mine surplombe une plage magnifique de sable noir.
Ou encore autour de Nantes, Grenoble. Le percement du tunnel Lyon Turin dans les Alpes risque de se cogner contre des gisements jusque-là inconnus. Il faudra traiter les déblais comme des déchets toxiques et protéger les ouvriers.
Cet ouvrage a le mérite de rappeler que toutes les activités humaines ont généré et génèrent des risques. Et des pollutions.
http://www.franceinter.fr/emission-planete-environnement-l-atlas-de-la-france-toxique