SAUVONS L'ABEILLE NOIRE !

Publié le par Résistance verte

 

Attaquées de toutes parts, par les pesticides déversés dans les champs, par la suppression des haies et de leurs fleurs sauvages, au profit de la monoculture intensive, par les parasites et les agents infectieux que l’on retrouve désormais dans les ruches (varroa, Nosema ceranae, virus, bactéries, champignons), par de nouvelles espèces prédatrices (frelon asiatique). Nos abeilles noires sont sans défense…

Une autre menace pèse aussi sur leur survie. Pour pallier le déclin dramatique de leurs colonies, les grands producteurs de miel importent massivement des reines de pays étrangers… des abeilles fragiles, qui ne sont pas du tout adaptées à nos conditions locales mais encore plus vulnérables aux virus, parasites, pesticides…
Malheureusement, les mâles de ces essaims importés s’hybrident avec l’abeille noire, ce qui provoque la disparition accélérée de son patrimoine génétique unique.

Sur l'Île de Groix, un travail extraordinaire est fait par un groupe d’apiculteurs pour préserver l’abeille locale. Au cœur de cette petite île du Morbihan, dans un environnement préservé des pesticides et des monocultures intensives, un collectif de 30 apiculteurs amateurs pilote avec brio un conservatoire où vivent naturellement 250 colonies d’abeilles noires et d’essaims sauvages.
En quelques années, le travail de ces passionnés de l’abeille a porté ses fruits et les résultats observés sont inédits, au point d’attirer l’attention des chercheurs du monde entier :

• Les analyses scientifiques ont montré que le patrimoine génétique de l’abeille noire de l’île de Groix est préservée à 99%, faisant d’elle l’abeille la plus pure de France !
• Mieux encore. Ces abeilles qui vivent en toute liberté, sans aucune intervention humaine, parviennent à s’adapter naturellement au varroa. Résultat : ce fléau des apiculteurs, qui décime des colonies entières ailleurs, ne fait pas de ravages sur l’île ! Les abeilles ont elles-mêmes développé leurs propres résistances et, désormais les colonies cohabitent naturellement avec ce parasite !
    
Autrement dit, l’île de Groix est un petit paradis où l’abeille noire ne meurt pas, où les colonies ne s’effondrent pas ! Un véritable sanctuaire où l’abeille noire si précieuse, peut survivre, se reproduire naturellement dans le respect de son cycle de vie et de sa biologie, et polliniser les plantes et fleurs locales avec lesquelles elle a évolué depuis des millénaires !

Ailleurs en France, une dizaine d’autres conservatoires d’abeilles noires ont été montés. Jour après jour, ces apiculteurs et citoyens passionnés livrent un combat de chaque instant pour sauvegarder ces abeilles locales.
Malheureusement, à ce jour, aucun outil juridique ne permet de protéger le périmètre des conservatoires contre l’intrusion d’abeilles importées... Il suffit pourtant de l'installation dans ces zones d'une seule ruche peuplée d'abeilles différentes pendant la période de fécondation pour commencer à hybrider la population d’abeilles locales.

Avec le risque de voir anéanties des années de travail de protection et de préservation…
Il est urgent que les conservatoires soient enfin reconnus officiellement et puissent bénéficier d'une protection juridique solide, comme c'est le cas pour les parcs nationaux, les espaces naturels sensibles, les réserves biologiques ou les aires marines protégées !
Les autorités considèrent que l'abeille noire, du fait de son utilisation en apiculture, n’est pas sauvage. Elle ne peut donc pas être protégée comme le sont les papillons par exemple.

Elle n'entre pas non plus dans le cadre des espèces d'élevage protégées - qui sont essentiellement du bétail, comme le cabri créole, le porc de Bayeux ou la vache mirandaise par exemple.
Notre abeille locale est victime d’un vide législatif : elle n'entre dans aucune des cases des espèces considérées comme menacées.

Grâce à une mobilisation conjointe des chercheurs et des apiculteurs de la FEdCAN, la Fédération européenne des Conservatoires de l'abeille noire, avec l’appui indispensable des citoyens mobilisés aux côtés de POLLINIS, nous avons réussi à obtenir l’année dernière une prise de position officielle du Parlement européen en faveur d’une protection des abeilles locales et des conservatoires européens.

C’est un premier pas indispensable, mais on ne peut se contenter de cela :  
Les conservatoires de l’abeille noire sont les derniers bastions qui pourraient permettre de sauvegarder ce précieux pollinisateur dans la nature – et non pas dans des éprouvettes et des labos !

LA PÉTITION
https://info.pollinis.org/abeille-noire/

Publié dans Biodiversité

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